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Le projet d’arrêté relatif aux conditions de production et d’utilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation des cultures a été mis en consultation du 7 juin au 28 juin sur le site du ministère de la transition écologique. Il vise notamment à intégrer les seuils et normes de qualités issues du règlement européen du 25 mai 2020 sur les exigences minimales applicables à la réutilisation de l’eau. Il précise ainsi les niveaux de qualité et les modalités suivant lesquelles les projets de réutilisation des eaux usées traitées (Réut’) pour l’irrigation agricole devront être mis en œuvre. Le texte «rehausse de manière globale les exigences de qualité de l’eau pour pouvoir irriguer», résume une note de présentation. À titre d’exemple, les critères Escherichia coli sont plus sévères avec une présence inférieure ou égale à 10/100 ml, contre 250 unités formant colonie (UFC) pour 100 ml. Par ailleurs, l’arrêté impose la mise en place d’une surveillance «afin de s’assurer que l’utilisation ne porte pas atteinte, notamment, à la protection qualitative et quantitative des ressources en eau, la préservation de la santé des sols et l’hygiène des denrées alimentaires, ainsi qu’à la sécurité sanitaire des hommes et des animaux».

Eva DZ

Les ministres de l’agriculture de l’UE, qui sont réunis du 11 au 13 juin dans les environs de Stockholm pour un Conseil informel, attendent toujours de connaître les montants des enveloppes d’aides qui doivent leur être attribuées sur le paquet de 250 M€ de la réserve agricole que la Commission européenne va répartir entre les 22 États membres qui n’en ont pas encore profité. Le ministre espagnol Luis Planas attend un retour «dans les meilleurs délais» pour aider ses agriculteurs à faire face à la sécheresse. «Ce n’est pas seulement une question budgétaire, mais aussi de symbole politique», a-t-il précisé le 11 juin. Le Français Marc Fesneau prévient que la Commission européenne devra «documenter et expliciter» la manière dont ces fonds seront distribués. Les discussions sur les clefs de répartitions sont en cours. La France a demandé des aides principalement pour le secteur viticole. Mais M. Fesneau attend aussi des réponses de la Commission européenne sur la justification de l’activation de la clause de sauvegarde permettant aux États membres d’Europe de l’Est d’interdire l’importation sur leur territoire de céréales ukrainiennes. «Un mois après l’envoi d’une lettre signée par 14 États membres, nous sommes en droit d’avoir une réponse», estime-t-il. Sans quoi ces pays ne donneront pas leur feu vert au déblocage de l’enveloppe de 100 M€ prévues pour les États membres limitrophes de l’Ukraine.

Eva DZ

L’interprofession des fruits et légumes transformés (Anifelt) plaide, dans un communiqué du 5 juin, pour que la filière soit exclue, au même titre que le lait, des renégociations commerciales appelées de leurs vœux par le gouvernement et la grande distribution. Une «dizaine d’entreprises exerçant toute ou une partie de leur activité dans le secteur» sont concernées par les engagements pris par l’Ania et l’Ilec, mi-mai. Ces organisations ont assuré que les 75 plus gros fournisseurs de la grande distribution rouvriraient leurs contrats, sous certaines conditions. Au-delà des grands industriels, «la distribution fait également pression sur un grand nombre de PME et ETI du secteur pour rouvrir les négociations, sans compter les contrats avec les fabricants de MDD que les enseignes cherchent également à baisser», déplore l’Anifelt auprès Agra Presse. Or, «les coûts de production des entreprises de la filière n’ont pas baissé à date», argue l’interprofession. Réunis à Bercy le 8 juin, les plus grands industriels se sont de nouveau engagés à renégocier leurs tarifs à la baisse, a indiqué le ministre de l’économie Bruno Le Maire le 9 juin. «Je dis aux Français que dès le mois de juillet, sur un certain nombre de références et de produits, les prix baisseront. Et nous le vérifierons, et nous sanctionnerons ceux qui ne jouent pas le jeu», assure-t-il.

