Aveyron | Par Jérémy Duprat
La FNP, à l’occasion de sa tournée en Occitanie, a organisé une rencontre à la Chambre d’agriculture de Villefranche-de-Rouergue vendredi 15 avril. L’occasion de faire un point sur la conjoncture en filière porcine, les contrats Egalim2, la castration et le bien-être animal.
Une conjoncture maussade
Une journée ensoleillée qui annonce le printemps. Cependant, dans la filière porcine, le temps est maussade vendredi 15 avril. François Valy, président de la FNP, en compagnie du directeur Éric Thébault et du Lotois Thierry Lafragette, administrateur de la FNP Occitanie, ont échangé avec la vingtaine d’éleveurs présents lors de la rencontre dont des représentants de la FDSEA. «La situation actuelle, vous la connaissez, c’est un porc payé à 1,69 euro. Le poids est également à la baisse tout comme le nombre d’animaux. La situation en Allemagne est à peu près la même avec des annonces de baisse de 10% de la production, pour viser avant tout l’autosuffisance. L’Espagne qui parlait d’augmenter sa production de 55 à 70 millions de porcs s’est vite fait rattraper par les enjeux environnementaux et les associations. Attention tout de même, ces annonces datent d’avant le début de la guerre en Ukraine», rappelle François Valy.
C’est justement le deuxième des points qui a le plus fait jaser : les normes. Tant environnementales que vis-à-vis du bien-être animal. «Nous entendons maintenant le terme de mutilation employé. Je crains qu’à terme, toute intervention sur des animaux ne soit interdite : la castration, l’écornage et j’en passe», prédit François Valy. Au centre de l’attention, la fin de la castration des porcelets, la caudectomie et le vaccin. «Peut-on vraiment parler de bien-être animal avec cette double injection ?», se demande l’un des éleveurs présent. «Nous sommes engagés sur cette voie du bien-être animal. Nous allons nous faire taper dessus en permanence», regrette un autre.
Des paquets d’aides
Les contrats Egalim2, eux aussi, ne font pas l’unanimité. «Dans cette filière, nous n’y sommes pas habitués, avec un modèle plutôt libéral. Dans la situation actuelle, nous ne pourrons pas négocier comme il y a 30 ans. La FNP ne demande pas la sanctuarisation des prix. Et puis, je ne suis pas sûr que le marché du porc se prête aux contrats : un cochon c’est d’innombrables morceaux à vendre. Le marché à la pièce, oui. Le marché à terme, il ne fonctionnera pas, je n’y crois pas. Nous le voyons bien avec le lait », estime François Valy.
Le trio a bien entendu développé la situation des marchés de matières premières, abordé rapidement les effets de la guerre et la situation en Chine, pour dépeindre un tableau sombre. Pour conclure, les 4 volets d’aides du plan de soutien ont été décryptés. Une première enveloppe de 75 millions est déjà close suivant la règle du premier arrivé premier servi. Une autre de 175 millions est à suivre, puis 20 millions. Enfin, les 489 millions du plan de résilience devraient être distribués, si les élections présidentielles puis les législatives ne viennent pas rebattre les cartes.
Jérémy Duprat