«Si les prix de l’énergie restent stables, on assistera cette année à une modération des prix alimentaires», prévoit une note économique du Crédit agricole publiée fin juillet. «L’inflation alimentaire pourrait ainsi diminuer de moitié d’ici à la fin de l’année», à 7,5% en décembre contre 14,3% en mai (sur un an), indiquent ses analystes, reprenant une récente prévision de l’Insee. Le groupe bancaire «veut croire que les données de mars-avril 2023 [de l’Insee] annoncent le reflux», alors que la croissance des prix alimentaires est passée de 15% en avril à 14,3% en mai. Le Crédit agricole s’appuie également sur l’indice PGC (Produits de grande consommation, calculé par IRI Circana), qui a connu un «premier fléchissement» au mois de mai. Pour la banque, les deux moteurs du reflux sont d’abord l’«effet de base» (pic des prix de l’énergie atteint «fin 2022»), puis des «renégociations de plus en plus actives sur les intrants matières premières». Pour l’heure, celles-ci ont été «lentes», notamment en raison «de la durée de liquidation des stocks constitués au plus haut» de l’inflation. Dans ce contexte de flambée des coûts de production, «les produits agricoles d’origine française ont partiellement bénéficié du dispositif des lois Egalim (non-négociabilité de certains prix agricoles)», notent les économistes du Crédit agricole.
Didier Bouville