Eva DZ

Examinée à partir du 13 juin par les députés de la commission du développement durable, la proposition de loi (PPL) visant à faciliter la mise en œuvre des objectifs de «zéro artificialisation nette» (Zan) représente «une menace pour la sauvegarde des terres agricoles», selon Chambres d’agriculture France. L’organisme est contre l’enveloppe minimale d’artificialisation de 1 ha pour chaque commune, qui «pourrait favoriser le mitage et freiner la densification», souligne un communiqué le 9 juin. Et de proposer que seules en bénéficient les «petites communes rurales porteuses de projets de territoires, dans un cadre intercommunautaire». Les Chambres veulent rétablir le classement «artificialisé» des surfaces à usage résidentiel, de loisirs, ou d’infrastructure de transport couvertes par de l’herbe. Concernant les bâtiments agricoles, elles proposent de ne pas les comptabiliser dans le compteur d’artificialisation au niveau communal mais national. Les chambres s’opposent à l’instauration, pour les collectivités, d’un droit de préemption sur les espaces propices à la renaturation ou au recyclage foncier, qui «complexifierait les procédures et remettrait en cause les droits du fermier et de la Safer».

Eva DZ

À l’occasion d’un Conseil de planification écologique, tenu le 8 juin, le ministre de l’agriculture et le secrétaire général à la planification ont détaillé leurs hypothèses provisoires pour la nouvelle Stratégie nationale bas carbone (SNBC 3) en agriculture, et leurs orientations pour tenir ces objectifs, sans annoncer pour l’instant de nouvelles mesures concrètes. Pour la première fois dans les discussions portant sur la SNBC, notent les observateurs, il ne fut pas seulement question de production mais aussi de consommation, notamment pour l’équilibre animal/végétal. Côté engrais, la piste d’un «bonus-malus» selon l’empreinte carbone, a été de nouveau évoquée; une baisse de 30% des engrais de synthèse est visée à l’horizon 2030, par «l’optimisation», l’essor des «légumineuses», les «couverts» et la «méthanisation». De nouveaux gisements sont visés pour l’azote, tels que les biodéchets (6,7 Mt/an grâce à la généralisation du tri à la source en 2024) et les effluents humains (150 à 200ktN). En cultures végétales, le gouvernement vise 4,8 millions d’hectares de légumineuses en 2030 – notamment en «encourageant» leur consommation – mais aussi 21% d’agriculture biologique et 30% d’agriculture «bas intrants». Pour ce faire, l’exécutif met notamment en avant son actuelle déclinaison de la PAC 2023-2027.

Eva DZ

Réunis en congrès le 8 juin, les Jeunes Agriculteurs ont réclamé «des actes» à Marc Fesneau, notamment sur l’application des lois Egalim et le projet de PLOA (pacte et loi d’orientation). «Nous demandons la pleine application des EGA», a déclaré le président Arnaud Gaillot. «Des sanctions doivent être prises quand les acteurs ne [les] respectent pas». «Il y a des endroits où les contrats ne voient pas le jour, sont refusés», selon lui, avec des médiateurs qui «ne font pas à 100% leur boulot», particulièrement en Dordogne. Message bien reçu par le ministre de l’Agriculture : «Je vais demander qu’on exerce plus de contrôles», a-t-il répondu, admettant que «la contractualisation n’est pas respectée par un certain nombre d’opérateurs».

JA attend aussi «des actes» sur le PLOA. D’une part en mettant «des moyens à disposition des agriculteurs pour faire les transitions qui leur sont demandées», a expliqué Arnaud Gaillot. Le syndicat veut «plus d’argent» pour la recherche, notamment variétale, et en matière d’innovations technologiques. Et d’autre part en favorisant une «prise de conscience des consommateurs que leur acte d’achat participe à la transition agroécologique de la ferme France».

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En raison de l’explosion du pipeline Togliatti-Odessa qui permet la livraison d’ammoniac, composant-clé des engrais minéraux, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a prévenu le 8 juin que «cela ne peut avoir qu’un impact négatif» sur l’avenir de l’accord d’Istanbul relatif aux exportations de céréales ukrainiennes en mer Noire (conclu en juillet 2022). Derrière cet acte, Moscou accuse un «groupe de sabotage ukrainien». «Ce pipeline d’ammoniac était crucial pour assurer la sécurité alimentaire dans le monde», avait déclaré le 7 juin la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova. Avant de pointer du doigt la responsabilité de l’Ukraine, qui a «porté un coup dur aux efforts de l’ONU dans la lutte contre la faim». Ce que conteste fermement l’Ukraine. Depuis des mois, les autorités russes réclament la reprise du fonctionnement de ce pipeline, qui permettait d’exporter annuellement plus de 2,5 Mt d’ammoniac, dans le cadre de l’application formelle du second accord relatif à l’exportation des engrais russes (conclu également en juillet 2022). La Russie en a même fait une de ses principales exigences pour accepter le renouvellement de l’accord d’Istanbul. Le 17 mai, il a été prorogé pour la troisième fois pour une durée de deux mois.

