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Selon le rapporteur du Comité européen des régions sur la PAC (CdR), Guillaume Cros, par ailleurs vice-président « Vert » de la région Occitanie, la prochaine PAC devra opérer un changement radical « afin de répondre aux défis sociaux, environnementaux, climatiques et ainsi construire un Green Deal à la hauteur des enjeux actuels, pour une PAC juste, durable et solidaire ». Le CdR demande un minimum de 30 % des fonds du 1er pilier pour les eco-dispositifs et propose des objectifs européens de résultats pour 2027, chiffrés et mesurables, pour les plans stratégiques nationaux, à savoir :

– la réduction de 30 % par rapport à 2017 des gaz à effet de serre issus de l’agriculture dans l’Etat membre,

– le doublement par rapport à 2017 de la surface exploitée en agriculture biologique dans l’Etat membre, ou au moins 30 % de la surface agricole utile de l’Etat membre,

– la diminution d’au moins 30 % de l’utilisation de pesticides dans l’Etat membre par rapport à 2017,

– enfin, le respect de la directive nitrates sur 100 % des eaux de surface et des nappes phréatiques, sans exemptions.

Le CdR demande également la réduction progressive et planifiée de l’élevage en cage dans toute l’Union européenne. « Nous (CdR) soutenons donc la proposition de la commission environnementale du Parlement européen, qui vise à définir des limites de densité d’animaux sur la ferme et à limiter les subventions aux exploitations dépassant ces limites », a souligné Guillaume Cros.

Didier Bouville

La section bovine d’Interbev, en lien avec les organismes de défense et de gestion des différents labels bovins, a proposé à l’institut de l’origine et de la qualité (INAO) « de faire évoluer les critères d’éligibilité au Label Rouge pour les viandes de bœuf », a-t-elle récemment annoncé. Les conditions de production communes des viandes bovines sous Label Rouge prendraient en compte des critères supplémentaires, comme l’autonomie alimentaire des élevages (garantie à 80 % minimum), une alimentation des animaux du troupeau sans OGM et sans huile de palme, l’absence de traitement antibiotique durant les quatre derniers mois de vie des animaux, une meilleure gestion de la douleur, via le recours à l’anesthésie et/ou à l’analgésie en cas d’écornage ou de castration ou encore l’intégration progressive de Boviwell, un outil d’évaluation du bien-être animal en élevage. Ces critères viendraient s’ajouter aux caractéristiques actuelles, en particulier la garantie par des tests réguliers d’une qualité organoleptique supérieure. Cette démarche s’inscrit dans la continuité du « plan de filière » de l’interprofession, adopté fin 2017 dans le cadre des « Etats-généraux de l’alimentation ». Le plan avait notamment retenu comme objectif de porter en quelques années la part du Label Rouge de 3 % à 40 % du marché de la viande bovine et de renforcer l’adéquation de ce signe de qualité avec les attentes des consommateurs.

Didier Bouville

L’arrêté d’homologation relatif au contrat type de veau de boucherie est paru au Journal Officiel du 21 novembre 2019, abrogeant l’arrêté du 15 mars 1988 en vigueur jusqu’alors. Selon la Fédération nationale bovine, ce contrat s’attache à mieux rémunérer le travail des éleveurs de boucherie, à préserver la capacité d’investissement et à renforcer le renouvellement des générations. « Il doit permettre de pérenniser la production et de l’inscrire dans un cadre durable d’un point de vue à la fois économique et sociétal », se félicite l’organisation syndicale qui a négocié ce contrat pied à pied. La FNB s’est acharnée, en effet, depuis plus de 15 années aÌ faire évoluer ce contrat type datant de 1988, s’avérant complètement obsolète aux vues des évolutions des pratiques des éleveurs. La filière a ainsi valideì différents indicateurs techniques, de marcheì et de prix de revient pour la filière vitelline. Ces « indicateurs de référence » pourront être pris en compte dans la détermination de la rémunération des éleveurs de veaux.

Didier Bouville

Co-financé par le plan européen Juncker (FEI) et des budgets nationaux, l’instrument public de garantie de prêts aux exploitations agricoles, l’Inaf (initiative nationale pour l’agriculture française), devrait être mis en œuvre de manière opérationnelle début 2020, a annoncé le ministre de l’Agriculture lors de la signature officielle du dispositif le 4 décembre. Ce fonds est destiné à diminuer le montant des garanties personnelles demandées par les banques aux agriculteurs lors de leurs emprunts d’investissement. Il doit couvrir 1,1 Mrd € de prêts d’ici quatre ans; pour référence, le volume des prêts d’investissement contractés par le secteur agricole est d’environs 12 Mrd € par an (source: Crédit mutuel). «C’est le point de départ d’une nouvelle offre de financement pour l’agriculture française», s’est félicité Didier Guillaume. Quatre banques ont été sélectionnées pour distribuer les prêts garantis par l’Inaf: Crédit agricole (57% du porte-feuille); Crédit mutuel (22%); Arkéa (9%) et BPCE (12%). Les conditions préférentielles accordées grâce à la garantie de l’Inaf diffèreront selon les établissements. Le Crédit mutuel s’engage à l’absence de garantie complémentaire et de frais de dossier sur les prêts concernés. Au Crédit agricole, les conditions seront fixées par chaque entité régionale.

