National | Par Didier Bouville
Le nouveau ministre de l’agriculture a une bonne connaissance du monde agricole et des territoires par son parcours professionnel en tant qu’élu d’une circonscription rurale.
La composition du gouvernement d’Elisabeth Borne a été annoncé vendredi 20 mai en fin d’après-midi. Avec la Première ministre, il se compose de 28 membres, dont 19 ministres, 6 ministres délégués et 3 secrétaires d’Etat. Marc Fesneau est nommé ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Agé de 51 ans, il est membre du Modem, proche de François Bayrou, élu du Loir-et-Cher. Il devient député de ce département en 2017, et est élu président du groupe Modem à l’Assemblée nationale. Au cours du quinquennat précédent, son nom a été fréquemment cité pour le ministère de l’agriculture. Il sera finalement nommé ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et de la participation citoyenne en octobre 2018 dans le gouvernement d’Édouard Philippe, et renouvelé à ce poste en juillet 2020 dans celui de Jean Castex. Marc Fesneau arrive au douzième rang dans l’ordre protocolaire, ce qui est plutôt élevé par rapport aux derniers gouvernements.
Ancien salarié de Chambre d’agriculture
Marc Fesneau connaît bien les questions agricoles. Il a travaillé à la Chambre d’agriculture du Loir-et-Cher au service développement local, avant d’être nommé directeur du service, chargé des politiques de développement local et des fonds européens. Chez les Fesneau, l’agriculture est aussi une histoire de famille. Son père, François Fesneau a été notamment directeur général de l’Association française des comités économiques de fruits et légumes (Afcofel). Notons enfin que le nouvel intitulé du ministère « ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire » correspond au souhait exprimé par la FNSEA dans un communiqué daté du 16 mai.
D’ailleurs ses premières déclarations sont allées dans ce sens. «Parfois, on avait peut-être pensé que la question de la souveraineté alimentaire était une question résolue, or la crise ukrainienne et les questions climatiques viennent montrer que la souveraineté n’est pas une question résolue», a-t-il déclaré lors de son premier déplacement, le 21 mai sur une exploitation agricole dans le Cher.
L’accueil favorable des organisations agricoles
Les organisations professionnelles agricoles ont réservé un accueil favorable au nouveau ministre de l’agriculture. Ainsi «la FNSEA et l’APCA se félicitent de la nomination de Marc Fesneau».
A court terme, la FNSEA souhaite «des réponses immédiates» pour parer à l’urgence des hausses exceptionnelles des charges, notamment des intrants de l’alimentation animale ou de l’énergie ainsi que de la sécheresse qui impacte déjà des récoltes pourtant prometteuses. A plus long terme, la FNSEA évoque la loi d’orientation et d’avenir annoncée par le Président de la République dont elle espère des réponses à la hauteur des enjeux en matière d’attractivité des métiers, de place de l’agriculture française et de sa contribution aux grands enjeux alimentaires mondiaux.
Sur la planification écologique, la FNSEA revendique de la puissance publique «un accompagnement fort et pérenne», notamment en matière d’innovation au service de la transition écologique, de réduction de l’impact carbone par l’émission de crédits carbone agricoles, de pratiques régénératrices favorable à la biodiversité, de production d’énergies renouvelables…
Les Chambres d’agriculture estiment de leur côté que la connaissance du monde agricole du nouveau ministre, son parcours professionnel, mais aussi de la ruralité et des acteurs du territoire sont des atouts pour relever les défis auxquels fait face le monde agricole : le revenu des agriculteurs, l’impact du changement climatique, les attentes sociales.
La rédaction