Eva DZ

À l’issue de plusieurs mois de concertation sur le Pacte et la loi d’avenir agricole (PLOA), les rapporteurs des trois groupes de travail ont rendu leurs rapports au ministre de l’agriculture le 8 juin. Après l’installation et la transmission, le rapport le plus attendu était celui de la stratégie climat. Dans ce groupe de travail, deux grandes idées consensuelles se dégagent à la lecture du document : celle d’une gouvernance plus «interministérielle» de la «transition agroécologique et alimentaire», qui permette de fixer des «objectifs et des moyens clairs». En termes alimentaires, il s’agirait de «planifier un changement d’offre alimentaire», «accélérer les tendances d’évolution des régimes», «accompagner les changements de consommation» tels que le «rééquilibrage animal/végétal», en diminuant les importations et en favorisant les pratiques d’élevage les plus durables. En terme de gouvernance, le groupe de travail propose aussi de créer un «Conseil scientifique de l’agriculture et l’alimentation», placé a minima auprès des ministres de l’agriculture et de la recherche. Deuxième idée phare : favoriser la «dé-spécialisation» des territoires. Toutefois, les moyens pour l’atteindre ne font pas consensus, comme l’idée de quotas ou planchers par région.

Eva DZ

Alors que l’Assemblée Nationale devrait se prononcer officiellement, mercredi 13 juin à 17h, contre la ratification de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur qui, “en l’état” ne contient aucune garantie sanitaire et environnementale, le ministre délégué en charge du commerce extérieur, Olivier Becht, se rend au Brésil cette semaine pour y rencontrer plusieurs membres du gouvernement. Un déplacement qui questionne INTERBEV, l’Institut Veblen et la Fondation pour la Nature et l’Homme mobilisés ensemble pour éviter l’adoption d’un accord anachronique et climaticide.

Pour INTERBEV, l’Institut Veblen et la Fondation pour la Nature et l’Homme, il est urgent que le gouvernement fasse preuve de plus de transparence et de cohérence sur ce sujet : « Nos trois organisations attendent donc que la résolution soumise au vote des députés le 13 juin à l’Assemblée Nationale – qui liste précisément les “lignes rouges” empêchant toute ratification de l’accord UE-Mercosur en l’état – devienne, si elle est adoptée, la position officielle de la France sur cet accord, défendue indifféremment quel que soit le lieu où elle est exprimée. Le gouvernement français doit en outre tout faire pour dissuader la Commission européenne de passer en force au Conseil avec un découpage de l’accord ou le recours à un accord intérimaire sur le volet commercial », a avancé Interbev dans un communiqué avec l’Institut Veblen et la Fondation pour la Nature et l’Homme.

Eva DZ

À l’occasion de son assemblée générale, le 7 juin, l’interprofession porcine Inaporc a dévoilé, en présence des représentants de six autres filières animales*, un «manifeste pour la sauvegarde de l’élevage français». L’objectif est de créer un «puissant mouvement collectif afin de réagir au dénigrement général dont tous les types de filières animales sont désormais victimes, y compris de la part de certains représentants du gouvernement ou d’institutions publiques», indique un communiqué d’Inaporc. Saluée par le ministre de l’agriculture, présent lors de l’assemblée générale, la démarche s’inscrit dans le cadre des négociations de l’accord commercial UE-Mercosur, de la réglementation européenne IED (émissions industrielles) et en amont des débats sur la révision des normes de bien-être animal prévus en fin d’année. Selon les estimations de l’Ifip, l’application des normes de bien-être animal telles que décrites par l’Efsa dans ses préconisations coûteraient 9 milliards d’euros en dix ans à la filière, qui craint une distorsion de concurrence avec les pays tiers et des importations. Le président de l’Inaporc Thierry Meyer assure que la filière est «prête à évoluer», mais «pas à pas», sur «du long terme» et «accompagnée» par les pouvoirs publics.

* CNPO (œufs), Cipa (aquaculture), Interbev (viande rouge), Cniel (lait), Anvol (volailles de chair), Cifog (foie gras)

Eva DZ