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« En 2017, 10000 à 12000 gros bovins finis supplémentaires seront sur le marché de la viande bio par rapport à aujourd’hui », a déclaré Jean-François Deglorie, animateur technique de la Commission bio Interbev, lors d’une conférence de presse à Paris, le 12 avril. Cet effectif supplémentaire est la conséquence directe de la vague de conversion bio commencée en 2015. Il poursuit : « Nous sommes en train de préparer les marchés ». L’enjeu est de taille car la consommation de viande bio ne faiblit pas (+9% en volume entre 2012 et 2014). Selon un sondage Ifop, seuls 3% des Français consommateurs de viande bio ont l’intention de réduire leur consommation de viande en 2016 (contre 5% en 2015).

Didier Bouville

Réagissant à la parution des résultats de l’observatoire des prix et des marges, la Fédération nationale bovine (FNB) estime, dans un communiqué le 12 avril, que «la filière fait les poches des producteurs». Dans un contexte de «prix à la consommation qui croissent régulièrement et de prix à la production en berne», expliquent-ils, «il est difficile de conclure que «personne ne s’en met plein les poches». Pour la FNB, ces résultats plaident pour une amélioration de «la segmentation du marché de la viande bovine» et l’établissement «de nouvelles relations commerciales reposant sur des indicateurs économiques objectifs et durables». La FNB attend notamment de la modification prochaine de la Loi de modernisation de l’économie qu’elle puisse «placer les producteurs de viande bovine dans des conditions commerciales équilibrées».

Didier Bouville

A l’instar de l’année 2015, la croissance du commerce mondial en volume pour 2016, annoncée dans un communiqué du jeudi 7 avril par l’organisation mondiale du commerce (OMC), restera faible à 2,8 %. Les importations des pays développés devraient ainsi diminuer, tandis qu’en Asie, la demande en produits importés signerait une reprise. La fluctuation des taux de change et la baisse des prix des produits de base expliquent en partie, selon Roberto Azevêdo, directeur général de l’OMC, cette faible croissance néanmoins positive. L’accord de l’OMC sur la facilitation des échanges permettra, selon lui, d’abaisser considérablement les coûts du commerce dans le monde entier, « ce qui pourrait entraîner une augmentation du commerce jusqu’à 1 000 milliards de dollars par an » ajoute-t-il. Selon lui, il serait envisageable de lever les obstacles tarifaires et non tarifaires entravant les exportations de produits agricoles et manufacturés. Les perspectives en 2017 se montrent plus encourageantes, les économistes de l’OMC prévoient un meilleur taux de croissance atteignant cette fois les 3,6 %.

Didier Bouville

La Commission européenne a adopté le 11 avril le texte permettant aux organisations de producteurs et aux coopératives de déroger aux règles de la concurrence, pour une période de six mois, en réduisant volontairement leur production de lait. Cette possibilité est offerte par l’article 222 de l’OCM unique. Au total, 85% de la production européenne sera couverte par le dispositif. La Nouvelle Zélande « prévoit une réduction de la 3% de sa production, ce qui serait une bonne chose pour le marché. Il faut voir comment l’article 222 va être utilisé dans l’UE », a souligné le commissaire européen à l’agriculture Phil Hogan en marge du Conseil des ministres de l’agriculture à Luxembourg, à l’occasion d’une rencontre avec la presse. « Les marchés mondiaux sont plutôt pessimistes », a-t-il toutefois noté. Le commissaire européen a bien précisé que l’octroi d’aides d’Etat (15 000 € par exploitation autorisés en 2016) ne pourra pas se faire sans contrepartie de la part des agriculteurs, à savoir une baisse ou au moins un gel de leur production.

Didier Bouville

Dans une étude révélée par Sylvie Bourcier (société d’études marketing ADQuation), lors de la 10e Convention nationale des agroéquipements, le 8 avril, les 660 agriculteurs interrogés prévoient d’investir d’ici 5 ans dans du matériel (68% d’intentions d’achat), des bâtiments agricoles (4%) et des terres (39%). L’équipement dans des systèmes électroniques de surveillance des troupeaux passerait de 22 à 42% des élevages d’ici à 2020. Les robots de traite seraient présents dans 32% des structures laitières contre 21% aujourd’hui. Du côté des céréaliers, les stations météo connectées (27% des exploitations en 2020), la télématique et le transfert de données entre les machines et le PC de l’exploitation (27%) ainsi que les dispositifs de détection des besoins en fertilisation (22%) seront les prochains investissements. Quant aux drones agricoles, moins de 5% des agriculteurs envisagent d’en devenir propriétaires. La location de matériel sera également amenée à se développer puisque 14% des agriculteurs interrogés se disent prêt à le faire entre agriculteurs (21% chez leurs concessionnaires). Le tracteur (14%), les remorques (7%) et les outils de travail du sol et de semis (6%) sont les outils que les agriculteurs interrogés se disent prêts à louer.

