Aveyron | Par Elisa Llop
Le pôle de formation de Bernussou, à Villefranche-de-Rouergue, propose la licence professionnelle «productions animales – métiers du conseil en élevage» qui attire des jeunes de toute la France. Présentation et témoignages d’apprenants.
Formation technique supérieure (Niveau 6, BAC + 3), existant déjà depuis une vingtaine d’années, elle forme aux métiers de conseiller d’élevage, visant une certaine polyvalence, avec les axes de maîtrises suivants : apporter un diagnostic et un conseil technico-économique en élevage, accompagner et animer des projets avec différents acteurs de la filière, et s’insérer dans la politique commerciale de l’entreprise. «Ce que nous voulons que nos apprenants gardent en tête en fin de formation, c’est qu’en métiers de conseil en élevage, l’adaptation au client est permanente.
Il est impossible de donner des conseils préconçus, nos conseillers sont donc formés sur tous les plans» explique Célia Gautrais, responsable de la formation. La licence est découpée en thématiques : conseil alimentation, sanitaire, reproduction et génétique, ouverture sur les nouveaux enjeux, approche technico-économique, filière bovin lait, et communication.

Les points forts
De nombreuses interventions de professionnels, des mises en situation de conseil en élevage (présence d’un troupeau bovins lait sur le site)…
Les métiers particulièrement visés sont : technicien troupeau et conseiller d’élevage (laiteries, coopératives…), technico-commercial agro-fournitures (nutrition animale, matériel d’élevage…), animateur de filière de qualité, responsable d’unité de production, inséminateur, inspecteur en organisme de sélection, gestionnaire d’exploitation (volet management)…
La formation s’effectue sur 1 an, en contrat d’alternance (35 semaines en entreprise, 17 semaines en centre). En prérequis : être titulaire d’un BAC + 2 de préférence dans le secteur agricole, ou avoir une expérience professionnelle équivalente à Bac+2. Elle est accessible aux personnes à mobilité réduite. «Il faut également avoir une promesse de contrat d’apprentissage avec une entreprise. Nous organisons aussi des jobs datings», précise Célia Gautrais.
Les profils des apprenants sont très variés selon les années, avec parfois plus d’hors-cadres. Cette année, la promotion accueille 26 élèves (mais peut aller jusqu’à 30) venus de toute la France : de la région, bien sûr, mais aussi, de Normandie, Doubs, Béarn…
Une aura nationale
«Notre formation et notre établissement jouissent effectivement d’une aura dans toute la France ; dans certains cas, ce sont les entreprises et exploitations agricoles, qui demandent ce sésame de formation aux jeunes intéressés, et leur apprennent parfois notre existence. Notre point fort est clairement l’aspect concret de la formation, auprès de professionnels et intervenants reconnus. Nous essayons de couvrir l’ensemble de la filière et de découvrir différents territoires, donc savoir-faire».
Interviennent par exemple : la coopérative Terrena (Ouest de la France), l’école vétérinaire de Toulouse… La formation est agrémentée en outre de sorties et voyages d’études thématiques. Par exemple, sur la conduite du pâturage dans l’Orne avec l’INRAE, ou encore à l’Académie laitière à la Maison du Lait à Paris, des ouvertures européennes… La formation est également partenaire de l’école d’ingénieurs de Purpan et de l’INU Champollion.
Le «label Bernussou» semble effectivement confirmé par les apprenants. «Bernussou et sa formation sont connus jusque chez nous», confirme Louis Stephan, venu de Bretagne. «Il y a quelques formations sur cette thématique proposées en France, mais de ce que j’ai pu voir, aucune qui ne semble aussi pointue». Actuellement en apprentissage chez Sanders, une entreprise industrielle française de nutrition animale en Bretagne, le Breton n’a pas encore totalement arrêté son projet professionnel : «Je serais aussi curieux de voir autre chose, d’autres systèmes ; Bernussou permet déjà cela».
Son collègue de promotion, Louis Munoz, fait le même constat. Le jeune tarnais effectue son apprentissage au sein de Jeune Montagne, en Aveyron, en tant qu’assistant technicien qualité du lait. «Le milieu fromager, et précisément en vaches laitières me plaît bien. Je ne suis pas du tout déçu de cette formation, au contraire, nous n’avons que des professionnels comme intervenants. La diversité se retrouve autant dans le programme que dans les échanges avec mes camarades issus d’autres régions ; rien qu’en France, nous avons des savoir-faire différents, c’est super enrichissant !».
Elisa Llop


