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Alors que le «plan Adour» prévoyait les remises en place de palmipèdes à partir du 15 janvier (après un mois de vide sanitaire), la préfecture du Gers a déclaré cinq nouvelles suspicions d’influenza aviaire, d’après un communiqué du 19 janvier, moins d’un mois après une première salve de cas. Dans le détail, deux premières «suspicions cliniques» ont été observées à Manciet (nord-ouest), dans «des élevages de canards prêts à gaver», selon Bernard Malabirade, le président de la chambre départementale d’agriculture. Les investigations ont révélé d’autres suspicions dans «trois salles de gavage servies par l’un de ces élevages». «Les symptômes sont très évocateurs de l’influenza», estime l’élu, selon qui «il y a de fortes chances» pour que les analyses positives du laboratoire départemental soient «confirmées» dans les prochains jours. Et de préciser que «les dépeuplements vont démarrer dans la zone de surveillance de 10 km». Comme le précisent les autorités, le préfet du Gers a instauré des zones réglementées temporaires de 10 km «sans attendre les confirmations par le laboratoire de référence». La préfecture y applique les mesures renforcées fixées par une instruction ministérielle du 16 janvier: abattage préventif des canards dans un rayon de 10 km, dépeuplement des autres volailles dans un rayon de 1 km, interdiction de remise en place dans un périmètre de 20 km.

Didier Bouville

Dans le sud-ouest de la France, l’hiver n’a toujours pas apporté de répit sur le front de la sécheresse. Souhaitant faire un point sur la situation des réserves en eau en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie, le président du Comité de bassin Adour-Garonne Alain Rousset a reçu les organisations professionnelles agricoles le 18 janvier. L’objectif étant de «prévenir les agriculteurs suffisamment tôt» pour les aider à optimiser leurs assolements. «Il est probable qu’il y ait des difficultés d’approvisionnement en eau l’été prochain», confie Guillaume Choisy, directeur général de l’Agence de l’eau Adour-Garonne, à Agra Presse. Et d’anticiper un possible recul des surfaces de maïs irrigué. «Lors de cette réunion, j’ai également tenu à souligner l’augmentation des coûts de l’énergie pour les irrigants. S’il n’y a pas de mesures d’État pour compenser cette hausse, cela deviendra économiquement insupportable», confie Alain de Scorraille, le représentant de la chambre régionale d’agriculture d’Occitanie au sein de l’Agence de l’eau Adour-Garonne. Ce céréalier gersois estime néanmoins qu’il est «aujourd’hui encore trop tôt pour dire ce que feront les agriculteurs». Si beaucoup ont «déjà commandé leurs semences, ce n’est qu’en mars-avril qu’ils pourront décider de leurs assolements de manière définitive».

Didier Bouville

Alors qu’une réunion du comité de surveillance des néonicotinoïdes est prévue pour le 20 janvier, le ministère de l’Agriculture indique à Agra presse avoir «bien pris connaissance de la décision de la Cour de Justice de l’Union Européenne». «Une analyse est en cours par les services», assure-t-on. La CGB (betteraviers), dans un communiqué publié le 19 janvier, «s’insurge» de son côté contre la «brutalité» de la décision de justice. «À seulement quelques semaines des semis de betteraves, on ne peut pas envisager de rester dans l’impasse», dénonce son président Franck Sander. Et de rappeler que «le Plan National de Recherche et d’Innovation (PNRI) n’apporte pas encore d’alternatives». Pour François Veillerette, porte-parole de Générations Futures cité dans un communiqué, le gouvernement français doit retirer «immédiatement sa proposition de nouvelle dérogation» puisque celle-ci «s’avère illégale». Une source interrogée par le quotidien Le Monde le 19 janvier estime en synthèse «probable que l’arrêté de réautorisation, bien qu’illégal au regard du droit européen, sera signé, puis que les associations saisiront le Conseil d’État». «Le gouvernement peut encore renoncer», invite de son côté sur Twitter l’avocat Arnaud Gossement, spécialisé sur les questions environnementales.

