National | Par eva dz
C’est ce qu’on pourrait appeler un conflit d’agenda dans les annonces politiques. Alors que le gouvernement s’apprête à dévoiler les grandes lignes de la planification écologique qui concernera notamment l’agriculture, le ministre de l’économie a pris le 19 juin la décision d’une suppression progressive de la détaxation du Gasoil Non Routier (GNR) en agriculture.
Motif avancé : la réduction des dépenses publiques exigée pour chaque ministère. Conséquence directe : « une nouvelle sanction pour les trésoreries des exploitations agricoles, alors même que celles-ci vont devoir assumer leur part d’effort pour la transition agroécologique et la décarbonation. La sanction est double, car les solutions alternatives au GNR sont au mieux onéreuses et au pire totalement absentes », a réagi Arnaud Rousseau, président de la FNSEA. Il poursuit : « Cette annonce, c’est un mauvais coût pour l’agriculture française. Sans compensation, sans soutien et aides aux carburants renouvelables, c’est l’explosion des charges assurée pour la Ferme France. C’est un handicap sur la route de la décarbonation des activités agricoles, avec une transition à marche forcée. C’est une énième illustration de la capacité de la France à interdire sans solution ».
C’est pourquoi, la FNSEA défend fermement l’impératif de compétitivité des exploitations agricoles en exigeant la compensation totale, de la perte en euros pour la ferme France, résultant de la moindre détaxation du GNR.
Elle exige également une trajectoire de sortie du GNR permettant de donner des alternatives aux agriculteurs. « A ce stade, ils subissent une taxe supplémentaire, mais n’ont aucune autre alternative de carburants ! Sous couvert de décarbonation, la mesure est purement budgétaire… Alors même que le développement des biocarburants serait à même d’apporter des réponses pour autant que des signaux clairs soient envoyés à la filière.
Une décision brutale ne vaut pas stratégie à long terme : il est plus que temps d’encourager nos efforts plutôt que de nous imposer de nouvelles contraintes ! », a asséné le président de la FNSEA.
La rédaction
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