Aveyron | Par Bérangère Carel
La CUMA départementale Energie Innovation (DEI) a acquis en 2023 son propre tracteur équipé d’un système d’autoguidage, qui réalise du service complet, avec chauffeur, surtout pour la culture de betterave.
Julien Galibert est administrateur au sein de la CUMA DEI, responsable du salarié Florent Vialaret. «En 2018, la CUMA a démarré une activité autour de la production de betteraves». Cette activité couvre quasiment toutes les étapes de cette culture, du semis à la récolte en passant par le binage. Dès le départ le besoin en autoguidage s’est fait sentir. «Les betteraves sont semées dans des rangs espacés de 50 cm. Cela nécessite une grande précision. On n’a pas de marge d’erreur». Pour Florent Vialaret, l’autoguidage offre un grand confort de travail. «Au moment de la récolte, je peux me concentrer pleinement sur le travail de la machine, affranchi de la direction du tracteur. Au semis, on est aussi assuré d’être parfaitement rectiligne». A son arrivée en 2019, Florent Vialaret a bénéficié d’une formation spécifique à l’autoguidage. Il continue de se former régulièrement depuis, afin d’être très autonome dans l’utilisation et les réglages de l’outil.
Technologie au centimètre
De 2018 à 2022, la CUMA DEI se servait du tracteur de la CUMA de Baraqueville. «En 2023, l’activité était assez développée pour que nous investissions nous-mêmes», relate Julien Galibert. «Rien que pour la culture de betterave, nous avons 35 adhérents, pour une surface de 60 hectares, ce qui induit 500 heures de travail pour le tracteur. Une activité de pressage pour du chanvre rajoute quelques heures». L’investissement correspondant à l’achat d’un tracteur Fendt de 200 chevaux, avec 130 heures au compteur, équipé du système d’autoguidage, s’est élevé à 169 000 euros HT. Le guidage automatique est assuré par le signal RTK et une antenne Novatel. «La technologie RTK est celle qui offre la meilleure précision, à 2 cm !», précise Florent Vialaret. «Ainsi les lignes du semis sont enregistrées et gardées en mémoire pour le binage et la récolte». RTK signifie en anglais : cinématique en temps réel. Cette technique se base sur des données de corrections transmises en temps réel d’une station d’observation vers le GPS mobile du tracteur, qui va corriger sans cesse sa position. Cela permet une précision nettement supérieure aux GPS classiques. «Le GPS nous permet aussi de facturer au plus juste en fonction de la surface travaillée», ajoute le conducteur, qui fait aussi remarquer l’intérêt chez Fendt d’avoir intégré l’antenne dans le toit. «Cela élimine les risques de vol».
Pour les 3 services complets : semis, binage et récolte, le coût à l’adhérent est de 850 €/ha, en comptant l’engagement et le réalisé. «En achetant un tracteur quasiment neuf, nous avons maintenu le même niveau de facturation que lorsque nous utilisions celui de la CUMA de Baraqueville. Nous en sommes plutôt fiers !».
Bérangère Carel