Fil info

À l’occasion de sa conférence de presse de présentation des vœux le 27 janvier, le syndicat Jeunes Agriculteurs (JA) a annoncé le lancement de l’association «Demain je serai paysan » au prochain Salon de l’agriculture, afin de promouvoir le métier d’agriculteur. Ce lancement sera officialisé en présence des ministres de l’agriculture, de l’éducation nationale, et du travail, a précisé Samuel Vandaele, président de JA. Chez les JA, «Demain je serai paysan» était jusque-là le terme de la thématique des actions pour rendre attractif le métier d’agriculteur. Désormais, ce concept sera transformé en association. Celle-ci, appelée «DJSP» chez les JA, est destinée à devenir «un incubateur pour les projets de promotion» des métiers, non seulement d’agriculteur, mais aussi de salarié agricole, de technicien de la transformation, de vétérinaire, voire de métiers de bouche. Les cibles seront les jeunes et les personnes en reconversion, les enseignants et les parents. Le projet DJSP est soutenu notamment par le gouvernement, Gaec & Sociétés, la MSA, les chambres d’agriculture, la FNSafer, ou encore la société de financement participatif Miimosa.

Eva DZ

Un décret paru au Journal officiel le 27 janvier étend aux viandes porcines, ovines et de volailles l’obligation d’afficher l’origine en restauration collective et commerciale, qui était jusque-là réservée à la viande bovine. Très attendu par les professionnels, ce texte «s’applique aux viandes achetées crues par les restaurateurs et non aux viandes achetées déjà préparées ou cuisinées», précise sa notice. Le décret entrera en vigueur le 1er mars, et «est applicable jusqu’au 29 février 2024». Cette échéance se justifie par la volonté de Paris de «traiter de manière pérenne» ce sujet dans le cadre de la stratégie européenne De la ferme à la table, explique le cabinet du ministre de l’agriculture à Agra Presse. En attendant une éventuelle généralisation dans l’UE, cette mesure franco-française relève de l’expérimentation aux yeux de Bruxelles. Contacté par Agra Presse, le président d’Anvol (interprofession des volailles de chair) Jean-Michel Schaeffer s’est «réjoui» de cette «première avancée» sur les viandes fraîches. Lors d’un déplacement le 27 janvier, le ministre de l’agriculture aurait indiqué que la rédaction d’un deuxième décret, portant cette fois sur les produits transformés, serait «en cours de finalisation», toujours d’après Anvol. «On avance», confirme le cabinet du ministre, sans préciser de calendrier.

Eva DZ

Dans un communiqué commun du 26 janvier, la FNSEA et les JA annoncent de «multiples opérations sur le terrain» pour mettre «sous surveillance» les acteurs de la grande distribution, jeudi 27 janvier, en marge du troisième comité de suivi des négociations commerciales annuelles. «[Nous] réaffirmeront la ferme volonté de la profession d’une application immédiate d’Egalim 2 et notre inflexibilité vis-à-vis de tous ceux qui ne respecteront pas les règles», écrivent les deux syndicats. Depuis plusieurs jours, des opérations de «surveillance des prix et des origines» sont menées dans les enseignes de la grande distribution et relayées avec le hashtag #TransparenceGMS sur les réseaux sociaux. «Des pratiques commerciales de prix cassés, en totale contradiction avec les dispositions réglementaires sont toujours en vigueur et démontrent un manque patent d’intention de se conformer à la loi», constatent la FNSEA et les JA dans le communiqué.

Didier Bouville

La Commission européenne a adopté un règlement d’exécution, publié le 25 janvier au Journal officiel de l’UE, sur le non-renouvellement de l’insecticide phosmet, utilisé notamment pour la culture du colza, en l’assortissant d’un délai de grâce de neuf mois. «Les États membres retirent les autorisations des produits phytopharmaceutiques contenant la substance active « phosmet » au plus tard le 1er mai 2022», précise le texte. Et d’ajouter que tout délai de grâce expire «au plus tard le 1er novembre 2022». Un tel sursis correspond très partiellement au souhait de la filière colza. Parmi les «six propositions pour une filière oléoprotéagineuse forte en Europe» présentées le 23 novembre, il y a celle de «permettre l’usage du phosmet à l’automne 2022, afin d’éviter de plonger la filière dans une impasse technique et que ne disparaissent 30 % des surfaces de colza en France». En parallèle, la filière attend l’homologation ou la possibilité de dérogation pour un autre insecticide, le cyantraniliprole, jugé moins efficace. Julien Denormandie avait annoncé le 24 novembre une enveloppe additionnelle de 2,5 M € pour «accélérer les recherches de solutions» alternatives au phosmet.