Didier Bouville

La FNSEA, dans un communiqué diffusé le 8 avril, presse le gouvernement de prendre une décision à propos du diméthoate, l’insecticide pour cerisiers récemment interdit en France. Le ministère de l’Agriculture qui a demandé fin mars à la Commission européenne d’interdire en urgence le diméthoate dans toute l’UE, ainsi que la mise sur le marché de cerises provenant de pays ou d’Etats membres dans lesquels l’insecticide est autorisé, attendait toujours le 8 avril une réponse de Bruxelles. Prévu pour le début de la semaine, l’avis de l’EFSA (l’Autorité européenne de sécurité des aliments) devrait être connu en début de cette semaine du 11 avril. «Malheureusement, à un mois de la récolte, les producteurs de cerises qui voient leur travail de plusieurs années englouti sont désespérés », explique la FNSEA. Dans le Vaucluse, premier département producteur de cerises, des arboriculteurs ont tronçonné le 7 avril environ trois cents arbres près d’Apt pour témoigner leurs craintes d’être confrontés à des pertes de récoltes et une concurrence étrangère.

Didier Bouville

« Révolution numérique », « pénurie des ressources écologiques », fin d’une » économie basée sur le prix le plus bas », développement des » ressources immatériels » (intelligence, créativité, innovation…) sont entre autres à l’origine d’un « changement de paradigme », a expliqué le physicien et philosophe Marc Halévy. Son intervention, le 8 avril, lors de la 10e convention des Agroéquipements, avait pour objectif de donner des éléments de compréhension à cette révolution que vivent les entreprises aujourd’hui, vécue également dans le monde agricole. Le terme de « paradigme » correspond aux grandes valeurs qui ont organisé la société depuis plusieurs siècles, explique-t-il. A l’avenir, c’est par la qualité, l’innovation, la connaissance, etc., que les entreprises se développeront. Éclairé par le constat d’historiens, il s’est exclamé : « ce changement de paradigme, arrive une fois tous les 550 ans et ça tombe sur nous! ». Près de 5% des membres de la convention se sont dit « effrayés » par l’avenir, à la suite d’un sondage dans la salle, mais la majorité s’est dite « enthousiaste » et « curieuse ».

Didier Bouville

Selon l’observatoire européen du marché du lait, la production laitière a continué à augmenter en ce début d’année. Ainsi elle aurait progressé de 5,6 % en janvier 2016 par rapport à janvier 2015 dans l’Union européenne. Il en est de même sur le plan mondial. Les productions de lait néo-zélandaises, (+5,6 %), australienne (+2 %) et américaine (+4,6 %) ont progressé en février par rapport à l’année précédente. Néanmoins, les prix des produits laitiers sur les marchés mondiaux se sont légèrement améliorés ces dernières semaines, en raison d’une reprise des exportations. Notamment celles de l’Union européenne qui ont augmenté de 9 % pour le fromage et le lait entier en poudre et de 8 % pour le beurre en janvier 2016.

Didier Bouville

Alors que le traité transatlantique entre l’Europe et les Etats-Unis est toujours en discussion, la Commission européenne s’apprête à faire une nouvelle offre sur un autre front : l’accord de libre-échange avec le Mercosur. Cette offre consisterait à augmenter significativement les contingents des produits sensibles et de la viande bovine en particulier. En tout cas davantage que les 60 000 tonnes initialement prévues. «En l’état, il est hors de question que l’élevage constitue une monnaie d’échange de cet accord commercial entre le Mercosur et l’union européenne», s’insurge la Fédération nationale bovine (FNB). En effet, la consommation de viande rouge a diminué de 27 % au cours de ces dix dernières années et les producteurs connaissent une crise économique structurelle sans précédent. La FNB demande au Gouvernement de refuser catégoriquement une offre incluant les produits sensibles et de poursuivre ses efforts diplomatiques pour qu’une majorité d’Etats membres rejettent catégoriquement cette proposition.

Didier Bouville

Le ministre de l’Economie Emmanuel Macron et la secrétaire d’Etat au Numérique Axelle Lemaire ont lancé le 5 avril deux appels à projets pour la couverture mobile des territoires ruraux et de montagne. Le premier est destiné à couvrir les zones blanches de la téléphonie mobile dans les 268 communes qui n’en disposent pas encore. L’Etat mettra en place un marché de travaux national pour construire les infrastructures dans les collectivités qui ne souhaitent pas assurer la maîtrise d’ouvrage. Le deuxième appel à projets est destiné à couvrir 800 sites mobiles stratégiques en quatre ans, pour les collectivités qui souhaitent assurer la couverture de zones de développement économique, sites touristiques ou équipements publics. L’Etat couvrira la moitié des frais d’installation et participera aux frais de déploiement du réseau de fibre optique. Le dépôt des dossiers est possible jusqu’au 12 mai 2016.

Didier Bouville