National | Par La rédaction
Farago Aveyron a accueilli du 15 au 17 juin la 8ème édition des biennales du bâtiment, rassemblement des conseillers en logement et bien-être animal du réseau national.
Des conseillers Farago venus de toute la France pour échanger sur l’impact de la canicule, ici autour de Laura Fournier, de Arbres Haies Paysages d’Aveyron, présentant un projet d’agroforesterie en pâturage.
Encadrés par Richard Chincholle et Léa Carrère, conseillers Farago et GDS 12, une quinzaine de spécialistes se sont retrouvés en Aveyron pour le second volet du programme traitant de l’optimisation du bien-être animal en période de canicule. «Le premier module s’est déroulé en Loire Atlantique», explique Richard Chincholle. «Nous y avons traité de la lutte contre le stress thermique en bâtiment. Notre travail s’est poursuivi en Aveyron avec le volet pâturage».
Lutter contre la chaleur au pâturage
Le forum a débuté avec l’intervention du docteur Miranda Millerioux, vétérinaire nutritionniste. Elle a présenté les mécanismes physiologiques qui permettent aux animaux de résister naturellement aux contraintes du milieu extérieur, et notamment aux fortes chaleurs. Les participants ont ensuite échangé sur les phénomènes liés aux pratiques d’élevage, qui soit amoindrissent les défenses naturelles, soit au contraire les favorisent, comme l’alimentation ou l’accès à l’eau.
La seconde journée s’est concentrée sur l’optimisation du pâturage, avec, entre autres, l’intervention de Sandra Frayssinhes et Bernard Miquel, de la Chambre d’agriculture de l’Aveyron. Les deux conseillers ont présenté de manière théorique les moyens de lutte contre les nuisances de la chaleur chez les animaux, mais aussi chez les plantes composant la prairie. La jeune agronome a ainsi exposé les avantages du pâturage tournant et de l’introduction d’une flore diversifiée dans les prairies.
Recréer des oasis
«Nous avons aussi beaucoup échangé sur la nécessité de recréer des zones d’ombrage dans les pâtures», relate Richard Chincholle. «En effet pour des questions pratiques nous avons pendant longtemps créé de grandes parcelles, supprimant des haies, amplifiant par conséquent l’effet du rayonnement». En réimplantant des haies et des arbres, les conseillers expliquent que l’objectif est de recréer des oasis, dont l’impact est triple : réguler la chaleur, drainer les sols et augmenter la biodiversité. La Chambre d’agriculture a de plus évoqué la valorisation économique des haies sous forme de litière en bâtiment. «En outre, il ne faut pas oublier que les arbres contribuent par l’évapotranspiration à la formation de précipitations», fait aussi remarquer Richard Chincholle. «Planter des arbres c’est donc aussi lutter contre la sécheresse».
L’agroforesterie, une solution
C’est en pleine journée de canicule que le groupe a ensuite visité le GAEC des Jean à Flagnac, représenté par Jean-Christophe Lacombe, qui a expliqué les projets de replantation qui ont eu lieu ces dernières années, en collaboration avec l’association Arbres, haies et paysages d’Aveyron. «Nous avons commencé en 2006 par recréer une haie de 300 mètres de long, pour scinder une parcelle en deux et ainsi lutter contre l’érosion qui devenait préoccupante. Nous nous sommes au fur et à mesure intéressés à la nécessité de mieux couvrir nos sols. Nous avons ainsi implanté divers couverts végétaux et monté des projets d’agroforesterie. Nous avons donc reboisé d’abord 2,5 ha, puis 3 ha cet hiver avec plus d’une centaine d’arbres sur cette dernière parcelle. Ces prés se situent à proximité des bâtiments et sont dédiés au pâturage. Néanmoins nous n’excluons pas de les retravailler, la plantation des arbres ayant été étudiée en adéquation avec le travail du sol. Nous avons choisi diverses essences d’arbres – peupliers, aulnes, merisiers, tilleuls, érables, selon leur capacité d’adaptation aux zones humides et aux qualités et profondeurs de sol variables. Les arbres n’ont pas tous la même vitesse de croissance, ni la même longévité, permettant des coupes différenciées le moment venu». L’agriculteur est un excellent ambassadeur de l’agroforesterie, n’y voyant que des avantages, comme l’amélioration de la circulation de l’eau, la création d’humus et de mycorhizes enrichissant le sol, le stockage du carbone et bien sûr l’ombrage indispensable au vu de l’accélération duréchauffement climatique.
Bérangère Carel