Aveyron | Par Jérémy Duprat
Le vice-président et responsable de la commission bio de la FNSEA s’est rendu en Aveyron jeudi 15 septembre. L’occasion pour des agriculteurs bio d’exposer leurs difficultés et leurs inquiétudes à Étienne Gangneron. Et d’obtenir quelques réponses.
Le compte n’y est pas. Le moral non plus. Étienne Gangneron s’est rendu en Aveyron jeudi 15 septembre. Vice-président de la FNSEA et responsable de la commission AB, il est venu échanger avec les agriculteurs locaux autour de la crise que traverse le bio en France. En début d’après-midi, un groupe d’agriculteurs a échangé en toute franchise avec Étienne Gangneron à Lanuéjouls, sur la ferme du GAEC de la Peyrade. « La sonnette d’alarme est tirée, surtout dans la filière laitière. Mais en fruits et légumes aussi c’est catastrophique. Nous avons fait de nombreux efforts pour mettre en place une filière de qualité. Il ne faut pas que ce travail soit gâché », défend Étienne Gangneron, face à des agriculteurs qui se sentent menacés
Pour le vice-président de la FNSEA, deux points d’appuis se présentent aux producteurs bio : la souveraineté et EGALIM. « On parle beaucoup de souveraineté, alimentaire mais pas que, et c’est très bien. La souveraineté passe par des agriculteurs qui gagnent leur vie. Acheter des produits bio à l’étranger ça n’a pas de sens. Cette course vers les prix les moins cher va disparaître avec des consommateurs qui se posent désormais beaucoup de questions. Notre agriculture française de qualité à un coût. Alors il y a une loi, EGALIM, qui peut nous aider à atteindre nos objectifs. Un prix plancher est nécessaire », assure Étienne Gangneron. Encore faut-il la faire appliquer, comme le relèvent quelques auditeurs. Tout comme l’idée d’imposer 20% de bio dans les cantines. « J’en ai marre que depuis 15 ans les objectifs ne soient jamais atteints », peste Étienne Gangneron. « Il faut que notre discours et nos actions soient adaptés aux réalités du marché », tempère un éleveur.
La baguette magique n’existe pas. Tous ceux qui sont présents sur le GAEC de la Peyrade en sont conscients. De nombreux obstacles se dressent sur la route du bio. « Le combat contre la grande distribution est le principal à mener. Il faut faire appliquer ce prix plancher tout comme permettre la transparence des prix. Mais quand on sait que des opérateurs bio ne souhaitent pas être inclus dans le travail de l’Observatoire des prix, des marges et des revenus… Il y a du travail. Si nous laissons faire l’offre et la demande, de nombreuses exploitations vont disparaître. Aux opérateurs de réguler et ralentir les conversions dans les filières bouchées. Il nous faut consolider notre socle actuel pour ne pas le mettre en danger », estime Étienne Gangneron, faisant référence à la fin des aides au maintien.
Jérémy Duprat