National | Par Didier Bouville
La FNSEA a adressé un courrier à Michel-Edouard Leclerc en s’insurgeant du mot employé par le dirigeant des magasins E.Leclerc sur BFM TV qui qualifiait les paysans français de « corporation ». « Vous franchissez les lignes rouges de la confrontation démocratique et civilisée en accusant sans preuve, en pratiquant la désinformation quand vous et l’entreprise que vous dirigez, sentez tourner le vent », écrivent les deux signataires de la lettre, Christiane Lambert, la première vice-présidente de la FNSEA et Henri Brichart, vice-président du syndicat. En cause : le projet de loi de consommation qui prévoit la réouverture de négociation tarifaire quand les prix des matières premières varient.
Les deux syndicalistes haussent le ton : « oser parler à propos de ce texte de loi « d’arsenal répressif », « de prime à la spéculation », « d’arnaque », est scandaleux quand on a pris le temps de lire la teneur de l’article de loi qui vous fait perdre la mesure (…) permettez-nous de vous dire que vous n’êtes pas crédible dans ce rôle de victime ». Selon eux, « les français ne sont pas stupides. Ils comprennent bien que des prix toujours bas détruisent des emplois, leurs emplois. »
D’autre part, « les prix toujours plus bas détruisent aussi la qualité de nos produits ».Les syndicalistes rappellent que sur 100 euros de dépenses des français pour l’alimentation, 6,8 euros vont aux agriculteurs, 11,8 euros aux entreprises agroalimentaires et 21,3 euros au commerce, selon les chiffres de l’Observatoire des prix et des marges. « Ils sont tout aussi éloquents que vos beaux discours », concluent les signataires de la lettre.
(Photo Archives La Volonté Paysanne)