Aveyron | Par Jérémy Duprat
Le Plan véto a été présenté à Rodez vendredi 24 mars. Les premières mesures expérimentales ont esquissé les contours d’un plan qui, à l’instar de celui qui concernait les médecins généralistes, doit permettre d’éviter la désertification médicale des élevages.
Lionel Lafon, vétérinaire, Arnaud Viala, président du Conseil départemental, Jean-Luc Calmelly, président de l’ADAT et Virginie Firmin, conseillère départementale, lors de la conférence de presse pour présenter le plan véto.
Des aides financières
À l’instar du plan d’action pour attirer les médecins sur le département, le Conseil départemental, en partenariat avec l’ADAT (Agence départementale de l’attractivité et du tourisme) et les vétérinaires, lance un Plan véto. Celui-ci a été voté vendredi 24 mars et présenté le jour même à la presse. «Le plan est expérimental. C’est une première en Occitanie. Nous avons établi un constat : la situation est critique. De nombreux postes sont à pourvoir pour s’occuper des élevages de rente. Pour vous donner une idée, 6 500 vétérinaires en France s’occupent des animaux de la ferme. Ils sont 15 700 pour les animaux de compagnie», alerte Jean-Luc Calmelly, président de l’ADAT.
Trois mesures ont été retenues. La première se fera au travers d’aides au financement des investissements nécessaires aux cabinets vétérinaires pour accueillir des jeunes. La deuxième, ce sont des aides pour l’accueil des stagiaires tutorés sous forme de primes forfaitaires. Et enfin, des indemnités de déplacements pour les étudiants seront mises en place. «Nous n’avons pas défini d’enveloppe. Nous attendons d’avoir un retour d’expérience des besoins et de l’efficacité de ces mesures pour, par la suite, définir une feuille de route et un budget clair», assure Arnaud Viala, président du Conseil départemental.
Les conditions de travail
Un grand frein à l’accueil de jeunes vétérinaires, c’est la disponibilité et l’abordabilité des logements. «J’ai souvenir de plusieurs cas où, face à la charge que représente le prix d’un logement, quand l’étudiant arrive à en trouver un, les jeunes ont renoncé à venir en Aveyron. Ils sont restés à Toulouse : il est impossible pour eux ou leurs parents d’assurer deux loyers pour un stage de quelques mois. C’est un sujet sur lequel nous devons nous pencher sérieusement», estime Virginie Firmin, conseillère départementale.
Lionel Lafon est vétérinaire mixte depuis 1996 et président du Groupement technique vétérinaire. Il constate la désertification de certaines zones tel le sud du département ou bien la zone frontalière avec le Gard ou la Lozère. «Il nous faut être capable de proposer à ces jeunes qui sortent des écoles un cadre de vie agréable et des conditions de travail confortables. Ce dernier est le facteur numéro un du non-renouvellement des contrats de vétérinaires en élevage de rente. Les professionnels ne demandent pas un salaire plus élevé : ils demandent moins de jours travaillés. Le temps professionnel se réduit et donc mécaniquement il faut plus de personnes pour assurer la même quantité de travail», résume Lionel Lafon.
Jérémy Duprat