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Trois foyers de maladie hémorragique épizootique (MHE) dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées ont été identifiés, les premiers en France, informe un communiqué du ministère de l’agriculture du 21 septembre. Les envois de ruminants à des fins d’élevage vers un autre Etat-membre de l’Union européenne sont interdits pour les exploitations situées dans un rayon de 150 kilomètres autour de chaque foyer. Les départements concernés sont les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées, les Landes, le Gers, la Haute-Garonne, l’Ariège, la Gironde, le Lot-et-Garonne, le Tarn-et-Garonne, le Tarn, l’Aude et les Pyrénées-Orientales. Le communiqué précise que «l’envoi direct pour abattage (…) demeure quant à lui possible». Les règles concernant l’exportation vers les pays tiers dépendent de chaque pays de destination. La MHE est une maladie réglementée à déclaration obligatoire. Le taux de mortalité chez les bovins est très faible et la maladie n’est pas transmissible à l’homme. Une surveillance avait été mise en place par l’Anses au printemps, après une alerte sur la propagation de ce virus en Europe. Un premier cas est survenu fin 2022 en Sardaigne. Depuis, des animaux malades ont été identifiés en Sicile, au Portugal et en Espagne.

Eva DZ

Le conseil régional d’Occitanie a lancé le 18 septembre son second plan de développement de la bio, qui vise un objectif de «25% de surfaces agricoles régionales converties» en 2027 (contre 20% en 2022). Alors que la demande en produits bio s’est effondrée sur fond d’inflation, la région entend aussi doubler, à 12%, la part du bio dans la consommation alimentaire des ménages (toujours en 2027). L’exécutif régional compte s’appuyer notamment sur une «augmentation de la part du bio dans les cantines»: son opération «L’Occitanie dans mon assiette» prévoit ainsi de «porter à 75% la part de produits de qualité et locaux, dont 30% en bio, dans les repas servis aux lycéens, et sans surcoût pour les familles». Autre mesure: «l’accompagnement des projets d’investissements dans les exploitations et entreprises engagées en bio seront priorisés», et ils «pourront bénéficier d’une bonification d’aide de 10%». L’Occitanie est la première région bio de France en termes de surfaces (630 000 ha) et de nombre d’exploitations (13 000), et la troisième en pourcentage de surfaces (derrière Paca et la Corse). Son premier plan de développement baptisé Bi’O courait sur la période 2018-2022.

Didier Bouville

Les aides d’urgence pour la bio qui atteignent en tout 70 millions d’euros en 2023 ne suffiront pas à soutenir les producteurs de grandes cultures, prévient le président de la Fnab (producteurs bio) Philippe Camburet le 20 septembre. Interrogé sur le salon Tech&Bio à Bourg-lès-Valence, il a affirmé que les grandes cultures bio vont «prendre un coup de massue» car «comme le lait et les œufs il y a un an, c’est cette année que l’impact sur les prix sera le plus fort». «La récolte 2023 va, en gros, rester dans les fermes, elle ne va pas trouver de débouchés (…) car il n’y a pas d’acheteurs, la restauration collective ne décolle pas, la consommation grand public ne décolle pas non plus et l’export est chargé», explique-t-il. Dans un communiqué envoyé le même jour la Fnab citant un travail de prospective d’Arvalis, indique que la perte de revenu pour la filière blé tendre pourrait aller «jusqu’à 60 millions d’euros» (sur la base d’une perte moyenne de 100 à 150 euros la tonne). «Si on extrapole aux grandes cultures, cela représente une perte de 100 à 150 millions d’euros en 2023», a précisé la déléguée générale de la Fnab Sophia Majnoni d’Intignano.

Didier Bouville

Le ministère de l’Agriculture regrette, dans une réaction à la proposition de renouvellement de l’autorisation européenne du glyphosate, certains des choix faits par la Commission européenne. Sa principale critique porte sur les méthodes alternatives qui devraient, selon la France, être rendues plus contraignantes. Bruxelles suggère en effet dans son projet de règlement que les Etats membres «peuvent» fixer des conditions ou des restrictions d’utilisation s’il existe d’autres méthodes pratiques de contrôle ou de prévention des adventices ayant moins d’impact sur la biodiversité que le glyphosate, tout en tenant compte de leurs conditions agro-environnementales locales. Mais pour Paris, lorsque ces méthodes alternatives seront disponibles leur déploiement devrait être «harmonisé au niveau européen» et non pas laissé au bon vouloir de chacun. La France demande également, afin de répondre aux interrogations de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) sur certaines lacunes dans les données, à la Commission européenne d’accélérer la mise au point de méthodes d’évaluation des risques pour la biodiversité.

