Aveyron | Par Bérangère Carel

La CUMA de Bessenoits s’organise contre l’érosion des sols

Une première participation remarquée pour la CUMA de Bessenoits qui remporte la 1ère place du Challenge FDCUMA – Crédit Agricole ainsi que le prix des lycéens, grâce à son projet de développement des techniques de conservation des sols.

Après 63 ans d’existence, la CUMA de Bessenoits a toujours le même visage : une petite CUMA locale qui rayonne sur un périmètre de 4 km autour du hameau du même nom, sur la commune de Firmi. Elle rassemble huit fermes adhérentes et participe activement à la vie des autres CUMA alentours. «Malgré des départs en retraite qui n’ont pas tous été remplacés, notre activité est stable car aujourd’hui les jeunes s’installent avec du matériel en CUMA», évoque Julien Trayssac le président. A sa création, la CUMA hébergeait une ensileuse, un épandeur à fumier et des rouleaux. Aujourd’hui elle propose une gamme diversifiée de services tels que des plateaux et remorques, un fourgon bétaillère, deux presses balles rondes, divers matériels de travail du sol et d’épandage.

Julien Trayssac, président de la CUMA de Bessenoits, présente le nouveau semoir direct Sky Easy Drill, sélectionné par la CUMA entre autres pour sa polyvalence.

Des aléas à répétition

Les fortes intempéries qui ont ravagé le secteur ces dernières années ont fait émerger une nouvelle problématique au sein de la CUMA : comment limiter l’érosion des sols ? «Nous étions une poignée d’adhérents motivés à nous lancer dans le semis direct. En nombre insuffisant pour créer le service, nous nous sommes tournés vers les voisins, qui étaient sur la même ligne que nous», explique Julien Trayssac.
Un groupe d’une douzaine de personnes motivées s’est alors constitué. «La première étape avant d’investir a été de nous former. Pour cela nous avons organisé une formation, financée par VIVEA, avec l’ingénieur agronome Konrad Schreiber, spécialiste des techniques d’agroécologie. Nous avons organisé deux rencontres, une en juillet, l’autre en mars. Cela nous a permis d’y voir plus clair sur les conduites culturales et le type de matériel à privilégier».

Au vu des différents objectifs exprimés par les adhérents (semis de céréales, de couverts d’été, rechargement de prairies), la CUMA s’est mis en quête d’un semoir polyvalent. «Nous avons eu beaucoup de chance car, alors qu’il y a peu de disponibilités en France, nous en avons trouvé deux à proximité, dans le Lot et le Cantal !». Le choix final s’est porté sur le modèle cantalou, un semoir Sky Easy Drill de 2016, acheté 34 000 euros, par la CUMA de Bessenoits, et mis en service en septembre 2024. Clément Calvet, agriculteur à Almont-les-Junies et adhérent au service, a participé au choix de la machine : «Nous avons partagé des photos et des vidéos avec les autres adhérents pour avoir leur avis. Nous avons aussi beaucoup échangé avec le précédent propriétaire qui a une longue expérience en semis direct. Il nous a donné des conseils inestimables !».
Au final, le service compte 16 adhérents et une centaine d’hectares engagés. «Il est encore trop tôt pour faire le bilan mais je suis confiant : que nous allons dépasser cette surface !», s’enthousiasme le président. Les adhérents en dehors de la CUMA de Bessenoits, sont regroupés dans la CUMA du Bassin qui adhère elle-même au service.

Un nouveau service pour une nouvelle dynamique

Afin de favoriser les échanges, les adhérents communiquent via un groupe WhatsApp, qui a notamment permis de faire participer tout le monde au choix de la machine. Il simplifie aussi la gestion du planning et permet l’organisation de tournées. «Le groupe nous a aussi permis de mutualiser les achats de semences pour les couverts d’été. Nous avons ainsi commandé près de 2,5 tonnes de semences avec un peu plus de 10 % de remise !», se félicite Julien Trayssac. «Le groupe nous permet aussi de partager nos expériences d’utilisation du semoir, les réussites comme les échecs. Nous projetons d’organiser des rencontres en coins de champs pour continuer à échanger et progresser», confie le président. Il se félicite aussi qu’à travers ce service, de nouveaux liens se sont créés avec la CUMA du Bassin, peut-être le point de départ d’autres partenariats dans le futur.

Bérangère Carel

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