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Des élus ruraux autour de Cluny en Saône-et-Loire ont menacé le 24 août de démissionner en bloc si leurs collectivités ne sont pas réintégrées dans la carte des zones agricoles défavorisées simples (ZDS) éligibles aux aides européennes de compensation des handicaps naturels (ICHN). Leur protestation vise à défendre une vaste zone dédiée à l’élevage extensif, administrativement rattachée à une zone viticole prospère du Mâconnais, et par là même privée des aides, selon une décision « aussi incohérente qu’injuste », souligne à l’AFP Jean-Luc Delpeuch, président de la communauté de communes du Clunisois. « Nous défendons huit communes qui réunissent tous les critères d’éligibilité aux aides (relief, sols rocheux etc..), l’élevage est l’activité principale, et aucune diversification n’est possible » a-t-il dit. Les aides, perçues jusqu’à fin 2018, portaient sur environ 450.000 euros, soit quelque 15.000 euros pour chacune des 29 exploitations du secteur, selon l’élu. « Pour certaines, cela signifie un doublement du revenu disponible » a-t-il dit. Leur disparition met en péril plusieurs d’entre elles, dans une région classée Natura 2000 et « prairie sensible », où toute autre culture, de maïs ou de vigne, est interdite.

Didier Bouville

Selon les informations du quotidien L’Opinion, la FNSEA organisera, la semaine du 5 septembre, une manifestation d’ampleur nationale contre la suppression du TODE. Cet allégement de charge patronale spécifique aux salariés saisonniers venait s’ajouter au CICE. Selon Légumes de France, ces deux dispositifs seront supprimés l’année prochaine, compensés par un «allégement de charge général qui concerne tous les secteurs». Problème, dans sa forme actuelle, celui-ci sera dégressif à 1 Smic, alors que la barre était fixée à 1,25 Smic pour le TODE. Avec les congés payés et les heures supplémentaires, les salaires des saisonniers se situent «entre 1,1 et 1,2 Smic», rappelait en juillet Céline Camgrand Vila, responsable de la commission emplois de Légumes de France, qui évoque déja des pertes de «189 euros par mois et par saisonniers».

Didier Bouville

Le CIC (Conseil international des céréales) a réévalué le 23 août la production mondiale de grains à 2 063 Mt (contre 2 059 Mt estimé en juillet). « Les perspectives 2018-2019 concernant la production mondiale de grains ont augmenté de 4 Mt d’un mois sur l’autre, à 2 063 Mt », selon un rapport. Si en raison de « conditions météorologiques défavorables, les estimations de récolte pour l’UE (-9 Mt) et l’Australie (-3 Mt) connaissent de nouvelles baisses », cela est compensé par « des hausses ailleurs, notamment aux États-Unis (+ 12 Mt), en Ukraine (+ 2 Mt) et en Argentine (+ 2 Mt). » La production mondiale de grains afficherait néanmoins une deuxième année consécutive de baisse. Sous l’effet de la réduction des résultats en Europe et dans la CEI (ex-républiques soviétiques), la récolte mondiale de blé est prévue en baisse à 716 Mt (-42 Mt) pour la première fois sur six campagnes, tandis que la production d’orge serait la plus faible depuis 2012-2013, d’après le CIC. Après une chute l’année dernière, la récolte de maïs devrait rebondir à 1 064 Mt (+19 Mt), mais cela est principalement lié aux améliorations potentielles en Amérique du Sud où les semis pour 2018-2019 ne font que commencer.

Didier Bouville

Deux mois après le début de l’épidémie de fièvre charbonneuse dans les Hautes-Alpes, le syndicat agricole FDSEA a déposé plainte le 23 août contre X pour « connaitre la vérité » sur la résurgence de cette maladie transmissible à l’homme. Le syndicat des Jeunes agriculteurs (JA) doit faire de même vendredi. Une partie du sud du département est confrontée à la plus importante anazootie de fièvre du charbon (anthrax en anglais) observée en France depuis près de 20 ans, une maladie potentiellement mortelle pour l’homme dans ses formes les plus rares. La bactérie Bacillus anthracis survit des dizaines d’années sous forme de spores dans les terres où ont été enterrés par le passé des animaux morts du charbon ou porteurs de la maladie: des « champs maudits », non cartographiés dans le département. Le vaccin est le moyen le plus efficace pour enrayer l’épidémie. Mais, face à une pénurie temporaire, due à la fermeture en août du laboratoire espagnol qui le produit, les éleveurs espèrent « que l’État fera le nécessaire pour trouver le plus grand nombre de vaccins, dans les plus brefs délais », ajoute Alexandre Lagier, président des JA des Hautes-Alpes.

Didier Bouville

Entre 2017 et 2018 «les familles ont payé leurs fruits et légumes 4,5 % plus cher, en moyenne», note l’association Familles Rurales dans la douzième édition de son «Observatoire des fruits et légumes» publié le 23 août. L’enquête se base sur des relevés de prix de 8 fruits et 8 légumes par 54 «veilleurs» dans 33 départements, du 4 au 10 juin 2018 puis du 2 au 8 juillet 2018. 1 kg de fruits coûte 3,91€ en moyenne en 2018 «soit une augmentation de 4 % par rapport à 2017», poursuit Familles Rurales, alors que le kilo de légumes se fixe à 2,25€ «soit une augmentation de 5%». 5 fruits et 3 légumes connaissent des hausses «remarquables» dont la pêche (+17,9 %), la nectarine (+17,3 %), la pomme (+15,6 %) pour les fruits et la carotte (43,3 %) ou la courgette (+13,1 %) pour les légumes. Suivre les recommandations de l’OMS et «manger 5 fruits et légumes par jour» coûtera ainsi 160€ par mois en moyenne à une famille de 4 personnes «soit une hausse de 4,5% par rapport à 2017», indique Familles Rurales. Selon qu’elle favorise le bio ou le cultivé en France, le budget pourra varier de 115 à 255€, soit «entre 8 et 17%» du budget d’une famille qui gagne un Smic. «Les prix des fruits et légumes connaissent de très importantes fluctuations», ce qui rend difficile d’y consacrer un budget sur la durée, note l’association.

