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L’Assemblée plénière des évêques de France, dont les travaux ont commencé en visioconférence le 3 novembre et qui se sont poursuivis jusqu’au 8 novembre, ont réfléchi en ouverture de leurs débats sur le thème « Cultiver la terre et se nourrir ». Plusieurs agriculteurs et agricultrices, dont la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, ont répondu à leur invitation. Tous les agriculteurs invités ont évoqué, peu ou prou, la méfiance sinon les hostilités à l’égard de la profession agricole quand les évêques ont pointé le manque de sens d’une société souvent contradictoire entre ses attentes et ses comportements. « Les agriculteurs souffrent d’être incompris. Ils sont en plein questionnement sur leur évolution. C’est une profession qui a l’impression d’avoir étéì baladée et qui est en recherche de ce qui donne sens à son activité », a souligné notamment Mgr Laurent Le Boulc’h, évêque de Coutances (Manche). Christiane Lambert a, quant à elle, évoqué « la prise en compte des contraintes économiques et de l’urgence écologique dans le productivisme et la compétitivité internationale ». Cette Assemblée plénière des évêques essayait notamment de trouver ces réponses concrètes et applicables à la deuxième encyclique du Pape François, diffusée en 2015 et intitulée « Laudato si’ » (Loué sois-tu). Cette encyclique est consacrée aux questions environnementales et sociales. Le pape y critique ouvertement le consumérisme et la dégradation de l’environnement. Autrement, pour l’Eglise catholique toute la question est de savoir quelle est la place de l’Homme dans la nature ? Et quel rôle doivent y jouer les agriculteurs…

La rédaction

La FNSEA, l’Association nationale des industries alimentaires (ANIA) et la Coopération agricole ont salué le 5 novembre, la publication du décret qui permet aux cafés, hôtels, restaurants qui sont aujourd’hui fermés de bénéficier des exonérations des charges sociales et patronales, d’un accès au fonds de solidarité et de la prise en charge du chômage partiel à 100 %, etc. C’est une « délivrance » pour ces fournisseurs « qui ont été oubliés dans les premières mesures de soutien annoncées en mars », note le communiqué commun des trois organisations. « Mais elles arrivent malheureusement très tard et ne seront pas suffisantes pour pérenniser cette filière », se désolent-elles. Les trois organisations demandent également de baisser à 50 % de perte de chiffre d’affaires au lieu de 80 % aujourd’hui les critères d’éligibilité à l’exonération de cotisations et contributions sociales pour les entreprises touchées par la Covid-19. « Il était (…) urgent que les productions agricoles les plus touchées puissent également bénéficier des mesures de soutien », a déclaré Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. De son côté, le président de l’ANIA, Richard Girardot, a insisté sur l’urgence d’agir : « C’est maintenant qu’il faut aider les entreprises et les agriculteurs avant qu’il ne soit trop tard ! ». Pour Dominique Chargé, le président de la Coopérative agricole, il importe d’ « assurer une rémunération décente à chaque maillon de la chaîne, et plus particulièrement aux agriculteurs ».

La rédaction

Dans un communiqué du 3 novembre, l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) a fait savoir que son réseau restait « ouvert » et « mobilisé ». « Le réseau des Chambres d’agriculture accompagne les agriculteurs en proximité durant cette période avec bien sûr, un protocole sanitaire renforcé. Leurs sites restent ouverts au public, pour assurer les activités opérationnelles qui ne peuvent pas être dématérialisées ou reportées », indique le communiqué. « La continuité des services est assurée, tant pour les missions de service public que pour les accompagnements techniques et économiques au quotidien. Le maintien de l’ouverture des marchés de plein air est une bonne chose et les drive fermiers vont être relancés », poursuit l’APCA qui craint des « conséquences sur de nombreuses filières : viticole, tourisme, accueil à la ferme », en raison de l’instauration des consignes gouvernementales, notamment l’arrêt de la restauration hors domicile et la restriction des déplacements.

La rédaction

Après les annonces du chef de l’État, du 28 octobre, rétablissant le confinement, la MSA rappelle, dans un communiqué du 29 octobre, que depuis le mois de juin, elle accompagne les entreprises agricoles de moins de 50 salariés et les exploitations agricoles en grande difficulté et identifiées par les caisses de MSA. Cet accompagnement, appelé Aide Prévention COVID (APCOVID) couvre notamment la prise en charge d’aménagement d’espaces de travail, de mesures organisationnelles, de matériel d’hygiène et de sécurité pour la mise en place des mesures de prévention et des mesures barrières. Cette aide pouvant aller jusqu’à 1 000 euros peut, en particulier servir à financer des équipements de travail (visioconférence, outils individuels), des mesures de protection (rideaux plastiques, masques…) ainsi que des mesures d’hygiène au travail (distributeurs de savon ou gel à pédale, lave-mains, sèche-mains…). Pour plus d’information : www.msa.fr

Didier Bouville

«La Confédération de la boucherie-charcuterie (CFBCT) appelle (…) le Gouvernement à ne pas reproduire les mêmes erreurs qu’au printemps lorsqu’il avait invité les Français à se rendre massivement dans les enseignes de la grande distribution», a indiqué l’organisation syndicale le 29 octobre dans un communiqué de presse. La Confédération appelle également les préfets, qui agissent au nom du gouvernement, «à ne pas faire de l’excès de zèle comme lors du premier confinement où des fermetures systématiques et totalement injustifiées de marchés avaient été observées, alors que les rayons des hypermarchés étaient bondés.» De nombreux artisans bouchers, traiteurs et bouchers-charcutiers poursuivent la mise en place de livraison à domicile, drive, click and collect… La Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs (CFBCT) qui représente les 18 000 artisans du secteur entend «apporter aux Français, en toute sécurité et à proximité de leur lieu de vie, une alimentation saine, sûre, durable et de qualité».

