Aveyron | Par Didier Bouville
Pour soutenir et relancer l’agriculture bio en Occitanie, l’État, la Région, Interbio et les agences de l’eau ont signé un plan ambitieux le lundi 18 septembre.
En Occitanie, qui est la première région bio de France et la meilleure région bio d’Europe, les professionnels du secteur font face à de nouveaux défis, tout comme partout en France. Pour répondre à leurs besoins, l’État, la Région et Interbio Occitanie ont élaboré un nouveau plan appelé « Bi’O » pour la période 2023-2027. Ce plan a été élaboré en collaboration avec les Agences de l’eau Adour-Garonne et Rhône-Méditerranée-Corse, ainsi que l’ensemble de la filière.
Les objectifs communs de ce nouveau plan sont ambitieux. Il vise à convertir 25% des surfaces agricoles régionales en agriculture biologique d’ici 2027 (20% en 2022) et à atteindre une part de 12% de produits bio dans la consommation alimentaire des ménages en 2027 (6,1% en 2022). Pour atteindre ces objectifs, plusieurs axes ont été identifiés :
– Soutenir la consommation de produits bio dans tous les circuits, en mettant en avant les avantages pour l’environnement et la santé, et en développant les marchés régionaux, nationaux et internationaux, notamment via la marque « Sud de France – Le Bio d’Occitanie ».
– Faire de l’agriculture biologique un atout pour les territoires, en valorisant les bonnes pratiques des territoires engagés dans le développement de l’agriculture biologique et en développant l’offre agritouristique dans les exploitations engagées.
– Favoriser l’accès à l’agriculture biologique pour tous, en augmentant la part de produits bio et locaux dans les établissements scolaires et en renforçant les liens entre les acteurs de la solidarité alimentaire et les filières bio régionales.
De plus, les partenaires entendent consolider la filière bio en structurant ses filières pour garantir un juste partage de la valeur ajoutée. Ils soutiendront également les conversions et les transmissions d’exploitations en agriculture biologique, tout en favorisant le partage de connaissances et de pratiques entre l’agriculture biologique et conventionnelle.
L’Occitanie souhaite également renforcer l’animation et la gouvernance de sa filière Agriculture Biologique en renforçant sa représentation au sein des instances de décision et en favorisant la mutualisation des outils et le partage d’informations au sein des filières professionnelles.
Plusieurs mesures de soutien ont été annoncées, dont la mise en œuvre des aides à la conversion (CAB) pour la période 2023-2027, avec un financement d’environ 60 millions d’euros par an, notamment du ministère de l’agriculture et des Agences de l’eau. De plus, l’aide au maintien en bio sera prolongée en 2023.
La part du bio dans les cantines sera augmentée conformément aux objectifs de la loi EGAlim et de l’opération « L’Occitanie dans mon assiette », qui prévoit de porter à 75% la part de produits de qualité et locaux, dont 30% en bio, dans les repas servis aux lycéens, sans surcoût pour les familles.
Ce plan a été officiellement signé le lundi 18 septembre par divers partenaires, notamment Pierre-André Durand, préfet de la région Occitanie, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, Christian Soler, président d’Interbio Occitanie, Guillaume Choisy, directeur de l’Agence de l’eau Adour-Garonne, et Laurent Roy, directeur général de l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse.
À cette occasion, les partenaires ont visité le GAEC du Camps de la Salle, une exploitation familiale engagée en bio dans l’élevage et la polyculture à Montégut-Bourjac. La viande produite est proposée à la vente directe et sur la plateforme régionale Occit’Alim, dédiée à la restauration collective.
Ce plan ambitieux vise à soutenir les producteurs régionaux de produits bio, confrontés à un ralentissement de la consommation de produits bio en France, tout en relançant la distribution et la consommation de ces produits pour garantir la pérennité de cette filière essentielle pour l’agriculture d’Occitanie. Sur les 60 000 exploitations régionales, 13 000 sont engagées en bio.
La rédaction