Aveyron | Par Jérémy Duprat

Assises de l’eau : vers une feuille de route début 2023

Un rapport précis et complet. 115 participants. Les Assises de l’eau mobilisent la totalité des acteurs du territoire concernés de près ou de loin par la question de la gestion de l’eau. Une feuille de route devrait voir le jour début 2023.

Parlement de l’eau

115 participants se sont rendus au centre technique départemental à Flavin. Des acteurs du territoire, de tous horizons, concernés par la question éminemment cruciale de la gestion de l’eau. Ils ont d’abord écouté religieusement le bilan de l’Assemblée pour l’Aveyron. «Il s’agit de la base de travail sans laquelle nous ne pourrons pas mener des actions ciblées et pertinentes sur le territoire», estime le président du Département Arnaud Viala. Sur de nombreux points, l’Assemblée a dressé un portrait de la situation dans le département via une synthèse de son rapport : hydroélectricité, retenues, agriculture, tourisme, industries… 16 pistes de réflexions ont été proposé en vue d’une feuille de route début 2023. Aucune zone d’ombre ne doit persister. Les territoires doivent organiser la gestion de l’eau, c’est une certitude dans cette salle du centre technique départemental.

Mais des voix ne risquent-elles pas de retentir pour s’opposer à ces projets ? Lundi 24 octobre, dans les Deux-Sèvres, une cinquantaine d’associations environnementalistes, parfois anti-capitalistes, veulent se mobiliser contre des projets de bassines au sein du marais poitevin. L’État a interdit les manifestations de ces militants prévues le 29 et 30 octobre. Depuis plusieurs années, la DGSI table sur une augmentation des actes de sabotage au nom de l’écologie. Les actions se multiplient, qu’elles soient pacifiques ou non. «Des radicaux, il y en aura toujours. L’adaptation au changement climatique est une question d’intérêt général. D’où l’importance de préempter des décisions collectivement. Ces Assises de l’eau en sont un bon exemple», félicite le préfet de l’Aveyron.

Aude Witten, de l’Agence de l’eau, abonde dans le sens du préfet. «Nous entendons les mots de Parlement de l’eau. C’est exactement comme cela que l’on nomme les comités de bassin. Ils sont composés de collèges d’usagers économiques et non économiques. C’est une forme de démocratie et la clef pour s’attaquer à ce défi de la gestion de l’eau, qui est incontournable».

Chacun ici en est convaincu. L’épisode de sécheresse de cet été demande une réaction immédiate. «Nous devons nous y préparer à l’avenir. Les bases posées par le rapport sont extrêmement saines pour mener des actions futures. Actions qui s’inscriront dans un rapport coût-efficacité. Il y a une grande inquiétude au sujet de l’eau, il faut nous y préparer et non pas être catastrophistes», fait valoir le préfet Charles Giusti qui cite Confucius : «Plutôt que de maudire les ténèbres, allumons une chandelle, si petite soit-elle».

Un débit déjà réduit

De son côté, Jacques Molières a rappelé l’importance de l’eau pour les éleveurs et agriculteurs. «Cet été s’est révélé compliqué même si nous n’avons pas trop mal géré. Maintenant il faut envisager l’avenir. Une vérité ressort : il nous faut être en capacité de stocker l’eau de pluie et de sécuriser des structures à taille humaine. Cela veut dire qu’un agriculteur doit être en capacité d’assurer l’alimentation de son troupeau en assurant un quart de sa surface, ce qui représente aux alentours de 50 000 m3 d’eau. Je le répète, il s’agit de sécuriser et non pas d’intensifier. C’est un équilibre à trouver entre l’humain, le social et le territoire», estime le président de la Chambre d’agriculture.

Comme le rappelle Arnaud Viala, l’Aveyron est un département dont la richesse en eau n’est plus à démontrer. «Mais si demain cette richesse s’amenuise, sans que nous nous y préparions, le coût social et économique sera élevé». Un impact déjà perceptible au regard des chiffres apportés par la directrice adjointe de l’Agence de l’eau Adour-Garonne Aude Witten. «En 10 ans, le débit des cours d’eau en Aveyron a chuté de 30 à 40%. Si rien n’est fait, le déficit sera bientôt d’1,2 million de m3. L’Aveyron, de par sa position de sous-bassin, est l’un des territoires les plus exposés. Cet été, aucun écoulement n’a été relevé. Le but de ces Assises de l’eau est de préparer la résilience de tout un territoire», explique Aude Witten.

Les 115 participants se sont ensuite rendus dans 6 ateliers. À l’issue des échanges au sein de chacun des groupes, ils se réuniront une heure plus tard pour discuter des actions à mener. Elles devraient être prises en compte dans une feuille de route «début 2023».

Jérémy Duprat

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