Aveyron | Par Eva DZ
Il y a quelques mois, Marie Prats a succédé à Anthony Quintard, à la présidence de l’UDGEA. Elle explique la nouvelle orientation de l’Union départementale des groupements d’exploitants agricoles.

Pouvez-vous vous présenter ?
M. Prats : «Je suis installée dans le sud Aveyron, sur le Rougier de Camarès ou j’élève, avec mon conjoint Nicolas Auréjac, des brebis laitières en production AOP Roquefort. Je suis engagée au sein de l’UDGEA et je représente la structure au sein de GAEC & Sociétés, association national qui accompagne le développement de l’agriculture de groupe. Elle représente également les agriculteurs associés ou qui travaillent en sociétés auprès des pouvoirs publics et des organisations professionnelles agricoles. L’une des victoires notables ces dernières années est l’obtention de la transparence dans les GAEC entre époux.
Quelles sont les missions de l’UDGEA ?
M. Prats : Je définis l’UDGEA comme un centre de ressources pour les agriculteurs, dans l’accompagnement humain, dans le cadre de leur activité professionnelle. L’humain est à mon sens, au cœur du projet d’une exploitation. L’UDGEA veut accompagner les hommes et les femmes dans leur relationnel sur les fermes, les rapports entre associés tout au long de la vie de la société : ce peut être un accompagnement au moment de l’arrivée d’un nouvel associé, dans la préparation à la sortie d’un associé, dans la rédaction d’un règlement intérieur, dans la répartition des tâches et l’organisation du travail sur la ferme.. mais aussi en cas de sujets de conflits, de mal-être. Nous pouvons être un relais auprès de personnes spécialisées dans la médiation, comme l’ATAG par exemple, une association tarnaise, l’un de nos partenaires. L’UDGEA se veut un outil d’écoute, d’aide à la recherche de solutions.
Comment se porte l’agriculture de groupe en Aveyron ?
M. Prats : L’Aveyron est l’un des départements qui comptent le plus d’associés. Il comptabilise autour de 2 000 GAEC. Travailler en association permet de partager le travail, de gagner du temps pour soi, sa famille… mais nécessite aussi d’arriver à travailler ensemble, à s’entendre. Je pense que l’une des bases de la pérennité des fermes est la dimension humaine. Il faut savoir regarder l’agriculture sous cet angle de l’humain, d’autant que nous avons de plus en plus de nouveaux profils en agriculture, et c’est tant mieux mais il faut pouvoir intégrer leurs attentes à leur arrivée dans le métier. Il était donc, à mon sens, logique de proposer un accompagnement spécifique à tous ces exploitants qui travaillent en société (GAEC, EARL, Scop, SCEA…).
En quoi consiste votre accompagnement ?
M. Prats : L’objectif est de proposer un appui individuel ou collectif à travers des formations d’aide à la décision, du coaching, de la médiation entre associés… dans un but unique d’aider les exploitations dans leur fonctionnement, de trouver les issues les moins mauvaises pour tous si besoin. Cette orientation permettra de donner un nouveau souffle à l’UDGEA, en sommeil depuis quelques temps. Notre ambition est de mettre à la disposition des associés qui travaillent en groupe en Aveyron, un outil, un interlocuteur à qui s’adresser en cas de conflit ou pour travailler sur la relation au travail. Nous sommes en réflexion avec une intervenante spécialisée sur des thèmes de formation et le démarrage de médiation».
Recueillis par Eva DZ