Didier Bouville

Six mois très exactement après la décision du Conseil d’État de juillet 2021, le ministère de l’Agriculture a publié ce 26 janvier au Journal officiel le décret et l’arrêté consacrés aux zones de non-traitements (ZNT) aux pesticides. Comme attendu et conformément à la demande de la plus haute juridiction administrative, le texte applique ces dispositifs aux lieux «accueillant des travailleurs présents de façon régulière». Principale nouveauté introduite suite à la concertation publique : l’application des distances à ces lieux «accueillant des travailleurs présents de façon régulière» ne s’appliquera qu’à partir du 1er juillet 2022 pour toutes les surfaces emblavées avant la parution des textes. Le Conseil d’État avait également demandé au gouvernement de prendre des mesures concernant les produits suspectés d’être cancérigènes, mutagènes ou reprotoxiques (CMR2). Sur ce point, «nous avons engagé un processus pour demander à l’Anses de réviser ces AMM afin d’y inclure les distances de sécurité», rappelle l’entourage de Julien Denormandie. Au premier octobre 2022, les produits dont le dossier n’aura pas été déposé se verront appliquer une distance minimale de 10m. Parallèlement aux révisions d’AMM, promet-on rue de Varenne, des concertations seront lancées pour envisager la compensation dans les éventuels cas d’impasses.

Didier Bouville

Pour «contribuer au débat de façon objectivée» aux travaux de la mission d’information parlementaire sur les coopératives agricoles qui doit s’achever en février, la Coopération agricole (LCA) publie, le 25 janvier, les résultats d’un baromètre sur la perception des coopératives par leurs adhérents. L’enquête, réalisée par le cabinet ADquation, porte sur un panel représentatif de plus de 1 000 associés-coopérateurs. Les statistiques révèlent un «taux élevé de satisfaction», commente LCA. Elle note que 80% des agriculteurs interrogés déclarent «avoir confiance dans leur coopérative» et que 79% «recommanderaient à un jeune agriculteur de rejoindre une coopérative». La Coopération voit aussi apparaître «la nécessité de faire évoluer le modèle notamment sur les questions de participation à la vie démocratique, de renouvellement des instances de gouvernance ou encore de communication à destination des associés-coopérateurs». «Seuls 40% des associés-coopérateurs interrogés ont participé aux assemblées générales statutaires sur les 12 derniers mois», déplore LCA qui souligne que les adhérents participant aux assemblées sont plus satisfaits de la transparence dans la gestion de leur coopérative, de la valorisation de la production sur les marchés et des choix stratégiques opérés.

Didier Bouville

Alors que vient de s’achever fin 2021 une première phase d’expérimentation, le gouvernement va détailler prochainement aux parlementaires son plan de travail en vue d’une généralisation de l’affichage environnemental dans les prochaines années, comme prévu par le loi Climat. Dans un projet de rapport aux parlementaires envoyé aux parties prenantes mi-janvier, le gouvernement estime que la définition d’un affichage «scientifiquement robuste, large et opérationnel» serait possible dès «début 2023». Sur recommandation des parties prenantes, le gouvernement envisagerait deux voies d’amélioration de l’analyse de cycle de vie, base de l’affichage fixée par la loi. La première, explorée par Interbev et l’Itab, consiste à corriger l’analyse de cycle de vie des produits par un système de bonus-malus attribué à chaque label (bio, HVE, AOP…). La seconde, qui a la préférence du Conseil scientifique de l’expérimentation, consiste à modifier directement les règles de calcul de l’ACV. Seront progressivement ajoutées des «briques» sur le carbone, la biodiversité, ainsi que les pressions sur les espèces menacées, dont les pollinisateurs. Dans sa version la plus aboutie, ce second système «ne peut pas être disponible avant 3 à 5 ans». Le rapport recommande donc d’explorer parallèlement les deux voies.

