National | Par Didier Bouville

Des centimes et des tonnes : le devoir de pragmatisme

La fin de l’été 2021 apporte son lot de données économiques à commenter, qui conditionnent la rentrée sociale et politique. Pour l’agriculture, cela se mesure en centimes d’un côté, et en tonnes de l’autre. Le dénominateur commun entre ces deux échelles étant la souveraineté alimentaire sous la contrainte de la crise climatique.

L’enchaînement désastreux d’épisodes climatiques extrêmes sur l’ensemble de la planète a pesé sur les volumes et la qualité des récoltes, et sur le moral des agriculteurs. En s’alarmant de la faiblesse des volumes de blé dur canadien (-32%) et des répercussions sur la fabrication de pâtes, les pastiers ont suscité une vague d’inquiétude quant à une hausse des prix pour le consommateur français, qui consomme en moyenne 9 kilos de pâtes par an et par personne. Il s’en est fallu de peu que la hausse des cours du blé tendre ne provoque les mêmes atermoiements pour le prix de l’indispensable baguette de pain !

Aux déclarations intempestives, la FNSEA a opposé une parole de pragmatisme, étayée par des calculs consolidés : si le prix du blé dur augmente de 10%, cela représentera un surcoût de 36 centimes d’euros par an et par personne… N’ajoutons pas de l’inquiétude à l’inquiétude, au contraire, répondons aux discours pessimistes et radicaux par la pédagogie et l’action pour preuve. Quand, au cœur de l’été, le GIEC a publié un nouveau rapport accablant sur la crise climatique, faisant état d’un dérèglement désormais généralisé, pointant comme premier risque la rupture des chaines d’approvisionnement alimentaire, ce fut l’occasion pour la FNSEA de montrer la pleine conscience et l’engagement des agriculteurs face à l’enjeu climatique.

Cette publication, qui intervient un an après la publication du Rapport d’Orientation de la FNSEA «Faire du défi climatique une opportunité pour l’agriculture», vient conforter les ambitions et actions déjà mises en œuvre par le secteur agricole pour à la fois s’adapter au changement climatique, atténuer les émissions de gaz à effet de serre et jouer un rôle déterminant dans la séquestration du carbone. Ces milliards de tonnes annuelles de carbone émises à éradiquer ou à compenser, jusqu’à atteindre l’objectif de neutralité carbone à horizon 2050. L’agriculture a un rôle clé à jouer pour maintenir une production agricole stable, qualitative et quantitative face à un risque croissant d’insécurité alimentaire dû aux aléas du climat. Il est désormais de la responsabilité des politiques nationales et européennes d’apporter le soutien nécessaire aux agriculteurs dans l’évolution de leurs systèmes de production, de prévention et de gestion des risques.

Varenne agricole de l’eau et pour la lutte contre le changement climatique, loi EGALIM 2 portant la sécurisation du revenu des agriculteurs par, entre autres, la contractualisation pluriannuelle et la sanctuarisation d’une partie du prix des matières premières agricoles, les clauses miroir au niveau européen ou encore mécanisme d’ajustement carbone aux frontières que la France doit porter lors de sa présidence de l’Union Européenne… A tous les pas de temps, sur tous les aspects de notre activité, nous avons soutenu des propositions et nous attendons des décisions fortes et réalistes, pour conjuguer souveraineté alimentaire et urgence climatique sans dogmatisme.

La FNSEA fait le pari de la croissance durable, face à des discours démagogues et électoralistes qui n’ont qu’un seul effet : faire perdre un temps précieux à des agriculteurs qui, eux, transforment tous les jours les paroles en actes.

Christiane Lambert, Présidente de la FNSEA et du COPA

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