Aveyron | Par Bérangère Carel

CUMA de Lebous : une centralisation inédite du matériel

Le Challenge FDCUMA-Crédit agricole a récompensé la CUMA de Lebous pour la ténacité dont a fait preuve ses responsables successifs, et qui leur a permis de concrétiser, après douze ans de travail, un projet de stockage centralisé de tout le matériel de la CUMA.

Guillaume Hérail, Jean-Michel Recoules, Sébastien Cazottes et Laetitia Bessière incarnent la dynamique CUMA de Lebous qui vient de concrétiser un projet de centralisation de l’intégralité de son parc matériel.

En 2023 la CUMA de Lebous a fêté ses 40 années d’existence au sein de son tout nouveau site d’hébergement du matériel, au lieu-dit Le Tayrac. Cette CUMA avait vu le jour avec deux semoirs, à blé et à maïs, ainsi qu’une débroussailleuse et un nettoyeur haute pression. «La CUMA de Réquista était trop lointaine. Cela a motivé les agriculteurs du secteur à se regrouper», explique Sébastien Cazottes, qui partage la présidence de la CUMA avec Guillaume Hérail. «Nos adhérents sont en majorité situés dans un rayon de 2,5 km autour du Tayrac». Aujourd’hui la CUMA s’est beaucoup développée, forte de ses cinquante adhérents qui peuvent bénéficier de 35 services. «Avec 250 000 euros de chiffre d’affaires et un parc matériel d’une valeur de 1,3 millions d’euros, la CUMA couvre beaucoup d’activités de l’exploitation, hormis la fauche, l’ensilage et la moisson», annonce Jean-Michel Recoules le trésorier. «Dernièrement nous avons investi dans un Combi Pack pour l’enrubannage», poursuit-il. La CUMA propose aussi un service complet avec une désileuse automotrice qui tourne chez six adhérents. Laetitia Bessière est responsable des salariés. «Nous employons un salarié à temps plein qui conduit la désileuse, le Combi Pack, et intervient en complément de main d’œuvre chez huit adhérents. Nous bénéficions aussi d’un temps partiel partagé avec l’Intercuma du Lagast». La CUMA de Lebous est caractérisée par un fort dynamisme depuis sa création. «Nous avons complètement renouvelé le bureau en 2023», relate Guillaume Hérail. «De plus le groupe d’adhérents qui utilise le plus les services est plutôt jeune, avec une moyenne de 30 ans». Résolument moderne, la CUMA de Lebous a été la première à s’équiper de RésaCUMA il y a déjà dix ans.

Trouver un point central

Seul point noir dans le fonctionnement de cette coopérative, la dissémination du matériel chez les adhérents, souvent stocké en extérieur. «Le projet de tout regrouper dans un hangar date de 2010», évoque Laetitia Bessière. «Plusieurs permis de construire nous ont malheureusement été refusés». Finalement, la solution a été apportée en 2021 par Daniel Nespoulous, un des fondateurs de la CUMA, éleveur de chèvres laitières avec son frère Régis. «Comme ils prenaient tous les deux la retraite, sans reprise, ils ont proposé de nous vendre leurs bâtiments», relate Sébastien Cazottes. La CUMA a ainsi acquis une parcelle d’un hectare hébergeant le logement des chèvres, la salle de traite, une grange et autre stockage, le tout représentant une surface couverte de 2 700 m². «L’emplacement était idéal, on ne pouvait pas trouver plus central !», se félicite Sébastien Cazottes.

Mieux préserver le matériel

«Nous avons investi au total 130 000 € dans ce projet, en comprenant les travaux de renouvellement de charpente et de nivellement du sol», explique Jean-Michel Recoules. «Avec un amortissement sur 20 ans, cet investissement ne coûte que 50 € par an et par adhérent». Néanmoins, les responsables avouent avoir affronté quelques réticences au sein des adhérents. «La répercussion du coût sur tout le monde était un frein au départ, ainsi que la crainte que l’état du matériel soit moins bien suivi», regrette Guillaume Hérail. «Maintenant c’est le salarié qui gère l’entretien du matériel en lien avec le responsable. Le suivi est donc finalement plus régulier. De plus, le matériel abrité se dégrade moins vite et a une meilleure valeur de reprise lors du renouvellement». En définitive ces arguments ont convaincu et ont permis de valider le projet en assemblée générale extraordinaire en 2022.
La conclusion de ce projet sera la création d’un atelier pour l’entretien, «car aujourd’hui le salarié est obligé de se rendre chez des adhérents pour faire des réparations», avoue Sébastien Cazottes. «Nous voulons aussi créer une salle de réunion qui doit surtout servir d’espace de vie de notre CUMA !» renchérit Laetitia Bessière.

Bérangère Carel

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