Didier Bouville

L’indicateur beurre-poudre crée de nouvelles dissensions au sein de l’interprofession laitière (Cniel): sa publication pour le mois de septembre, qui devait intervenir cette semaine, pourrait être retardée faute de validation par le collège des producteurs. Après un an sans publication, un nouveau mode de calcul avait été validé au printemps, sous réserve qu’un cabinet indépendant valide «la robustesse de la méthodologie» employée. «Les conclusions sont arrivées la semaine dernière, explique le trésorier de la FNPL (producteurs de lait, FNSEA) et administrateur du Cniel, Yohann Barbe. Le cabinet a certifié les chiffres (communiqués par les laiteries, NDLR), mais n’explique pas le décalage avec l’indicateur allemand et d’autres indicateurs européens.» «On ne sait pas comment est calculé l’indicateur allemand et la nouvelle méthodologie [du Cniel] est beaucoup plus robuste que celle de 2010», rétorque François-Xavier Huard, le président-directeur général de la Fnil (laiteries privées). «Je discute avec les différents collèges pour faire avancer le sujet», indique le président du Cniel Thierry Roquefeuil, qui est aussi président de la FNPL. «Il faut expliquer aux producteurs pourquoi il y a autant d’écart avec l’indicateur allemand. Historiquement, l’écart est d’environ 15-20 €. Là, il est de 60 €», affirme-t-il. Un conseil d’administration se réunira la semaine prochaine.

Didier Bouville

La Fnab (producteurs bio) presse le gouvernement de prendre plusieurs mesures pour concrétiser l’objectif inscrit dans la Stratégie nationale biodiversité et la Planification écologique d’atteindre 21% de surfaces en bio en 2030, dans un communiqué le 19 septembre. «Ce qui bloque aujourd’hui la dynamique de conversion, c’est bien l’incertitude sur les revenus des fermes bio dans la durée», estime le réseau de producteurs. Pour y remédier, la Fnab demande «que la France augmente dès le 1er janvier 2024 son éco-régime bio au niveau maximum possible prévu par les textes, à savoir 145 €/ha/an». Elle appelle également à «mettre en place une vraie politique de la demande» pour soutenir la bio. D’une part, par «l’atteinte des objectifs d’Egalim le plus rapidement possible». Pour rappel, la loi Egalim impose 20% de produits bio dans les cantines scolaires depuis le 1er janvier 2022, contre 6 ou 7% aujourd’hui selon les professionnels (lire notre enquête dans Agra Presse hebdo). La Fnab demande aussi «la mise en place du chèque alimentaire durable promis par le président de la République», projet qui semble enterré à niveau national vu les expérimentations lancées à l’échelle locale. Enfin, pour initier les jeunes à la bio, le syndicat demande «l’intégration d’un module bio obligatoire de 3 à 6 heures par semaine en lycée agricole».

Didier Bouville

Initialement annoncé comme un projet de loi comportant un article unique, le projet de loi visant à avancer la date de fin des négociations commerciales annuelles entre les distributeurs et les grands industriels inclura l’autorisation de vendre à perte le carburant annoncée par la Première ministre le 16 septembre, confirme Bercy. Le texte comportant ces deux mesures doit être présenté en Conseil des ministres le 27 septembre, puis déposé à l’Assemblée nationale. «Notre méthode, c’est d’engager tout le monde, l’ensemble des acteurs économiques, dans cette lutte contre l’inflation», a expliqué Bruno Le Maire sur France 2 le 18 septembre, car «l’État ne peut pas porter à lui seul le coût de l’inflation, sinon ça va creuser les déficits». Le ministre de l’Économie se fixe l’objectif de ramener l’inflation à 2% en 2024. Interrogé sur le risque que les distributeurs se rattrapent sur les prix des produits alimentaires en vendant les carburants à perte, il rappelle que les enseignes se sont engagées à bloquer ou baisser les prix de «5000 produits». Il ajoute que le gouvernement a des «outils» à sa «disposition» (DGCCRF, Observatoire des prix et des marges) pour «observer que les marges tout d’un coup ne gonflent pas». Avec un objectif: «protéger nos agriculteurs», assure-t-il.

