Des élus ruraux autour de Cluny en Saône-et-Loire ont menacé le 24 août de démissionner en bloc si leurs collectivités ne sont pas réintégrées dans la carte des zones agricoles défavorisées simples (ZDS) éligibles aux aides européennes de compensation des handicaps naturels (ICHN). Leur protestation vise à défendre une vaste zone dédiée à l’élevage extensif, administrativement rattachée à une zone viticole prospère du Mâconnais, et par là même privée des aides, selon une décision « aussi incohérente qu’injuste », souligne à l’AFP Jean-Luc Delpeuch, président de la communauté de communes du Clunisois. « Nous défendons huit communes qui réunissent tous les critères d’éligibilité aux aides (relief, sols rocheux etc..), l’élevage est l’activité principale, et aucune diversification n’est possible » a-t-il dit. Les aides, perçues jusqu’à fin 2018, portaient sur environ 450.000 euros, soit quelque 15.000 euros pour chacune des 29 exploitations du secteur, selon l’élu. « Pour certaines, cela signifie un doublement du revenu disponible » a-t-il dit. Leur disparition met en péril plusieurs d’entre elles, dans une région classée Natura 2000 et « prairie sensible », où toute autre culture, de maïs ou de vigne, est interdite.
Didier Bouville