Aveyron | Par La rédaction

Simmental Aveyron L’Aveyron continue de s’imposer

Jeudi 16 février, le syndicat Simmental Aveyron a réuni ses adhérents à Curières pour son assemblée générale, en présence de Hervé Vignon, responsable technique de Simmental France.

«Garder de l’avance dans les taux» et «donner encore plus d’importance à la musculature» restent les priorités des éleveurs Simmental de l’Aveyron. Des orientations qui leur ont permis «d’atténuer l’addition» d’une année 2022 difficile (sécheresse, explosion des intrants…), selon le président, Pierre Salelles.
Heureusement, 2022 a apporté aussi son lot de réussite pour les éleveurs du département «qui ont su s’imposer dans les grandes manifestations nationales», régionales, départementales, au SIA, aux Journées Laitières, à la Fête du Laguiole, au congrès mondial de la race Simmental en Autriche, au Sommet de l’élevage. Ils ont aussi été à l’initiative d’un rendez-vous inédit commun avec leurs homologues de la race Aubrac à Saint Amans des Côts.

Un concours au pied des pistes

Et d’autres rendez-vous tout aussi importants les attendent cette année avec notamment 10 vaches aveyronnaises attendues à Vaches en Piste, nouveau salon de l’agriculture à La Roche sur Foron fin mars, où plus de 700 vaches de races laitières, dont la Simmental, seront en concours. Et le 1er mai sera le retour du concours départemental à Saint Amans des Côts. La saison s’achèvera au Sommet de l’élevage. «Les éleveurs du département sont très motivés pour participer à divers événements qui mettent en avant la Simmental, ses qualités de race et je les en remercie», avance Pierre Salelles, heureux de cette belle émulation.
Une émulation que l’on retrouve à l’échelle nationale comme l’a présenté Hervé Vignon, directeur technique de l’OS : «La Simmental est en constante progression depuis 2010 et elle a dépassé les 40 000 vaches en France. Si la tendance est plutôt à la stabilité depuis 2017, néanmoins le nombre de cheptels ayant au moins une Simmental continue de grimper». Tout comme le niveau génétique global de la race en France : «quelques troupeaux importants du berceau font le choix d’arrêter et de fait mettent à disposition des éleveurs leur génétique», explique Hervé Vignon.

500 nouveaux cheptels en 10 ans

Chiffres à l’appui, il a démontré que la Simmental était la race qui progressait le plus ces dernières années, en lait : «grâce au progrès génétique, nous avons gagné 700 kg de lait en 4 ans, les lactations sont courtes avec un IVV à moins de 400 jours et un temps de lactation à 319 jours. La production moyenne s’élève à 6 755 kg, le TB à 40,6 et le TP à 34. Et nos effectifs au contrôle laitier restent stables». Comme en viande : «plus de poids  à l’engraissement en moins de temps !», le directeur technique avance les 391 kg carcasse en moyenne pour les taurillons et 362 kg carcasse en moyenne pour les vaches de réforme, les bonnes conformations (R- ou R=), des performances particulièrement marquées en Aveyron.

Une race qui progresse en lait et en viande

«La Simmental est une vraie race mixte !», résume Hervé Vignon. Qui produit un lait de qualité riche en protéines, recherché pour les transformations fromagères, notamment dans l’AOP Laguiole.  Les caractères fonctionnels sont aussi de vrais atouts : IVV de moins de 400 jours, résistance naturelle aux mamittes, 0,5 lactation de plus, meilleure diversité génétique avec moins de 2% de consanguinité (contre 5% dans d’autres races). La Simmental est aussi la numéro 1 pour le sans corne : «Nous avons 12 taureaux porteurs du gène sans corne et 13% des veaux nés en 2022 en sont aussi porteurs. Ce qui signifie pas de veau à écorner ! Un plus dans l’image du bien-être animal et dans le confort et la sécurité de l’éleveur», argumente le directeur technique. Plus de 67% des IA sont réalisées pour du croisement (sur 20 000 IA), preuve que les atouts de la Simmental intéressent…
Hervé Vignon a ensuite présenté les évolutions génétiques en cours et à venir. L’indexation génomique mâle a été officialisé : la première série de taureaux génomiques dont l’index a été calculé uniquement en France (et non plus en Allemagne). «Nous disposons désormais de notre propre population génomique de référence. Alors certes on perd peut-être un peu en volumes de population de référence mais par contre nous avons accès aux performances des mères, des grands-mères et nous gagnons en fiabilité des index», a expliqué le directeur technique.
Un nouveau modèle d’indexation est en place pour l’évaluation des troupeaux : le Single Step offre une meilleure prise en compte du progrès génétique et une nouvelle expression de l’index facilité de naissance et de vêlage sur la base 100 (comprendre – de 100 les vêlages seront difficiles et à partir de 100 et plus, ils seront plus faciles). D’autres évolutions sont en cours comme la conversion des index suisses ou encore la mise en place des index «vaches de réforme»… L’objectif est de disposer d’un index sur les aptitudes bouchères de tous les taureaux proposés. Un nouvel ISU va également être mis en place pour intégrer les aptitudes bouchères, des caractères fonctionnels supplémentaires comme la facilité de naissance…
Concernant l’offre génétique, la nouvelle gamme génomique française va être étoffée pour avoir des taureaux qui correspondent mieux aux attentes des éleveurs français.  Et de nouvelles opportunités d’acquérir de la génétique vont s’ouvrir grâce à une vente aux enchères de génisses allemandes dans l’Ouest le 16 mars et une vente d’un grand troupeau du berceau dont une partie en AB (plus d’infos sur le site Simmental France).    

L’assemblée générale de Simmental Aveyron s’est poursuivie par la visite de l’élevage GAEC Miquel-Cervel à Laguiole.

Eva DZ 

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