National | Par La rédaction
Le combat des femmes dans le monde agricole ne date pas d’hier, rappelle la Commission nationale des agricultrices. Aujourd’hui, si de nombreux acquis ont été obtenus, le chemin vers l’égalité reste encore long.
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Le 15 octobre dernier était célébrée sous l’égide des Nations-Unies la «Journée internationale des femmes rurales». Alors que les initiatives se multiplient également ce mois-ci dans le cadre d’Octobre rose, c’est l’occasion de rappeler quelques-unes des grandes étapes du combat pour l’égalité hommes-femmes en agriculture.
Quand on parle «droit des femmes» en agriculture, plusieurs dates clés ressortent. Historiquement invisibilisées et privées d’un statut professionnel reconnu, les femmes se sont longtemps battues pour faire entendre leurs revendications. De la première réforme du congé maternité en 1976 au droit de constituer un GAEC entre époux seuls en 2010, les combats ont été nombreux et évoluent aujourd’hui vers d’autres aspects. Avec la création de la première section féminine en 1957, Jeunes Agriculteurs et la FNSEA se sont engagés très tôt pour faire valoir les droits des agricultrices.
Des freins persistent
Les exploitantes ou agricultrices élues dans les instances décisionnelles n’échappent en effet pas à la notion de plafond de verre, qui se transforme aussi souvent en difficultés matérielles. De la reprise d’une exploitation, à l’obtention de financements ou l’exercice d’un mandat d’élue, certains freins persistent notamment dans l’accès aux outils nécessaires à leur réussite. «En ce sens, Jeunes Agriculteurs et la FNSEA soutiennent et encouragent la montée en compétence et en responsabilité des élues afin que nos instances reflètent au mieux la répartition homme/femme en agriculture», souligne-t’on à la Commission nationale des agricultrices.
De leur côté, les agricultrices elles-mêmes continuent d’œuvrer pour garantir que toutes et tous puissent s’installer et rester en agriculture dans les meilleures conditions possibles. Parmi les sujets qui peuvent compliquer l’exercice du métier, la notion de revenu reste une priorité. Lorsque les exploitations rencontrent des difficultés financières, les agricultrices sont souvent les premières concernées par la nécessité de retrouver un emploi à l’extérieur afin d’assurer un revenu au foyer. «Nous devons donc faire en sorte que chaque exploitant ou exploitante puisse vivre dignement de son métier pour ne pas faire reculer le nombre de femmes en agriculture», souligne la Commission nationale des agricultrices.
Améliorer la couverture de toutes les agricultrices
La question du statut se pose aussi encore aujourd’hui. Si les agricultrices sans statuts diminuent chaque année, il en reste encore plusieurs milliers qui ne bénéficient d’aucune couverture ou protection sociale. Par ailleurs, la réforme du statut du conjoint collaborateur pousse les bénéficiaires, qui sont majoritairement des femmes, à devoir faire le choix d’un nouveau statut et surtout d’un nouveau projet de vie dès le 1er janvier 2027. «JA et la FNSEA se sont engagés à les accompagner», souligne la Commission nationale des agricultrices. Enfin, la prise en responsabilité des femmes sur les exploitations et dans les organisations professionnelles pose la question de la conciliation entre vie professionnelle et vie privée. Il est aussi indispensable d’accompagner celles et ceux qui le souhaitent dans une meilleure organisation de leur quotidien pour une meilleure efficacité dans le travail et plus de temps disponible à l’engagement. «Notre mobilisation reste entière», conclut la Commission nationale des agricultrices. «Encourager les femmes qui aspirent à devenir professionnelles du secteur agricole est une priorité, non seulement au nom de leur droit à entreprendre, mais aussi dans l’intérêt du renouvellement des générations en agriculture. Attirer et soutenir les jeunes, qu’ils soient hommes ou femmes, est vital pour l’avenir de l’agriculture française !».
La rédaction