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Selon le baromètre réalisé par l’Obsoco pour l’Agence bio et dévoilé le 1er mars, 57% des consommateurs déclarent ne pas acheter de bio en raison de doutes sur l’application du cahier des charges. «La méfiance est nourrie par le manque d’informations», analyse Laure Verdeau, directrice de l’Agence bio, soulignant que la moitié des consommateurs estiment ne pas avoir assez de connaissances sur le bio. HVE, zéro résidus de pesticides: «l’image a été brouillée par d’autres allégations», regrette de son côté Loïc Guines, président de l’agence. Pour la campagne de promotion qu’elle lancera en 2023, l’agence prévoit de valoriser l’aspect «local» du bio, en plus des atouts environnementaux. «Près de 85% des produits bio consommés en France sont français», rappelle Laure Verdeau. Au-delà des 750 000 € promis par le ministre de l’Agriculture début décembre, rien ne garantit cependant que l’agence aura un budget aussi conséquent que les 1,2 M€ mobilisés en 2022. Ministère de l’agriculture, de la Transition écologique ou de la Santé, agences de l’eau, interprofessions: «Nous devons nous mettre autour de la table pour sécuriser quatre à cinq millions d’euros par an de manière durable», défend Loïc Guines.

La rédaction

Alors que les industriels attendaient beaucoup des négociations commerciales annuelles, l’Ania et la Coopération agricole, les principales organisations d’industries alimentaires, estiment que les hausses obtenues auprès de la grande distribution se situent environ cinq points en dessous des demandes tarifaires des fournisseurs. «C’est le retour de la guerre des prix», déplore le président de la Coopération agricole, Dominique Chargé. Les augmentations de tarifs demandées par les coopératives étaient de 13% en moyenne, l’écart avec les hausses obtenues sera autour de 4-5pts, selon les premières estimations. «Chaque année, on croit que ce sont les négociations les plus difficiles. Cette année, on est arrivés à un point de non-retour», relève la directrice juridique de l’Ania (industries alimentaires), Marie Buisson. Les adhérents de l’Ania demandaient entre 13 et 15% de hausse de tarifs. «Il y aura un écart d’au moins cinq points» à l’arrivée, évalue-t-elle. «Le bilan est hélas toujours le même», souligne le président de l’Adepale (produits élaborés), Jérôme Foucault. Il estime que les hausses couvrent «au mieux» les deux tiers des besoins exprimés par les industriels. La Fédération du commerce et de la distribution (FCD) annonçait, le 28 février, environ 10% de hausses tarifaires.

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Dans un entretien exclusif accordé à Agra Presse, le ministre de l’Industrie, Roland Lescure, dévoile les grandes lignes de son plan dédié à l’agroalimentaire, une industrie pour laquelle il «craint une année noire». Le plan contient deux volets : le premier vise à soulager les trésoreries, le second à accélérer la «consolidation» du secteur, jugé trop atomisé. Alors que les négociations commerciales se terminaient le 1er mars sur fond d’inflation alimentaire exceptionnelle, le ministre annonce des «reports de charges, fiscales et sociales» pour le secteur. Elles seront dévoilée, ce 3 mars, lors d’un Comité stratégique de filière. En soutien à la modernisation, notamment la «décarbonation» et la robotisation, le plan France 2030 va être davantage ouvert aux entreprises agroalimentaires. Enfin, un fonds public/privé de 500 millions d’euros va être lancé prochainement pour aider les entreprises «qui veulent se rapprocher, développer des projets communs ou se diversifier». Objectif: «aider la filière à se consolider et à grandir». En effet, malgré l’existence de grands champions, «nous avons trop de petites entreprises», estime Roland Lescure. Enfin, Bercy va mettre en place, avec Business France, un «programme qui aiderait les entreprises qui le souhaitent à exporter». À ce sujet, le gouvernement travaille sur un plan Export (tous secteurs confondus) qui devrait être présenté en mars prochain.

