Alors que la consommation d’œufs des Français explose sur fond d’inflation, les évolutions des ventes en magasins restent «contrastées» selon les modes de production, a noté le CNPO (interprofession) lors d’une conférence de presse le 5 octobre. Les meilleures performances sont réalisées par les œufs de poules élevées en plein air et celles au sol, avec respectivement +18% et +17,5% entre janvier-juillet 2023 et janvier-juillet 2022 (Itavi d’après IRI). Depuis le début de la transition vers les modes d’élevage alternatifs, c’est le sol (code 2) qui est le segment le plus dynamique. Quant aux œufs Label rouge (+8,8%), ils profitent d’un report des consommateurs qui se détournent des œufs bio (-6,9%), en crise comme les autres produits bio. Les ventes d’œufs en cages, elles, reculent de 15,1%. Le président du CNPO Yves-Marie Beaudet y voit «l’effet des déréférencements par les distributeurs», alors que les enseignes se sont engagées à ne plus vendre ce type de produits d’ici 2025. «Le produit qui réalise la plus grande rotation est le plateau de 30 œufs premier prix», note Franck Darteil, qui représente la FCD au CNPO. Or, comme l’indique M. Beaudet, «les centres de conditionnement n’arrivent pas à livrer suffisamment de ce type de produits. On manque d’œufs cages en magasins, alors qu’il y a des œufs bio disponibles, mais trop chers pour les consommateurs.»
Didier Bouville