Didier Bouville

Une représentation des organisations de producteurs (OP) intègre le collège «producteurs» de l’interprofession laitière (Cniel), a indiqué la FNPL (producteurs de lait, FNSEA), qui préside le collège, lors d’une conférence de presse du 17 janvier. Trois représentants ont été élus : Yohann Barbe, président de l’UPLV (Union des producteurs de lait des Vosges) et trésorier de la FNPL ; Ludovic Billard, président de Biolait (OP commerciale) et Bruno Lancelot, président de l’OP Apllage (Organisation de producteurs et association des producteurs de lait Lactalis du Grand Est). Ces représentants sont élus pour un an.

La voix des OP était jusque-là portée au sein de l’interprofession par un comité de liaison, cette intégration au niveau du collège acte une «représentation statutaire» des 71 OP laitières reconnues par le ministère de l’agriculture. Cette réorganisation «va mettre de l’huile dans les rouages», assure Yohann Barbe. La FNPL souligne la «complémentarité» entre «le travail économique des OP et le travail syndical». Pas question cependant de parler prix du lait, ce qui pourrait être assimilé à une entente, rappellent les élus syndicaux.

Eva DZ

Lors de l’examen du projet de loi portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’UE, la commission des affaires économiques a supprimé le 17 janvier l’exigence de justification de la détention d’une capacité professionnelle préalablement à l’octroi des aides à l’installation. L’amendement du rapporteur Stéphane Travert (Renaissance, Manche) est justifié par le besoin de «souplesse» dans un contexte où «il est particulièrement crucial de renforcer l’installation de jeunes agriculteurs».

Pour bénéficier des aides à l’installation, le plan stratégique national (PSN) de la PAC prévoit que l’agriculteur justifie d’un niveau minimal de formation lui permettant d’assumer les responsabilités attendues d’un chef d’entreprise agricole et d’inscrire son projet dans une trajectoire de développement viable économiquement, souligne l’exposé du texte. Toutefois, il est également possible au bénéficiaire d’acquérir progressivement ce niveau au cours de son installation si l’autorité de gestion régionale le permet. «La possibilité pour le bénéficiaire de l’aide d’acquérir progressivement le niveau requis ne remet alors pas en cause l’exigence de formation minimale, mais constitue seulement une modalité pour atteindre ce niveau», poursuit l’exposé.

Eva DZ

L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, le 18 janvier, la proposition de loi (PPL) visant à sécuriser l’approvisionnement des Français en produits de grande consommation du député Frédéric Descrozaille en première lecture. L’article 3 portant sur les modalités applicables en cas de non-accord au 1er mars entre un fournisseur et un distributeur est modifié par un amendement déposé par le rapporteur. Dans cette nouvelle version, les dispositions prévues — période de médiation d’un mois sous l’égide du médiateur et libération des deux parties de leurs obligations contractuelles si échec de la médiation — feraient l’objet d’une expérimentation de deux ans. Le ministre de l’industrie Roland Lescure émet des réserves, notamment sur le report «de fait» de la fin des négociations commerciales au 1er avril et sur la possibilité de placer des entreprises dans une «situation préjudiciable» en cas de rupture de la relation commerciale à la fin de la période de médiation. Il pointe enfin le «risque d’engorgement» en cas de recours massif aux services du médiateur.

Eva DZ

L’entreprise Danone a annoncé le 17 janvier qu’elle comptait réduire de 30 % ses émissions de méthane liées à l’élevage bovin laitier d’ici à 2030 par rapport à 2020. L’objectif couvre le lait frais, acheté directement auprès de 58 000 exploitations laitières dans 20 pays, qui représente 70 % de ses émissions de méthane. Mais il ne s’étend pas au lait en poudre des préparations pour bébé, obtenu via des intermédiaires. Parmi les leviers : recours à des races moins émettrices, optimisation des régimes alimentaires, maintien prolongé en production des vaches, captation des émissions du fumier pour les valoriser en biogaz… Danone s’intéresse aussi aux innovations qui promettent de filtrer le méthane émis par les vaches – via un dispositif installé sur un licol – ou de réduire sa production à la source, grâce à des additifs alimentaires à base d’algues par exemple. « Danone est le premier groupe alimentaire à se fixer un objectif spécifique de réduction des émissions de méthane », fait valoir un communiqué. Le groupe dit par ailleurs avoir déjà réduit « d’environ 14 % » ses émissions de méthane entre 2018 et 2020. Cet objectif s’inscrit dans la lignée du « Global methane pledge » : une centaine de pays s’étaient engagés lors de la COP26 en 2021 à réduire les émissions de méthane d’au moins 30 % d’ici à 2030, par rapport à 2020.

