Aveyron | Par Jérémy Duprat
Face à la pression grandissante du loup et de l’ours sur les troupeaux, l’OFB a présenté sa seconde brigade grands prédateurs à Rodez, lieu de son siège.
La nouvelle brigade «grands prédateurs» s’installe à Rodez. Un «symbole» selon les élus et les représentants de l’État présents pour introduire cette seconde brigade mardi 25 juillet en présence de représentants de la profession agricole et des représentants des chasseurs. Les 10 agents qui à terme composeront la brigade viennent renforcer un effectif trop restreint face à la pression grandissante du loup et de l’ours en France. La brigade agira à l’Ouest du Rhône quand son homologue de Gap agit à l’Est. Mais comme le rappellent à la fois l’OFB, par la voix de Nicolas Jean, coordinateur de la brigade et Loïc Obled, directeur général de l’OFB, et l’État, avec le préfet référent loup Jean-Paul Celet, le préfet référent ours Thierry Hegay et le préfet de l’Aveyron Charles Giusti, «la mission de la brigade n’est pas la régulation mais la protection, à la fois des éleveurs et des espèces protégées». En atteste la proportion de destruction d’animaux : 75% sont le fait des louvetiers, 15% des chasseurs et agriculteurs et enfin 10% attribués à l’OFB. «Mais ce sont souvent les tirs les plus difficiles», défend Jean-Paul Celet.
Le loup fait son grand retour depuis des années, avec une pression toujours plus importante sur les éleveurs. Et motive l’arrivée d’une seconde brigade. Selon l’OFB, 160 meutes sont recensées sur 53 départements. «Les effectifs de loups sont stables», assure de son côté l’OFB. Alors qu’en 2017, 23 départements étaient touchés. En Aveyron, au 24 juillet, 23 constats sur 39 n’écartent pas la responsabilité du loup, ce qui représente 127 victimes sur le premier département ovin de France. «Cela pose un problème de coexistence avec des activités d’élevage, notamment le pastoralisme», relève Nicolas Jean, avant de résumer les missions et moyens d’action de la brigade.
Le président du Département Arnaud Viala s’interroge sur la suite des événements. «Sur le long terme, qu’est-ce que la cohabitation signifie quand une population de loups met toujours plus de pression chaque année» ? Un exercice difficile entre «la défense des pratiques pastorales et des prédateurs», selon l’OFB. D’autant plus que l’organisme est sous la tutelle conjointe du ministère de l’écologie et de l’agriculture. Comme le disait Georges Clémenceau : «Pour prendre une décision il faut être un nombre impair de personnes, et trois c’est déjà trop».
Jérémy Duprat