Didier Bouville

« Les élevages seront livrés correctement durant ce nouveau confinement », a indiqué le Syndicat national de l’industrie de la nutrition animale (SNIA), le 30 octobre dans un communiqué de presse. « Confiant sur sa capacité à assurer sa mission », son président, François Cholat, assure que « la chaine d’approvisionnement continue de fonctionner correctement ». « Tous les fournisseurs et partenaires du secteur, en lien avec les Pouvoirs publics, vont assurer un suivi régulier pour contribuer au maintien du bon fonctionnement de la chaine d’approvisionnement en aliments pour les animaux d’élevage, en quantité et en qualité », a-t-il ajouté.

Didier Bouville

Par décision du Conseil des ministres du 28 octobre, le diplomate Stéphane Crouzat a été nommé ambassadeur chargé des négociations sur le changement climatique, pour les énergies renouvelables et la prévention des risques climatiques. Il remplace à ce poste Brigitte Collet qui avait été désignée en 2016 et est devenue en avril dernier, ambassadrice au Brésil. Diplômé de Sciences-Po Paris, agrégé d’anglais et énarque (Promotion Nelson Mandela 1999-2001), Stéphane Crouzat a effectué une très grande partie de sa carrière au sein du ministère des Affaires étrangères. Il a notamment été conseiller culturel et de coopération à l’ambassade de France en Pologne (2005-2008), avant de rejoindre la mission permanente de la France auprès des Nations unies à New York, comme conseiller presse et porte-parole (2008-2011). Promu sous-directeur de l’Europe centre-orientale et balte au Quai d’Orsay (2011-2014), il devient conseiller diplomatique de Ségolène Royal alors ministre de l’environnement (2014-2017). Depuis 2017, Stéphane Crouzat était ambassadeur de France en Irlande. Il est à noter que la France dispose aussi d’un ambassadeur délégué à l’environnement depuis décembre 2018 : Yann Wehrling, ancien secrétaire national des Verts et conseiller régional d’Ile-de-France.

Didier Bouville

La Commission européenne a présenté, le 28 octobre, une proposition visant à instaurer un «guichet européen unique» pour les douanes, simplifiant ainsi les procédures pour les entreprises qui importent ou exportent des marchandises dans l’UE. «La proposition d’aujourd’hui est la première étape vers un environnement douanier totalement intégré et sans papier et une meilleure coopération entre toutes les autorités à nos frontières extérieures», a expliqué le commissaire européen à l’Economie, Paolo Gentiloni. Ce futur guichet unique «permettra aux entreprises et aux commerçants de fournir des données à un portail unique dans un seul État membre», selon le communiqué de l’exécutif européen. Les formalités requises actuellement aux frontières extérieures de l’UE contraignent souvent les entreprises à devoir s’adresser à plusieurs autorités différentes, «chargées de différents domaines, tels que la santé et la sécurité, l’environnement, l’agriculture, la pêche, le patrimoine culturel, la surveillance du marché et la conformité des produits». Chaque autorité a «son propre portail et ses propres procédures», ce qui alourdit et rallonge ces formalités, tout en réduisant «la capacité des autorités à agir de manière concertée».

Didier Bouville

Pour le président de la Coopération agricole, Dominique Chargé, l’adoption le 22 octobre d’un amendement au projet de loi de finances (PLF) pour 2021 prévoyant la remise sous dix-huit mois d’un rapport gouvernemental sur la possibilité d’augmenter le fonds Casdar «est un signe plutôt positif de la prise de conscience des parlementaires de l’importance de ce fonds». Interrogé par Agra presse le 28 octobre, le président de la coopération agricole estime que ce rapport «permettra d’évaluer de façon chiffrée les effets de cette baisse de moyens». «Toutefois, la réduction des moyens alloués à ce fonds est pour le moment actée dans le PLF», regrette Dominique Chargé auprès d’Agra Presse, estimant «peu probable», que le rapport «suffise à convaincre le gouvernement de revenir sur cette décision». Le PLF 2021 prévoit une diminution de 10 M€ du Casdar. Ce fonds est financé par une taxe prélevée sur le chiffre d’affaires des exploitations agricoles. D’après les chiffres ministériels, 136,5 M€ ont été collectés au total en 2018.

Didier Bouville

La production mondiale de vin de 2020 est estimée à 158 millions d’hectolitres (Mhl), contre 156 hl l’an dernier, mais elle reste «sous la moyenne quinquennale», et notamment dans nombre de pays producteurs figurant parmi les premiers. Tel est le constat dressé par l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), lors d’une conférence de presse à Paris le 27 octobre, qui a mis en exergue l’impact du changement climatique sur la vigne. Les vendanges en France (+4%), en Italie et en Espagne, trois pays qui représentent 49 % de la production mondiale, sont en dessous de leur moyenne quinquennale respective 2015-2020, a souligné l’OIV. Principale victime des aléas climatiques cette année, l’Argentine a vu aussi sa production baisser de 17% par rapport à 2019 et de 13% par rapport à la moyenne quinquennale, en raison du phénomène El Nino. Le Chili a souffert de la sécheresse et affiche un recul de 13%. L’Australie a aussi souffert d’un fort déclin de sa production viticole, de 11% par rapport à 2019 et de 16% par rapport à sa moyenne quinquennale.

Didier Bouville