Réagissant à l’annulation par le Conseil d’Etat du décret interdisant les dénominations animales pour les produits contenant des protéines végétales, les groupements d’éleveurs de porcs bretons (UGPVB) s’en prennent vertement, dans un communiqué paru le 26 août, à la plus haute juridiction administrative. «Une telle décision témoigne-t-elle de la perméabilité de la plus haute institution française aux thèses véganes», s’interroge l’union de groupements. Dans son ordonnance du 27 juillet, le juge des référés du Conseil d’État reprochait au gouvernement une rédaction trop floue, créant de l’«insécurité juridique», et un calendrier trop serré, ne permettant pas aux entreprises de s’adapter. L’UGPVB s’en prend également à l’association Protéine France, à l’origine de la saisine, qu’elle soupçonne de mener «en toute discrétion, un combat contre l’élevage et les filières animales», et non «pour le renforcement de l’indépendance protéique de la France». Elle salue la prise de distance publique du groupe Avril, membre de l’association Protéines France, aux côtés de Vivescia, Limagrain, Axéréal, ou encore Nestlé et Herta. Dans un communiqué, le groupe Avril rappelait avoir voté contre cette démarche. Dans un communiqué du 28 juillet, la FNSEA et ses associations spécialisées (AS) animales avaient de leur côté dénoncé «une provocation supplémentaire et inacceptable pour les filières d’élevage».
Didier Bouville