Didier Bouville

La Commission européenne a lancé le 25 janvier une page internet dédiée à la publication des plans stratégiques nationaux de la future Pac. Les projets de plans de huit pays y sont déjà consultables. Il s’agit de ceux de l’Autriche, du Danemark, de l’Estonie, de la Grèce, de la France, de l’Italie, du Portugal, et de la Suède. Six États membres, à savoir l’Allemagne, la Belgique, la Bulgarie, la République tchèque, la Roumanie et la Slovaquie, n’ont, par contre, pas encore soumis leurs projets de plans à la Commission. Le nouveau ministre tchèque Zden?k Nekula a déjà déclaré qu’il comptait revoir le projet de plan préparé par son prédécesseur et le remplacer par une proposition plus respectueuse de l’environnement. L’Allemagne devrait aussi probablement être l’un des derniers pays à soumettre son plan. Le ministre de l’Agriculture allemand, Cem Özdemir, a récemment indiqué que le projet de Berlin devrait être prêt en février du fait d’ajustements en cours suite à l’arrivée du nouveau gouvernement. La Commission européenne espère pouvoir adresser fin mars ou début avril aux États membres ses lettres d’observation sur les projets de plans qui lui ont été soumis et voudrait recevoir en mai ou juin les plans stratégiques nationaux révisés (sur la base de ces observations) pour approbation finale.

Didier Bouville

Quelques jours avant l’examen à l’Assemblée d’une proposition de loi (PPL) visant à interdire les nitrites dans la charcuterie, la Fict (charcutiers industriels) appelle à attendre l’avis de l’Anses sur le sujet avant de légiférer. Si cette interdiction était appliquée, elle «condamnerait la plupart des spécialités traditionnelles de charcuterie», estiment les fabricants dans un communiqué le 20 janvier. Le texte passera le 26 janvier en commission des Affaires économiques de l’Assemblée, puis le 3 février en plénière. En se passant de l’avis de l’Anses, attendu pour juin après deux reports, «la PPL bafoue les institutions d’évaluation scientifique nationales», dénonce la Fict. Et d’ajouter que «le rapport d’information parlementaire sur lequel s’appuie la PPL n’est ni pertinent ni objectif». Déposée par les rapporteurs de la mission d’information sur les nitrites, la proposition avait été retirée début 2021 pour, justement, attendre l’avis de l’Anses. Après la démission d’un des experts de l’Anses fin 2021, les rapporteurs l’ont redéposée à l’identique, avec l’appui du groupe Modem. Interrogé par Agra Presse, le député Richard Ramos (Modem, Loiret) souhaite faire des nitrites «un vrai sujet d’élection présidentielle».

Didier Bouville

Une ordonnance parue au Journal officiel le 21 janvier permet la création d’un nouveau modèle d’organisation dans le réseau des chambres d’agriculture: celui d’une chambre d’agriculture de région associée à des «chambres territoriales» (échelon créé par l’ordonnance). Une chambre de région (à ne pas confondre avec une chambre régionale) est constituée par la fusion de chambres départementales et d’une chambre régionale. Dans le nouveau schéma, les chambres départementales qui ont participé à la création d’une chambre de région peuvent être transformées en chambres territoriales, qui sont des assemblées d’élus dépourvues de personnalité juridique.

L’ordonnance confie aux chambres territoriales plusieurs «missions de proximité», dont celle d’être «l’organe consultatif, représentatif et professionnel des intérêts agricoles», et d’être à ce titre «chargée des relations avec les services de l’État et des collectivités territoriales». «Ce système permet de mutualiser les moyens tout en maintenant une implication territoriale forte des élus», explique le président de l’APCA (tête de réseau) Sébastien Windsor à Agra Presse. Actuellement, seule l’Île-de-France dispose d’une chambre de région, mais plusieurs autres chambres pourraient être intéressées (Bretagne, Normandie, Pays de Loire, puis dans un second temps Hauts-de-France et Corse).

Didier Bouville