Aveyron | Par Eva DZ
Le réseau CUMA fête ses 80 ans
En 2025, le réseau CUMA fête ses 80 ans, année que l’ONU a décrété celle de la coopération ! A cette occasion, Matthieu Goehry, le président national, était l’invité de la Fédération de l’Aveyron, l’une des plus importantes en nombre de CUMA.
Lors de son assemblée générale, la FD CUMA de l’Aveyron a accueilli le président national, Matthieu Goehry.
«Ici, on sait que la mobilisation du collectif est forte, et en particulier celle des CUMA», a-t-il confirmé. «Votre assemblée générale est parmi les plus vivantes avec toujours de bonnes idées sous forme humoristique, ludique, théâtrale pour faire de ce rendez-vous statutaire, un bon moment de partage. C’est d’ailleurs à mon avis, le reflet de la bonne ambiance des CUMA du territoire».
Introduisant cette année anniversaire, Matthieu Goehry a salué la capacité de son réseau à évoluer : «plus que le partage du matériel, les CUMA, c’est aussi l’investissement du collectif dans des salariés, dans des bâtiments, dans la production d’énergies… Ces évolutions s’accélèrent car nos structures ont envie de s’ouvrir davantage à la société. Notre statut devra continuer d’évoluer pour faire adhérer des collectivités, des associations… et ancrer ainsi notre impact dans les territoires», évoquant par exemple l’engagement volontaire des CUMA aux côtés des pompiers pour lutter contre les incendies de forêts ces derniers étés.
Pour Matthieu Goehry, les CUMA ont aussi su évoluer grâce à leur caractère «social» : «Une CUMA est un lieu d’échanges, d’expérience, d’animation des territoires mais aussi un soutien en cas de coup dur… Le réseau CUMA exprime la solidarité, l’humanisme, le développement de projets, des valeurs qui font écho dans un monde agricole qui évolue». Il évoque aussi la place «en première ligne» des CUMA pour accompagner les reprises de fermes viables et vivables. Dans ce cadre, il se félicite de l’intégration d’un diagnostic mécanisation dans l’accompagnement à l’installation. Et évoque l’initiative auprès de l’Etat d’un «barème de la mécanisation à inscrire dans un projet politique national, citoyen pour lui donner une trajectoire et une fiscalité adaptée». Pour l’avenir, les CUMA ont selon lui, plusieurs défis à relever : travailler dans un contexte de crise écologique et géopolitique, produire en prenant en compte les enjeux de sobriété, de souveraineté alimentaire et d’énergies, renforcer la vitalité des territoires et transmettre. Pour relever ces défis, les CUMA s’engagent, vont continuer de développer et de promouvoir leur modèle, tout en se faisant le «porte-voix d’une mécanisation responsable». C’est le plaidoyer qu’elles ont présenté aux pouvoirs publics : «6 milliards d’euros sont investis par an en France dans la mécanisation dont moins de 10% en CUMA ! Quand on sait que les charges de mécanisation pèsent 18 millards d’euros sur la Ferme France… et que 150 euros/ha en moyenne peuvent être économisés… Nous appelons en urgence à ouvrir un chantier collectif sur la mécanisation», a plaidé le président national. Évoquant plusieurs pistes de travail : mutualisation du parc de machines agricoles, renforcement des outils de pilotage des politiques publiques sur l’agroéquipement, création d’un diagnostic fiscal favorisant le partage de machines, développer du conseil indépendant et un accompagnement à l’agroéquipement…
A l’occasion de ses 80 ans, le réseau CUMA publie un livre sur l’histoire du collectif et des CUMA en France et lance un concours photos «Histoire(s) de CUMA» (lire VP du 20 février) invitant les CUMA à partager les marqueurs de leur identité.
