Pierre Mazeran qui joua un rôle majeur dans la mise en œuvre des politiques de l’élevage pendant 40 ans, du début des années 50 à la fin des années 80, est décédé dans sa 96ème année, le 28 mars dernier. Originaire de l’Hérault, il consacra l’essentiel de sa vie professionnelle aux organisations des productions animales. Jeune ingénieur agronome, il devint directeur de la Fédération nationale ovine avant de rencontrer Marcel Bruel, le grand responsable professionnel de l’élevage, dont il devint son principal collaborateur à la direction de la Confédération nationale de l’Élevage et celle de la Fédération nationale bovine. Contrairement aux productions végétales, l’élevage était à la traîne dans les années 50 et 60. Pierre Mazeran partageait avec le leader charismatique la même volonté de doter ce secteur d’organisations solides pour faire jeu égal avec les céréaliers dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques agricoles. Ainsi, au début des années 70, il fut à l’origine de la création de la Maison des éleveurs située à Bercy laquelle regroupe l’ensemble des organisations syndicales de l’élevage (lait, bovin viande, porc, ovin) et les instituts techniques bovins (Iteb), ovins (Itovic) et du porc (Itp), aujourd’hui Idele pour les ruminants et Ifip pour le porc. Militant socialiste, Pierre Mazeran fut appelé au cabinet d’Édith Cresson, la nouvelle ministre de l’Agriculture en 1981, comme conseiller en charge de l’élevage. En 1983, elle lui confie la direction de l’Ofival, l’Office du bétail et des viandes, nouvellement créé par la gauche. Une consécration pour celui dont l’engagement professionnel et le dévouement à la cause de l’élevage n’ont jamais été démentis. Pierre Mazeran laisse le souvenir d’une personnalité discrète et affable, douée d’un sens politique certain qu’il sut mettre à profit dans ses activités professionnelles.
Didier Bouville