Mot-clé : Insecte

Par La rédaction

Pesticides : insectes rendus sensibles par gene drive, avec disparition du transgène (étude)

À l’aide de la technologie très contestée du forçage génétique, des chercheurs sont parvenus à éliminer la résistance à un insecticide au sein d’une population d’insectes (mouche du vinaigre – Drosophila melanogaster), tout en faisant disparaitre les traces de l’opération, selon un article de la revue scientifique Nature Communications du 17 novembre 2024. Concrètement, les scientifiques ont réussi à convertir l’allèle conférant à l’insecte sa résistance aux insecticides par un allèle conférant une sensibilité, en utilisant des individus porteurs d’un transgène. La nouveauté réside dans le fait que «le transgène disparaitrait de la population cible en une dizaine de générations», explique Nicolas Rode, chercheur à l’Inrae. La technique pourrait potentiellement s’appliquer pour lutter contre des ravageurs en arboriculture ou en céréales, ajoute le spécialiste. «Même si la société civile était d’accord pour utiliser cette technologie, elle ne permettrait pas de vraiment réduire l’usage des produits phytosanitaires», tempère-t-il. De plus, les lâchers d’individus doivent se faire dans des conditions particulières, afin de s’assurer que les insectes modifiés génétiquement ne soient pas éliminés par les traitements insecticides, et transmettent bien l’allèle de sensibilité aux insecticides au sein de la population cible. «Une façon de remédier au problème serait d’alterner entre deux insecticides différents» au cours du temps, expliquent ainsi les auteurs de l’article.

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Arboriculture: le Sénat donne son feu vert à un cadre réglementaire pour la TIS

Lors de son adoption au Sénat le 27 janvier, la proposition de loi (PPL) sur les Entraves a été enrichie de deux articles relatifs à la protection des végétaux. L’article 7, issu d’un amendement du gouvernement (amendement n°102) vise à «créer un cadre règlementaire» pour permettre l’utilisation de la technique de l’insecte stérile (TIS), notamment en arboriculture, indique l’exposé des motifs. Concrètement, le texte fait apparaître la TIS dans le Code rural en tant que «macro-organisme utilisé dans le cadre de la lutte autocide», au même rang que les macro-organismes non indigènes utiles aux végétaux. L’article 8, également introduit par le gouvernement (via l’amendement n°103), permet de réviser le régime de prévention et sanction des atteintes à la protection des végétaux (adaptation de l’échelle des peines ; adaptation des mesures de prévention, de surveillance et de lutte). Il habilite l’Exécutif à prendre une ordonnance en la matière «dans un délai de 12 mois» à compter de la promulgation de la loi. Cette mesure notamment vise notamment à «améliorer la lutte contre la flavescence dorée (maladie de la vigne, NDLR)», selon un sous-amendement du rapporteur Pierre Cuypers.

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Alternatives aux insecticides: du liquide séminal d’insecte rendu toxique (étude)

Pratiquant des expériences sur l’espèce modèle Drosophila melanogaster (mouche du vinaigre), des chercheurs sont parvenus à créer des individus mâles génétiquement modifiés produisant du liquide séminal toxique pour les femelles. Ces dernières sont généralement les plus nuisibles pour la santé végétale ou humaine. D’après une étude parue dans la revue scientifique Nature Communications du 7 janvier, la longévité des dites femelles est drastiquement réduite suite à l’accouplement avec les mâles « toxiques ». En tuant directement les femelles accouplées, l’intérêt de cette nouvelle technique est de les empêcher de s’attaquer aux cultures (ou aux humains) immédiatement. Il s’agit du principal avantage par rapport à la stratégie de lutte biologique via le lâchage d’insectes stériles ; avec cette technique, testée en culture de cerise contre la drosophile à ailes tachetées (Drosophila suzukii), les œufs résultant des croisements entre mâles stérilisés et femelles sauvages ne se développent pas, mais ces femelles peuvent tout de même engendrer des dégâts. Cette découverte pourrait potentiellement s’appliquer pour lutter contre «la légionnaire d’automne (Spodoptera frugiperda)», un ravageur majeur du maïs, du sorgho, du coton etc., ou justement «contre Drosophila suzukii, qui s’attaque aux petits fruits (cerise, framboise, fraise, myrtille…)», complète Nicolas Rode, chercheur à Inrae.

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