Didier Bouville

Dans un hémicycle presque vide, du fait de la grève à venir, les députés ont rejeté, lors de la séance publique du 4 décembre, une série d’amendements visant à encadrer plus strictement l’utilisation d’allusions à l’origine France sur l’emballage des produits alimentaires. De concert, députés centristes et communistes ont défendu leurs amendements arguant une tromperie aux consommateurs lorsque le drapeau français, la carte de la France ou un logo de même type, sont apposés sur des produits qui ne contiennent pas «un taux minimum de produits agricoles d’origine française». Certains souhaitant même interdire purement l’utilisation des mentions «transformé en France», «élaboré en France» ou encore «fabriqué en France». «Je comprends votre amendement et partage même votre idée», a répondu Didier Guillaume, ministre de l’agriculture. Il a, malgré tout, donné un avis défavorable à ses amendements qui selon lui «pourraient handicaper un certain nombre d’entreprises agroalimentaires». Il a également avancé le fait que les cas de fraudes étaient déjà «suffisamment encadrés» permettant à la DGCCRF d’agir.

Didier Bouville

Un arrêté paru au Journal officiel le 4 décembre définit le nouveau cadre s’appliquant aux aides sur les mesures de protection des troupeaux face aux prédateurs (loup et ours). Ce texte définit les mesures financées, les plafonds de dépense et les conditions d’éligibilité des subventions. Les mesures financées dans le cadre de contrats annuels sont classées en cinq catégories: gardiennage renforcé, chiens de protection, investissements matériels (parcs électrifiés), analyse de vulnérabilité et accompagnement technique. Les plafonds de dépense varient selon la localisation de l’élevage et la durée de pâturage. Pour le loup, le texte définit ainsi quatre zonages correspondant au degré de prédation, allant du cercle 0 («foyers de prédation», soumis à une «récurrence interannuelle de dommages importants») au cercle 3 («zones possibles d’expansion géographique du loup»). Pour l’ours, seuls deux zonages sont définis, le cercle 1 (présence «avérée» du prédateur) et le cercle 2 (zones de «survenue possible de la prédation»). Une instruction du ministère de l’Agriculture doit venir préciser les modalités d’application de cet arrêté.

Didier Bouville

Selon l’OMM (Organisation mondiale de météorologie), «tout semble indiquer que 2019 sera au deuxième ou troisième rang des années les plus chaudes jamais enregistrées». L’agence onusienne va encore plus loin, en prévoyant que «les températures moyennes pour la période de cinq ans (2015–2019) et la période de dix ans (2010–2019) seront les plus élevées jamais enregistrées». «Nous sommes loin d’être sur la bonne voie pour atteindre l’objectif de l’Accord de Paris», a déploré Petteri Taalas, le secrétaire général de l’OMM. Car, selon les prévisions de son organisation, là où l’accord de Paris prévoyait de contenir l’augmentation de température à 2°C par rapport aux niveaux préindustriels à l’horizon 2100, «nous nous dirigeons vers une hausse de la température de plus de 3°C d’ici à la fin du siècle». Un nouveau rappel de la rapidité et de la force des efforts nécessaires pour lutter contre le changement climatique, en ce début de Cop25.

Didier Bouville

30,5% des produits contenant du porc affichent le logo «Le porc français» (ou VPF), affirme une étude présentée par l’interprofession Inaporc lors d’une conférence de l’Ifip (Institut du porc) le 3 décembre. Un chiffre qui porte sur l’année 2018. Depuis 2011, Inaporc analyse chaque année les allégations présentes sur les étiquettes de 9000 produits contenant au moins 8% de porc (soit 85% des achats des Français). Le logo VPF arrive largement en tête, devant les signes officiels de qualité (11,2% pour tous les Siqo confondus) et l’affichage de l’origine régionale (3,4%). 1,1% des emballages portent des mentions «sans antibiotiques» et 0,9% font référence à une meilleure rémunération des éleveurs. Alors que le logo VPF garantit aujourd’hui uniquement l’origine des animaux, le plan de la filière porcine prévoit d’y adosser des critères supplémentaires (traçabilité, bien-être animal, environnement…). Mais les différents acteurs de l’interprofession ont «beaucoup de mal se mettre d’accord», reconnaît Guillaume Roué, président d’Inaporc. Le bien-être animal ferait partie des points d’achoppement. «Le plus important, c’est qu’on a un consensus autour de l’idée d’enrichir le cahier des charges VPF», rappelle Didier Delzescaux, le directeur d’Inaporc.

Didier Bouville

Anciennement vice-président, Dominique Truffaut a été élu président de la FFCB (commerçants en bestiaux) à l’occasion de l’assemblée générale de la fédération le 28 novembre. Egalement impliqué dans l’interprofession bovine aux niveaux national et régional, M. Truffaut est cogérant des Etablissements Béchet, en Normandie. Il remplace Gérard Poyer, qui a pris sa retraite. Le nouveau président n’a pas encore dévoilé les priorités de son mandat de trois ans, elles seront définies lors d’un séminaire du conseil d’administration de la FFCB en février 2020, indique la fédération.

Didier Bouville

Les surfaces de vignes bio devraient progresser de 12% par an en moyenne jusqu’en 2023 en France, en raison de l’augmentation de la demande de vin bio, indique une étude réalisée par l’association interprofessionnelle Sudvinbio et l’institut londonien IWSR (International wine & spirit research), présentée le 2 décembre à Paris. Alors que les surfaces françaises de vignes bio ont progressé de 4% ces dernières années, la France devrait rattraper ses voisins espagnols et italiens, qui la devançaient jusqu’alors, a commenté Jose Luis Hermoso, responsable de l’étude chez IWSR. Cela en raison d’une forte demande, spécialement en France. «La France va devenir le premier pays consommateur mondial de vin bio à partir de 2021. Elle doublera alors l’Allemagne comme premier pays consommateur», pronostique l’étude. Alors que la demande mondiale en vin conventionnel s’érode (devant passer de 28,4 milliards de cols en 2013 à 27,1 en 2023), celle de vin bio est appelée à progresser, passant de 441 à 976 millions dans le même temps.

Didier Bouville