Mot-clé : Conflit de voisinage

Par Agra

Conflits de voisinage : la voisine qui se plaignait des chants du coq Ricco condamnée

Le coq Ricco avait-il le droit de chanter dans sa basse-cour, en Isère ? Le tribunal de Bourgoin-Jallieu s’est estimé incompétent le 4 juillet sur la question mais a condamné sa voisine procédurière pour le préjudice moral causé à ses propriétaires. Installée en 2021 sur la commune de Nivolas-Vermelle, dans le nord de l’Isère, la voisine d’Alexia et de Franck Charreton réclamait à la justice le départ de leur coq Ricco, qu’elle accusait de chanter trop fort, ainsi que 4.500 euros de dommages et intérêt. La bataille judiciaire n’a pas d’épilogue : Ricco est mort il y a quelques jours dans sa basse-cour, tué par un renard et le tribunal judiciaire a estimé que l’affaire ne relevait pas de sa compétence. Au passage, il a condamné la plaignante à verser 2.000€ pour réparer le préjudice moral des propriétaires, habitants du quartier depuis 25 ans, ainsi que 1.500€ de frais pour leur défense. Ricco n’était pas le premier coq à faire face à la justice : en 2019, le coq Maurice était devenu un emblème de la ruralité après avoir été autorisé à continuer de chanter à l’issue d’un conflit de voisinage. Il est, lui aussi, mort l’année suivante.


Par La rédaction

PPL Conflits de voisinage: députés et sénateurs s’accordent pour exclure les mises aux normes

Réunis en commission mixte paritaire (CMP) le 26 mars, députés et sénateurs ont trouvé un accord sur la proposition de loi (PPL) sur les conflits de voisinage, en en excluant les activités agricoles préexistantes et les mises aux normes. Une disposition incluse par les sénateurs lors de leur vote du 12 mars. Dans le détail, la PPL «visant à adapter le droit de la responsabilité civile aux enjeux actuels» introduit dans le Code civil le principe d’une responsabilité fondée sur les «troubles anormaux de voisinage». Cette notion existait déjà dans la jurisprudence, mais n’était pas codifiée. Le texte de la CMP prévoit que cette responsabilité ne s’applique pas dans le cas où «le trouble anormal provient d’activités agricoles existant antérieurement à l’acte transférant la propriété ou octroyant la jouissance du bien». Cette exception s’applique si l’activité se poursuit «dans les mêmes conditions», dans «des conditions nouvelles qui ne sont pas à l’origine d’une aggravation du trouble anormal», ou si ces conditions nouvelles «résultent de la mise en conformité de l’exercice de ces activités aux lois et aux règlements», ou qu’elles n’entraînent pas de «modification substantielle» de la nature ou de l’intensité du trouble. Déposé par la députée Nicole Le Peih (Renaissance, Morbihan), le texte sera examiné une dernière fois au Sénat le 2 avril, puis à l’Assemblée le 8 avril.