Aveyron | Par Jérémy Duprat
Depuis 2005 et jusqu’en 2023, le mini-chargeur de la CUMA de Firmi assure ses tâches. Une sacrée longévité. Et un achat que ne regrette pas Olivier Serieye, vice-président de la CUMA.
«À l’époque, il y avait quelques agriculteurs qui louaient ce genre d’outil. Ils travaillaient dans de vieux bâtiments qu’ils réutilisaient, de vieilles étables exiguës. Sauf que s’occuper des tâches à la main… C’était un enfer. Du coup, l’engin était loué entre eux. Alors à la CUMA, nous nous sommes penchés sur la question et avons décidé d’acheter un Bobcat Thomas 153», raconte l’éleveur.
L’engin fait 1m50 de large. Il est sur roue, ce qui le cantonne exclusivement à l’intérieur des bâtiments, contrairement aux modèles sur chenilles. C’est un modèle intermédiaire dans la gamme, avec un poids de 2,5 tonnes. «C’est à la limite pour une remorque routière, que nous avons achetée au même moment. Nous pouvons le transporter comme ça, c’est vraiment un avantage au sein de la CUMA. Certains le prennent derrière le 4×4. D’autres derrière le camion ou le tracteur. Nous sommes une bonne dizaine à l’utiliser», explique Olivier Serieye.
L’essentiel de l’utilisation qui est faite du mini-chargeur, c’est le curage des box des veaux. «Nous ne nous en servons quasiment que pour cette tâche. On a une pelle et un grappin. Par exemple chez moi j’ai une vieille étable dans laquelle je ne peux pas rentrer avec le tracteur. Alors qu’avec le mini-chargeur, il passe impeccable. Finalement, c’est un moyen de réutiliser un vieux bâtiment à moindre frais. Pour moi c’est le principal argument des mini-chargeurs. Parce qu’une exploitation avec des bâtiments modernes, larges et aérés, n’aura pas forcément l’utilité du mini-chargeur. Un chargeur ou un télescopique passe très bien. Mais pour ceux qui, comme nous, souhaitent garder un usage pour une vieille étable, c’est parfait. Ce n’est pas un engin qui est très cher à l’acquisition non plus. Au sein de la CUMA, pour donner un élément de comparaison, nous facturions 18 euros de l’heure l’année dernière. Le prix a évidemment baissé au fil des années puisque le chargeur est amorti depuis bien longtemps», dévoile l’éleveur.
Dans ces vieux bâtiments, Olivier Serieye est très clair : sans le mini-chargeur, les étables seraient vides. «Il faudrait soit construire de nouveaux bâtiments. Soit y aller à la main. Sauf qu’aujourd’hui, personne n’envisage de faire ce métier à la main. À la marge peut-être, pour faire des bricoles. Ou alors il faudrait mettre des évacuateurs à fumier par exemple. Par contre on ne parle pas du même niveau d’investissement», tempère le vice-président de la CUMA de Firmi.
Une bonne longévité. Mais un nombre d’heures par an peu important. «L’an dernier il a fait 170 heures. Mais c’est un peu cela l’avantage de l’outil dans un sens. Il est souple d’utilisation, on peut aller le chercher facilement. Et si personne n’en a besoin, il reste sur place quelque temps. Pas besoin d’aller le chercher et de le ramener dans la journée comme pour une location. Ce qui fait perdre énormément de temps dans la journée finalement», met en avant Olivier Serieye.
Aujourd’hui se pose la question du renouvellement de l’engin. «Nous voulons partir sur le même type de modèle mais pour une génération plus récente. Avec celui que nous avons, j’avance avec les manettes. Et on lève le bras avec les pieds. Aujourd’hui c’est quand même bien plus commode au niveau de l’ergonomie et du confort de travail. Le nôtre n’est pas confortable, il ne faut pas se mentir. C’est acceptable parce que personne ne l’utilise sur toute une journée», explique Olivier Serieye.
L’avantage de l’acquisition par la CUMA, c’est d’éviter une dépense pour un engin pas indispensable au vu du faible nombre d’heures d’utilisation. «Quand je l’ai à la maison, je l’utilise un peu plus parce qu’il est à portée de main. De là à dire que j’irais l’acheter juste pour ma ferme pour une poignée d’heures chaque année… C’est mon expérience personnelle bien sûr. Une autre ferme, avec une autre organisation, en aurait sans doute une utilisation plus importante. Et là oui, l’achat individuel est intéressant. Parce que le mini-chargeur est quand même très pratique dans son fonctionnement. Il passe vraiment partout, il fait demi-tour sur lui-même. Un chargeur classique, avec bras articulé, il faut quand même manœuvrer. Il dispose d’une hauteur de levage et d’un poids de levée intéressants. Ce n’est pas comparable à un chargeur cependant. Parce que l’utilisation n’est pas la même. Le public visé n’est pas le même», conclut Olivier Serieye.
Jérémy Duprat