Didier Bouville

Les grands électeurs doivent renouveler, le 24 septembre, la moitié des sièges du Sénat. d’Agra Presse vous propose une liste des candidats associés au secteur agricole par leur activité professionnelle (télécharger ici), que nous avons pu identifier grâce à la presse locale. Parmi les sortants, six agriculteurs se représentent en tête de liste, dont Laurent Duplomb, sénateur LR de Haute-Loire, président du groupe d’étude Agriculture et alimentation, et coauteur de la proposition de loi sur la compétitivité de la Ferme France. Et trois anciens agriculteurs, membres de l’UDI, ont choisi de quitter le Palais du Luxembourg: Jean-Marie Janssens (Loir-et-Cher), Jacques Le Nay (Morbihan) et Pierre Louault (Indre-et-Loire); ce dernier va tenter de passer la main à son fils, Vincent Louault, également agriculteur. Au total, sept exploitants ou retraités veulent faire leur entrée dans la chambre haute, dont un ancien président de FDSEA, Jean-Marc Breme (Moselle), avec des chances de réussites très variables. À ce stade, il n’est pas certain qu’il y aura autant d’agriculteurs nouvellement élus que de sortants. Gérôme Fassenet (LR) dans le Jura et Jean-François Garrabos (Renaissance), dans le Lot-et-Garonne, ont aussi leur chance, sans garantie de succès. Globalement, le scrutin devrait voir se confirmer la vague verte de 2020, et les Républicains préserver leur majorité.

Didier Bouville

Le nouveau Plan loup 2024-2029, présenté le 18 septembre, comprendra une aide à la mise en place des moyens de protection, a indiqué Claude Font, secrétaire général de la FNO (éleveurs d’ovins, FNSEA), à Agra Presse le même jour. Les moyens de protection eux-mêmes (clôtures, chiens de protection) sont déjà subventionnés par le 2d pilier de la Pac. Ce n’est pas le cas de la main-d’œuvre nécessaire à leur installation, pour laquelle la FNO demandait une aide. Cette subvention concernera les élevages du cercle 2, nouvellement prédatés, précise M. Font. Selon lui, elle fera partie d’une enveloppe de 1,5 million d’euros (M€) de crédits nationaux, qui financera aussi des projets de recherche (systèmes de protection innovants, connaissance du loup). Par ailleurs, le nouveau Plan loup prévoit une «amplification de la recherche sur les moyens de protection des troupeaux», d’après un document envoyé par le ministère de l’Agriculture à la presse. Un «budget spécifique» global de 2,5 M€ sera consacré à la recherche, notamment en vue d’adapter les moyens de protection aux nouveaux territoires prédatés. Enfin, comme annoncé, le Plan loup 2024-2029 comprendra aussi une accélération des procédures de tir, une réforme de la méthode de comptage des canidés, ainsi qu’une étude sur le changement de statut juridique du prédateur.

Didier Bouville

Le gouvernement vise une «baisse tendancielle» des cheptels bovins de 12% d’ici 2030, a indiqué le secrétaire général à la Planification écologique Antoine Pellion dans un entretien à l’AFP le 10 septembre, confirmant une information de plusieurs sources proches du dossier. Si M. Pellion reconnaît qu’on a «besoin de l’élevage», le plan du gouvernement précise que 20 Mt d’émissions (locales et importées) seraient évitées «si la moitié des grands consommateurs de viande réduisent leur quantité journalière». Côté énergie, le gouvernement vise un seuil d’incorporation de biocarburants de 12% (contre 7% actuellement). Pour rappel, l’objectif européen est d’atteindre 29% d’énergies renouvelables dans les transports d’ici 2030: les États membres ont toute latitude pour y parvenir, du moment qu’ils ne dépassent pas 7% de biocarburants issus du cultures alimentaires (biocarburants dits de première génération). De plus, rapporte l’AFP, l’exécutif compte obtenir un gain d’efficacité énergétique via la rénovation des bâtiments agricoles et en favorisant l’agrivoltaïsme. Ces mesures font partie de la planification écologique, plan national présenté par la Première ministre aux chefs de partis politiques le 18 septembre, avant une seconde présentation au Conseil national de la refondation le 19 septembre. Le président de la République Emmanuel Macron fera la présentation publique du plan le 25 septembre.

Didier Bouville