Aveyron | Par eva dz

Actions FDSEA-JA : Des feux dans les campagnes

La colère monte crescendo dans les campagnes. Il y a quelques semaines, la FDSEA et les JA invitaient leurs équipes locales à bâcher les panneaux de signalisation, invitant les agriculteurs à faire entendre leur colère face à l’inertie du gouvernement (lire la VP du 17 octobre). Toujours dans l’attente de réponses concrètes, la mobilisation monte d’un cran avec la mise en place de feux dans les communes et cantons pour enfin, se faire entendre.
Explications les secrétaires généraux FDSEA et JA, Germain Albespy, Samuel Maymard et Rémi Agrinier.

Dans la continuité des actions de cet automne, FDSEA et JA montent d’un cran avec la mise en place de feux en soirée, le 18 novembre.

Quelles sont les raisons de votre colère ?
S. Maymard : «Il n’y a toujours rien de concret dans nos élevages ! Les agriculteurs en ont marre d’attendre. Le désarroi est grand dans les campagnes. Nos revendications sont inchangées pour l’élevage, nous attendons des mesures de soutien de fonds, une orientation pour l’élevage français. De même sur la simplification, tant attendue, rien n’avance. Il ne faut plus perdre de temps !
G. Albespy : Il y a quelques temps, nous avions porté le message «N’importons pas l’agriculture que nous ne voulons pas !» pour faire reculer l’accord sur le Mercosur. Nos mobilisations avaient alors retardé l’échéance de la signature mais aujourd’hui cet accord est toujours sur la table. Or le contexte n’est pas plus favorable pour les éleveurs français : nous sommes toujours inquiets face à l’importation de produits qui ne répondent pas aux mêmes normes que les nôtres. Nous exigeons une application de la réciprocité des normes. Dans le même temps, on sent au niveau européen une tendance pro business, favorable aux échanges internationaux au détriment de l’agriculture et de l’élevage. L’accord sur le MERCOSUR, nous n’en voulons pas !
R. Agrinier : Le gouvernement nous a promis des choses après le grand mouvement national du début d’année mais le remaniement a retardé le processus de mise en place des mesures… Les agriculteurs ne veulent plus, ne peuvent plus attendre ! La seule priorité est de mettre en action ces promesses.

Quelles vont être vos actions ?
S. Maymard : Nous voulons être entendus et pour être vus et écoutés, nous invitons nos équipes locales à allumer des feux sur des points culminants, sans risques bien sûr. Et si rien ne bouge, nous n’hésiterons à mener des actions de plus grande ampleur sur Rodez, Millau, Villefranche.
G. Albespy : Nos équipes locales sont invitées à se retrouver pour porter des messages qui reflètent nos inquiétudes pour l’élevage, en bord de route, sur les panneaux de signalisation… comme ils le sentent. Nous lançons donc un appel aux troupes pour demander de la rémunération, de la simplification, de l’accompagnement face aux aléas sanitaires, et rejeter les importations qui ne répondent pas à nos normes
R. Agrinier : Les JA s’associent pleinement à ces installations de feux dans les campagnes. Elles sont aussi des moyens de sensibiliser nos concitoyens à nos problématiques qui les concernent puisqu’elles touchent leur alimentation. Par ailleurs, nos rencontres avec des responsables nationaux FNSEA-JA dans le cadre de la campagne aux élections Chambre d’agriculture, seront autant d’occasions d’échanger sur nos problématiques. Et si besoin, nous saurons relancer des actions de plus grande ampleur pour être enfin, entendus et écoutés».

Recueillis par Eva DZ

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L’évocation d’une possible signature de l’accord avec le Mercosur et de dédommagements accordés à l’agriculture a été le catalyseur du mécontentement. Une intense mobilisation se profile pour les semaines à venir. La décision a été prise le 21 octobre au soir à l’occasion d’un conseil d’administration commun FNSEA/JA associant l’ensemble de leurs réseaux respectifs : une action nationale de mobilisation agricole sera organisée mi-novembre par le syndicalisme majoritaire. L’annonce en a été faite officiellement mardi 22 octobre lors d’une conférence de presse commune des présidents des deux organisations qui s’est tenue rue de la Baume. «Pourquoi n’avons-nous pas décidé d’entreprendre cette action immédiatement ? Parce que nous attendons la fin des travaux agricoles qui se déroulent actuellement dans des conditions…