Si le risque du virus H5N1 pour l’humain reste faible, le nombre croissant de cas parmi les mammifères est jugé préoccupant, selon des spécialistes interrogés par l’AFP. «Quelque chose s’est passé» mi-2021 qui l’a rendu beaucoup plus infectieux, selon Richard Webby, spécialiste des pathologies aviaires de l’OMS. Dans une étude publiée dans la revue Nature Communications, il a notamment infecté un furet avec l’une des nouvelles souches de grippe aviaire, y trouvant une quantité «énorme» et inattendue de virus dans son cerveau, traduction d’une maladie plus grave qu’avec les souches précédentes, a-t-il dit à l’AFP. La détection de la maladie chez un nombre croissant de mammifères, dont des espèces nouvelles, est «un signe vraiment préoccupant», selon Richard Webby. Le Chili a annoncé que près de 9 000 lions de mer, manchots, loutres, marsouins et dauphins sont morts de la grippe aviaire sur sa côte nord depuis début 2023. La plupart auraient contracté le virus en mangeant des oiseaux infectés. «Les récentes transmissions à des mammifères doivent être surveillées de près», a prévenu en février le patron de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Eva DZ