Didier Bouville

Berlin va débloquer 340 millions d’euros pour indemniser les agriculteurs allemands, après quatre mois d’une sécheresse inédite, a annoncé le 22 août le gouvernement allemand. Les dommages pour l’agriculture allemande ont été évalués à 680 millions d’euros, et menacent de fermeture 10.000 exploitations allemandes, soit une ferme sur 25. Cet épisode constitue, selon le ministère allemand, « la phase d’anomalie de température la plus marquée » depuis le début des mesures météorologiques en Allemagne en 1881. Les agriculteurs allemands s’attendent, après quatre mois de sécheresse, à une baisse de 20% de leur production annuelle. La pénurie de céréales prive les agriculteurs de fourrages pour leurs bêtes et en fait, mécaniquement, grimper les prix. Le nombre de vaches et de génisses abattues a bondi de 10% dans les deux premières semaines de juillet, selon les autorités. Quatorze des seize Etats-régions allemands se sont dits intéressés par ce programme fédéral, d’une rare ampleur dans un pays aussi décentralisé.

Didier Bouville

Synutra a reçu, le 16 août à Carhaix (Finistère), la visite de deux huissiers dans son usine de poudre de lait infantile, selon Ouest France. Des saisies à titre conservatoire ont été effectuées car «l’entreprise ne payerait pas certains de ses fournisseurs de lait», a indiqué le quotidien régional le 21 août. Une partie de l’usine du géant chinois pourrait être rachetée par Sodiaal, avait annoncé le 8 août Le Télégramme. Des discussions avancées ont lieu à ce sujet entre les deux partenaires, confirme un sociétaire de la coopérative française dans le journal Le Monde daté du 22 août. «Les résultats du contrat conclu entre Sodiaal et Synutra ne sont pas à la hauteur des attentes», d’après cette source. Un membre de Sodiaal a indiqué au Monde que Synutra «ne réussirait pas à commercialiser les volumes prévus en Chine. Ils seraient deux fois moins élevés que prévus». Par ailleurs la coopérative subirait des impayés de son client. Sodiaal n’est pas seule à connaître des déboires avec Synutra, selon le Monde. Les Maîtres laitiers du Cotentin indiquaient, le 9 août à Ouest France, avoir suspendu la fabrication de lait destiné à l’Asie dans l’usine de Méautis (Manche).

Didier Bouville

La récente hausse des cours du blé tendre reste insuffisante vu la fragile trésorerie des exploitations, a estimé le 22 août la société de conseil Agritel, tablant sur un prix de 170 à 175 €/t payé au producteur en 2018-2019. «La situation financière des exploitations de grandes cultures reste extrêmement compliquée», a déclaré le DG Michel Portier, pour qui elle devrait «s’améliorer légèrement sans combler le trou de 2016». D’un côté, le blé a vu son prix grimper de 44 €/t rendu Rouen depuis le 1er mai. De l’autre, son coût de production a augmenté de 19 €/t (à 166 €/t) par rapport à la récolte précédente, par manque de dilution des charges fixes avec la baisse des rendements, d’après Agritel.

Didier Bouville

L’Acta – Les Instituts techniques agricoles, en partenariat avec Api-agro et Terrasolis, organisent un hackathon de l’agriculture à Châlons-en-Champagne du 31 août au 2 septembre. Un hackathon est un marathon des nouvelles technologies, il permet à des professionnels de la programmation informatique et de la création du numérique de se réunir afin de faire germer des projets et de créer des applications ou des site internet. Pour HackTaFerme, des codeurs et des artistes se retrouveront dans quatre fermes et travailleront avec des agriculteurs et des spécialistes du monde agricole, dans le but de développer des solutions innovantes au service du secteur. Plusieurs projets ont déjà été proposés, comme, par exemple, une application pour compter le nombre de grains grâce à une photo ou un site web permettant aux agriculteurs et apiculteurs de s’entraider.

Didier Bouville

La 24ème édition du salon Innov’Agri se déroulera du 4 au 6 septembre sur 160 hectares, à Outarville dans le Loiret. Cet évènement de plein-champ a pour but de faire découvrir aux agriculteurs, éleveurs et entrepreneurs, les innovations du secteur agricole. Il s’articule entre vitrines végétales, chantiers récolte et parcelles de démonstrations de matériels. La FNSEA tiendra son stand et sera aussi présente à travers un second stand dédié au « Contrat de solutions : une trajectoire de progrès pour la protection des plantes ». Les trois journées seront donc l’occasion de découvrir les propositions de l’organisation et de ses 39 partenaires afin de diminuer l’usage, les impacts et les risques, des produits phytosanitaires. Des présentations concrètes des fiches issues du Contrat de solutions auront lieu sur le stand, avec des démonstrations, par exemple, de machines agricoles.

Didier Bouville