National | Par La rédaction
Le comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog) a fait un point de situation, fin mars, sur son secteur d’activité et sur les premières campagnes de vaccination. La confiance revient.
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« Notre espoir sur la vaccination s’est concrétisé. 2023 a été l’année du renouveau, du rebond pour la filière foie gras ». Le président du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog) Éric Dumas n’a pas caché sa satisfaction. « Nous n’avons eu aucun cas de grippe aviaire dans notre filière », s’est-il félicité. Un vrai soulagement pour un secteur qui a dû affronter depuis plusieurs années cette épizootie. « Après quelques années de calme en 2018-2019, il y a eu plusieurs vagues de grippe aviaire sur la période 2020-2023 », a rappelé Marie Laborde, ingénieur au Cifog. Un véritable « traumatisme au niveau de notre filière » avec 80 % des reproducteurs décimés. La production de foie gras a été divisée par deux. « Nous avons eu peur de disparaître ». La France « est le seul pays au monde à mettre en place la vaccination », a souligné l’ingénieure. C’est « l’outil qui nous manquait » qui est « complémentaire aux mesures de biosécurité avec un plan de surveillance exigeant ». Grâce à ce plan de surveillance, la filière a par ailleurs réussi à maintenir ses exportations. Seuls trois pays, le Japon, le Royaume-Uni, et le Canada, ferment encore, à ce jour, leurs frontières au foie gras français. Devant le succès de cette première campagne de vaccination, la filière foie gras demande la reconduction du financement du dispositif par l’Etat qui était de 85 % du coût total (100 millions d’euros).
Retour gagnant
La filière foie gras a pu ainsi, et pour la première fois depuis longtemps, passer des fêtes de fin d’année dans un climat plus favorable. Elles ont permis « un retour gagnant du foie gras sur le marché des produits festifs », a rapporté Marie-Pierre Pé, directrice du Cifog. « L’envie de foie gras ne baisse pas », s’est-elle réjouie. Un résultat remarquable car le contexte des fêtes de fin 2023 était plutôt morose avec un repli pour l’ensemble des produits festifs (-2,1 % en volume). Ce marché (inflation oblige) a enregistré une progression de ses ventes en valeur (+2,1 %). Une moyenne dépassée par le foie gras (+ 5,5 % pour le mi-cuit, et + 2 % pour le foie gras en conserve). Le foie gras a également retrouvé sa place sur la table des restaurants où il est réclamé par 89 % des Français. C’est pour cela que la filière demande que l’obligation d’indiquer l’origine des viandes en restauration (confirmée par le décret du 4 mars 2024) soit étendue au foie gras. En effet, si cette obligation concerne le magret, elle ne s’applique pas au foie gras, considéré comme un abat. Et les abats sont exclus du champ d’application du décret ! « Nous sommes revenus, nous sommes prudents, nous sommes modestes, mais nous sommes confiants » a conclu Eric Dumas.
La rédaction