Les agriculteurs espagnols se sont rassemblés le 8 février pour le troisième jour d’affilée dans plusieurs villes du pays, à l’appel cette fois-ci des principaux syndicats agricoles, pour dénoncer les difficultés auxquelles le secteur est confronté. Au lendemain d’une démonstration de force à Barcelone, plusieurs colonnes de tracteurs ont de nouveau investi des axes routiers, notamment en Castille-et-Leon (centre), Castille-la-Manche (centre), dans la région de Valence (est) et dans les Asturies (nord). A l’origine d’une partie de ces rassemblements se trouvent les trois syndicats représentatifs du secteur: l’Asaja (Association agraire des jeunes agriculteurs), l’UPA (Union des petits agriculteurs) et la Coag (Coordination des organisations d’agriculteurs et d’éleveurs). Ces trois organisations ont justifié cette série de blocages et opérations escargots par le «malaise» ressenti par une grande partie de la profession face à un métier jugé précaire et à une politique agricole commune (PAC) accusée d’être trop bureaucratique. «Si les tracteurs manifestent, c’est parce que le monde rural se sent étouffé», a assuré l’Asaja sur le réseau social X. «Nous sommes arrivés à un point limite», a abondé sur la télévision publique RTVE un responsable de l’UPA, Cristobal Cano, en demandant au gouvernement de «prendre des décisions».
Didier Bouville