National | Par Didier Bouville

Un Salon sous le signe de la souveraineté agricole et alimentaire

Le président de la République Emmanuel Macron a inauguré le 26 février, dès potron-minet, la 58e édition du Salon international de l’Agriculture à Paris. Les esprits étaient focalisés sur la guerre en Ukraine. L’occasion pour le chef de l’Etat d’évoquer la souveraineté alimentaire et la nécessité d’être résilient.

Pour une édition des retrouvailles, les organisateurs avaient espéré une ambiance plus détendue et plus joviale. La guerre entre la Russie et l’Ukraine, aux portes de l’Europe, en a décidé autrement. Le président de la République, Emmanuel Macron, est cependant venu inaugurer le Salon mais a été contraint d’écourter sa visite.

« Pas le Far West »

Arrivé vers 7h15 sur le Salon, le chef de l’Etat est reparti deux heures plus tard après avoir coupé officiellement le ruban tricolore aux côtés de la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert et du président du Ceneca, Jean-Luc Poulain. S’adressant aux nombreuses personnalités du monde agricole qui l’accompagnaient, le président a placé cette 58e édition sous le signe de la souveraineté agricole et alimentaire.

Selon lui, elle passera par « la juste rémunération du travail » ce que les deux lois Egalim tentent de rectifier. Évoquant les négociations commerciales, il a certifié que « nous avons multiplié les contrôles par quatre. Avec le Gouvernement, nous faisons pression sur la transformation et la grande distribution. Jusqu’à la dernière minute, nous ne lâcherons rien », appelant « tout le monde à la responsabilité ». « Le marché ne doit pas être le Far West », a-t-il martelé, expliquant être soucieux de « redonner de la valeur à l’alimentation », Cette transition s’exprimera également à travers « la transition agroécologique et climatique » que le monde agricole « mène de manière silencieuse », en faisant sa troisième révolution, numérique, robotique et génétique.

« Plan de résilience »

Cette souveraineté devra également tenir compte des contingences internationales, en particulier de la guerre en Ukraine. Remerciant « très sincèrement » les agriculteurs et les filières d’avoir tenu depuis deux ans « pour nourrir notre nation », d’avoir su faire face aux différentes crises (climatiques, épizooties…), il a assuré que « ce que nous sommes en train de vivre ne sera pas sans conséquences sur le monde agricole et les filières qui sont les vôtres ». Il a ainsi évoqué l’augmentation les coûts de l’énergie, l’alimentation du bétail, son coût, peut-être même la capacité à nous fournir.

Cette guerre « qui durera » et à laquelle il « faut nous préparer », ne sera pas non plus sans impact sur « nos exportations », a-t-il ajouté. Pour préserver cette souveraineté, le chef de l’Etat, souhaite initier « un plan de résilience, d’abord pour sécuriser nos filières, nos intrants, ensuite pour essayer au maximum de bâtir des boucliers en termes de coûts aux niveaux national et européen ». « Je suis attaché à ce que vous représentez, à l’agriculture, à son sol, ses productions et ses valeurs. Nous en aurons besoin », a conclu Emmanuel Macron avant d’inaugurer le Salon et de passer la main au Premier ministre, Jean Castex et au ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie.

La rédaction

Toutes les actualités

Sur le même sujet

Pas moins de 17 députés ont réfléchi pendant plusieurs mois à la situation actuelle du pastoralisme et à son devenir. Ils ont récemment rendu leurs conclusions dans un rapport d’information qui fait état de 45 propositions « Mieux comprendre le pastoralisme pour mieux en parler et identifier ses éventuelles difficultés afin de proposer des solutions adaptées et durables ». Tel est l’objectif que s’est fixée la mission d’information parlementaire*, qui a présenté son rapport après un an de travaux, une quarantaine d’auditions et trois déplacements dans le Massif central, les Pyrénées-Atlantiques et le Vercors. Les députés Jean-Yves Bony (Cantal, Droite républicaine) et Marie Pochon (Écologiste et social Drôme) étaient à la manœuvre. © iStock-AscentXmedia Coexistence Pour les parlementaires, le pastoralisme…