Didier Bouville

Face à la flambée des prix de l’énergie, la FNP (éleveurs de porcs, FNSEA) demande un assouplissement des critères pour bénéficier du prix de l’électricité plafonné pour les TPE, afin que «les élevages de porcs aient tous un égal accès» à cette aide, selon un communiqué du 17 janvier. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a annoncé, le 6 janvier, un prix de l’électricité plafonné à 280 €/MWh en 2023 pour les très petites entreprises (TPE), au-dessous de dix salariés et de 2 M€ de chiffre d’affaires. Des critères que la FNP ne souhaite pas voir se cumuler, car «nombre d’élevages dépassent les 2 M€ de chiffres d’affaires pour moins de 10 salariés». Pour les exploitations privées de cette aide, le surcoût lié au prix de l’électricité atteindra «plusieurs euros par porc», pointe l’association spécialisée. Les éleveurs se voient proposer des contrats 2023 aux alentours de 74 000 € par an (contre 15 000 € en 2022), rapporte la FNP, sur la foi d’une «moyenne de 25 élevages de diverses régions et divers fournisseurs». Les aides gouvernementales peuvent limiter la facture à 60 000 € (avec l’amortisseur tarifaire ouvert à toutes les entreprises), voire 37 000 € (avec le prix plafond).

Didier Bouville

Selon son programme de travail du premier semestre 2023 publié le 17 janvier, la Commission européenne devrait présenter le 7 juin un paquet législatif sur les «systèmes agroalimentaires durables et l’utilisation des ressources» comprenant les propositions de règlement sur les nouvelles techniques de sélection génomique (NBT), de législation sur les sols, et de révision des réglementations sur les semences et sur le gaspillage alimentaire. La proposition sur les NBT doit permettre de faciliter la culture et la mise sur le marché de l’UE des variétés de plantes issues de ces techniques telles que la mutagenèse ciblée ou la cisgenèse. La révision du cadre législatif sur la commercialisation des semences devrait, elle, apporter de la flexibilité pour mieux répondre aux enjeux du Green deal européen. Sur le gaspillage, Bruxelles envisage un objectif de réduction (de 20% à 50%) d’ici 2030. Enfin, sur les sols, après l’adoption de sa stratégie en 2022, la Commission présentera de propositions législatives contraignantes afin de leur accorder le même niveau de protection que celui qui existe pour l’eau, l’environnement ou l’air dans l’UE.

Didier Bouville

Guillaume Choisy, directeur général de l’Agence de l’eau Adour-Garonne, a déclaré que la Garonne battait «des records de débits extrêmement bas» sur France info le 14 janvier. Il évoque par ailleurs des niveaux de remplissage des nappes phréatiques et des barrages pyrénéens «anormalement bas mi-janvier», rapporte l’AFP. «Nous pouvons avoir quelques craintes pour assurer l’ensemble des usages l’été prochain», alerte Guillaume Choisy. Face à ces prévisions, le président du Comité de bassin Adour-Garonne Alain Rousset fera un point avec les agriculteurs le 18 janvier. «Nous allons sécuriser l’approvisionnement en eau potable par des petites retenues pour les troupeaux dans le Massif central, en Corrèze ou en Lozère», signale Guillaume Choisy à l’AFP. Quant aux agriculteurs qui irriguent, l’agence de l’eau Adour-Garonne dit travailler «à des solutions de long terme», parmi lesquelles la mise en place «des stockages de substitution. (..) Mais cet hiver, même si on a des retenues, on ne peut pas forcément les remplir.» Cette prise de parole intervient alors que le Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM) a alerté le 13 janvier des niveaux des nappes phréatiques «préoccupants» en France.

Didier Bouville