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Marc Fesneau a annoncé le 1er mars un dispositif France 2030 «Équipements pour la troisième révolution agricole» doté de 400 M€, dont 100 M€ dédiés à la filière fruits et légumes. Il vise à soutenir les investissements des agriculteurs sur «l’adaptation au changement climatique et la transition agroécologique». Ce guichet ouvrira le 6 mars sur le site de FranceAgriMer, avec une liste de 23 équipements pour le changement climatique, la baisse de consommation en eau et énergie. Puis, fin avril ou début mai, la liste doit être complétée par d’autre thèmes: substitution des intrants chimiques, réduction des GES et polluants atmosphériques, préservation de la biodiversité, gestion des déchets, économie circulaire, amélioration du bien-être animal, des conditions de travail, réduction de la pénibilité. Le dispositif concerne l’achat d’équipements agricoles « dont on estime qu’ils sont l’objet d’une innovation », dans des domaines tels que la « modernisation des serres, les systèmes d’irrigation, la robotique, la rénovation d’un certain nombre de structures », a précisé le ministre. Par exemple, un enjambeur électrique pour la vigne, permettant de travailler le sol ou épandre des engrais sans endommager les pieds ou encore, des robots cueilleurs ou désherbeurs dans les vergers.

La rédaction

À travers une convention signée le 1er mars, Marc Fesneau et la secrétaire d’État à l’Écologie Bérangère Couillard ont accordé 80 M€ aux chasseurs pour réduire les dégâts de gibier de 20 à 30% à l’horizon 2025. «Face aux dégâts et à la surpopulation de gibier, il fallait agir», a défendu Bérangère Couillard. «Notre pratique est avant tout récréative, mais elle peut aussi amener des bénéfices indirects», a souligné Willy Schraen. Dans le détail, 20 M€ seront accordés au travers du Plan de relance pour répondre à la hausse de la facture des dégâts (hausse des prix des matières premières). Les 60 M€ restants seront distribués sur trois ans pour «mettre en œuvre la boîte à outils». D’après la convention signée entre tous les syndicats agricoles et la FNC, et consultée par nos confrères de Réussir, cette boîte à outils pourrait notamment comprendre les tirs à l’affût avec appâtage, les tirs de nuit, ou encore la protection des cultures. «La convention avec l’État prévoit une traduction réglementaire de cette boîte à outils», détaille-t-on à la FNC, espérant que les textes pourraient être publiés «d’ici le 1er juillet». Comme l’a rappelé Bérangère Couillard, ce protocole «était en discussion depuis plusieurs années». Les premières discussions avaient été lancées en 2021, avant d’être ralenties par les élections, la guerre en Ukraine et les négociations sur l’accompagnement financier de l’État.

La rédaction

Le plan de souveraineté fruits et légumes sera doté de «200 millions d’euros» (M€) d’argent public en 2023, a annoncé le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau au salon de l’Agriculture le 1er mars. L’enveloppe sera répartie en deux volets. Un premier volet de «100 M€» sera dévolu aux «agroéquipements» (développement des serres décarbonées et abris froids, robotisation, automatisation, équipements économes en eau…). Un deuxième volet du même montant sera dédié à «la recherche et l’innovation» et pourra financer une «panoplie» de sujets possibles (insectes stériles, alternatives aux produits phytosanitaires, renouvellement et modernisation des vergers…). Les fonds seront issus «en grande partie» du plan d’investissement France 2030, a précisé le ministre de l’Agriculture. Cette enveloppe sera par ailleurs complétée des co-financements des professionnels via les appels à manifestation d’intérêt. Reste à travailler un troisième sujet sur «la communication» pour lequel «on a besoin d’identifier plus clairement les financements», a indiqué Marc Fesneau. Ce budget de 200 M€ pour la première année du plan s’inscrit dans un cadre «pluriannuel» avec «un objectif à 10 ans», a précisé le ministre de l’Agriculture sans détailler le montant global qui sera octroyé. «Au fur et à mesure des années (…) il faudra qu’on travaille avec d’autres acteurs qui sont importants, je pense aux régions et aux collectivités locales», a ajouté le ministre.

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Lors de son entrevue avec la filière viande le 25 février, «Emmanuel Macron a été très marqué par les chiffres de la décapitalisation», rapporte Emmanuel Bernard, président de la section Bovins d’Interbev (interprofession bétail et viande). L’année dernière, la baisse du cheptel s’est accélérée, avec une perte de 837 000 vaches (laitières et allaitantes) depuis 2016. Cette décapitalisation a pesé sur la production de viande bovine en 2022 (-3,7%), et le phénomène se poursuit début 2023, selon une récente note d’Agreste (-3,1% en janvier 2023 sur un an).

