Aveyron | Par Jérémy Duprat
Et si les panneaux solaires sur toiture n’étaient pas la seule solution ? Les traqueurs solaires gagnent en popularité et en visibilité.
Ils poussent un peu partout sur le département. Presque comme un signe, un autre éleveur de ce dossier « Ferme connectée », Jérôme Deltort, en possède un également. Et lui aussi en est pleinement satisfait. Chez Sébastien Rigal, sur la commune de La Bastide l’Évêque, ce panneau solaire planté sur un pilier, lui-même ancré dans une plaque de béton dans le sol, se dresse fièrement à quelques mètres de sa porcherie. En observant bien les panneaux, il est aisé de constater que ceux-ci bougent ! Toutes les 5 minutes, un peu plus un peu moins, les capteurs s’alignent avec le rayonnement du soleil pour maximiser la production d’électricité. Sans oublier que le revers des panneaux est également équipé de capteurs pour capturer les reflets du soleil et ainsi augmenter encore la production d’énergie. À quelques kilomètres de là, presque visible si les arbres ne le cachaient pas, le voisin de Sébastien possède également un traqueur solaire. Et cerise sur le gâteau, chez Alliance Porci d’Oc, les discussions vont bon train pour effectuer une commande groupée de traqueurs solaires chez OKWind, le fournisseur breton. Autant de preuves de l’efficacité de l’engin.
«Je l’ai installé il y a 4 ans. Nous étions 3 à l’époque à faire partie des premiers à s’équiper d’un traqueur solaire sur le département. J’en ai eu pour 40 000 euros. L’entreprise OKWind est venue un mois au préalable pour calculer depuis le compteur électrique les pics de consommation. Ils m’ont vraiment fait une étude complète des gains potentiels que je pouvais avoir. Ils dimensionnent ensuite le traqueur suivant mes besoins. Il y a 4 ans de cela, au prix de l’électricité de l’époque, le retour sur investissement se faisait sur 8 à 9 ans. Aujourd’hui, c’est encore plus intéressant. Surtout pour moi en filière porcine, qui est quand même énergivore par rapport aux autres productions», explique Sébastien Rigal.
L’avantage du traqueur, au-delà de la maximisation de production, c’est la simplicité d’installation. «Ils ont creusé un trou, coulé le béton, posé le traqueur et raccordé. Il n’y a pas besoin de modifier les toits, surtout que souvent ils sont en amiante. Il y a des études à faire si la toiture peut supporter le poids. Et par rapport à un toit, à surface équivalente, le gain de production se situe aux alentours de 70%. C’est dû au simple fait que le traqueur suit le soleil toute la journée. Il est relié à internet, avec les références GPS et la météo, même avec du brouillard par exemple, l’exposition sera maximisée. Je peux contrôler tout cela depuis l’application. Et sans oublier que les panneaux sont bifaces : les réflexions du soleil sur le sol ou sur le bâtiment sont captées. Et s’il y a du vent, à plus de 45 kilomètres par heure, les panneaux se mettent à plat. C’est également la position la nuit. Avec la rosée, les panneaux sont nettoyés au matin en se remettant à la verticale», dévoile Sébastien Rigal.
Le panneau produit autour d’un tiers de la consommation de l’élevage porcin en moyenne sur une année. «J’ai ainsi pu optimiser ma consommation électrique. Du côté de l’engraissement, j’ai modifié mes heures de repas pour que la fabrique d’aliment se fasse au pic de production. J’étais à 15 000 euros d’électricité à l’année il y a 4 ans. J’économise 5 000 euros. Et les panneaux ont une durée de vie de 40 ans selon OKWind», conclut Sébastien Rigal.
Jérémy Duprat