Durant sa visite au Salon de l’agriculture, «le chef de l’État a aussi remarqué les nombreux jeunes qui travaillent autour de l’élevage», relève Emmanuel Bernard, signe selon lui que «la passion et l’envie sont toujours là». Les professionnels ont aussi rappelé à M. Macron leur opposition à l’accord de libre-échange UE-Mercosur : en excluant toute signature en l’absence de réciprocité environnementale, «le Président de la République n’a pas changé d’avis, nous en prenons acte», réagit Emmanuel Bernard.

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Selon plusieurs sources interrogées par Agra Presse, Élisabeth Borne aurait évoqué une aide à la trésorerie de 10 M€ pour les agriculteurs bio lors d’un déjeuner organisé le 27 février avec le Conseil de l’agriculture française, la Confédération paysanne et la Coordination rurale. La Première ministre et son entourage n’ont en revanche pas évoqué ce soutien durant la déambulation l’après-midi même, ni devant la presse. «La répartition et les modalités restent à confirmer, mais le montant semble plutôt faible par rapport aux difficultés des filières», réagit Étienne Gangneron, vice-président de la FNSEA en charge du bio.

Dans un document présenté le 21 février au cabinet du ministre, le Cniel estimait les pertes financières à 59 M€ en 2021 pour la seule filière laitière, avec 71 M€ de pertes projetées sur 2023. Inaporc évoquait dans le même document une perte de 30 M€ par an en raison des déclassements. Pour Philippe Camburet, président de la Fnab (producteurs bio), l’éventuelle enveloppe de 10 M€ serait donc «un scandale». «Nous avions demandé 15 000 € d’aide par producteur. Le montant évoqué représenterait à peine 160 € pour chacune des 60 000 exploitations bio françaises», calcule l’élu syndical.

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À l’occasion de sa visite au Salon de l’agriculture le 27 février, la Première ministre a, comme attendu, annoncé le lancement d’ici l’été d’«un plan de développement d’alternatives pour les produits phytosanitaires les plus importants, appelés à être retirés du marché lors des prochaines années». Il sera abondé par des fonds du plan France 2030 – le montant n’a pas été précisé. Ce nouveau plan inclura notamment les instituts techniques et les fabricants, appelés à prendre des «engagements sur leurs plans de travail des prochaines années». Ce plan dédié à la «recherche et à l’innovation» doit, au passage, «renforcer nos moyens pour l’agriculture biologique».

Une annonce bien bien vue par la FNSEA qui avait poussé auprès de l’Élysée et de Matignon pour «une planification pluriannuelle des alternatives», très proche du «plan de développement des alternatives» envisagées par la Première ministre.

Plus largement, Élisabeth Borne appelle son gouvernement à présenter une nouvelle mouture d’Ecophyto d’ici l’été également, intitulée Ecophyto 2030. La Première ministre a enfin plaidé pour «développer une offre de conseil individuel et stratégique adaptée», dans le cadre de la concertation autour du Pacte et de la future Loi d’orientation et d’avenir (LOA). Une demande portée notamment par les Chambres d’agriculture, qui souhaitent un renforcement et une «adaptation territoriale» de l’offre de conseil.

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Alors que les discussions entre l’Union européenne et le Mercosur semblent s’accélérer depuis l’élection de Lula au Brésil, Emmanuel Macron a déclaré, lors de son déplacement au Salon de l’agriculture le 25 février, qu’«un accord avec les pays latino-américains n’est pas possible s’ils ne respectent pas comme nous les accords de Paris, et s’ils ne respectent pas les contraintes environnementales et sanitaires que nous imposons à nos producteurs». Et d’ajouter: «Quand on impose à nos producteurs des contraintes, on doit les imposer à l’alimentation qu’on importe, ce qu’on ne fait pas assez au niveau européen». «C’est pourquoi vous m’avez entendu ces dernières années me battre, en particulier, sur le sujet du Mercosur», a encore affirmé le Président français.

Un accord a été conclu en 2019 entre l’UE et le Mercosur, après plus de 20 ans de difficiles négociations, mais il n’avait pas été ratifié, notamment en raison d’inquiétudes en Europe sur la politique environnementale de l’ex-président brésilien Jair Bolsonaro. Le ton a changé à la faveur du retour au pouvoir du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva. Au début de cette année, le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans a affirmé que l’UE espérait signer l’accord d’ici juillet. À la veille du salon, l’interprofession bovine avait interpellé le président face à la perspective d’une ratification fin 2023, rappelant qu’Emmanuel Macron avait déjà exigé plus de garanties sur le traité en septembre 2021 à Marseille.

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