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Les propositions de Nicolas Hulot dans le cadre du plan loup 2018-2023 sont «totalement irresponsables et déconnectées de la réalité», ont accusé le 29 janvier 450 personnes dans une tribune incendiaire adressée à Emmanuel Macron et Edouard Philippe. «Après 25 années d’expérimentation», la preuve est faite que «la cohabitation est impossible» entre loups et troupeaux, estiment les signataires, parmi lesquels 24 parlementaires et de nombreux élus locaux, qui critiquent vertement le quatrième plan loup présenté le 8 janvier par le ministre de la Transition écologique et solidaire. Rédigée par quatre représentants d’éleveurs, Mélanie Brunet, co-présidente du collectif des éleveurs des Causses, Olivier Maurin, président de l’IGP Agneau de Lozère, André Baret, président du collectif des éleveurs des Causses et de Lozère, et Gérard Landrieu, maire de Prévenchères, en Lozère, ce texte entend mener «le combat du droit à vivre face au permis de tuer que possède dans ses gènes» le loup. Au passage, il appelle à la fin «de l’écrasement des ruraux par la puissance financière cachée derrière les lobbies tel le WWF». Estimant qu’«il y a aujourd’hui plus de loups en Europe que de paysans dans (les) montagnes françaises», ce texte s’insurge contre le chiffre officiel de «seulement 360 loups en France».

Didier Bouville

La croissance de la production laitière de l’UE depuis janvier 2017 « n’est tout simplement pas soutenable dans le marché actuel », a averti Phil Hogan le 29 janvier devant les ministres de l’agriculture de l’UE réunis à Bruxelles pour discuter entre autres du problème des stocks de poudre de lait. C’est le cas dans des pays comme l’Irlande (+9,1 % entre janvier et septembre), mais, de façon plus récente et « plus inquiétante », chez les plus gros producteurs, la France et l’Allemagne, a déclaré le commissaire européen qui a voulu tirer la « sonnette d’alarme ». Selon lui, il « n’est pas bon de continuer à produire pour un marché qui n’existe pas et d’attendre ensuite avec confiance que le contribuable, à travers la Commission dans ce cas, en supporte la charge ».

Didier Bouville

De nombreux territoires de polyculture élevage, de zones intermédiaires, de marais, etc. ont été déçus par les annonces du Président de la République, jeudi à Saint-Genès-les-Champanelles, concernant les zones défavorisées. La FNSEA rappelle ainsi que ces territoires « ne peuvent se satisfaire de la réponse faite par le gouvernement : une transition de 2 ans, ce n’est jamais qu’organiser sur 2 ans une perte financière catastrophique pour l’équilibre économique des exploitations concernées ». Pour le syndicat, proposer une compensation des MAEC est une provocation. Les agriculteurs attendaient de l’État une position courageuse tant à Bruxelles qu’à Bercy. A Bruxelles pour négocier politiquement les moyens d’éviter une application « couperet » de règles juridiques et techniques ; à Bercy pour respecter les engagements budgétaires pris en 2013. De son côté, la FNSEA se bat pour un zonage structurel (il sera opérationnel pendant plusieurs décennies). Le syndicat estime que la reconnaissance du statut « zones défavorisées » est une condition d’éligibilité à l’ICHN, mais elle pourrait aussi permettre de prioriser d’autres formes de soutiens, comme les investissements.

Didier Bouville

Le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert a donné la priorité à la formation des employés dans les abattoirs plutôt qu’à la vidéosurveillance, le 28 janvier sur BFM-TV. « Le travail que je souhaite mener, c’est à la fois renforcer les contrôles mais aussi faire en sorte de mieux accompagner et mieux former celles et ceux qui font le travail. C’est comme cela que nous réussirons à enrayer cette maltraitance animale », a déclaré le ministre de l’Agriculture. « Aujourd’hui, il n’est pas question de mettre des agents derrière des écrans de télé – qui ne donnent d’ailleurs pas toute la réalité de ce qu’est la vie d’un abattoir- en permanence », a poursuivi le ministre, qui a évoqué des contrôles inopinés des autorités. Stéphane Travert répondait au député Olivier Falorni qui s’est inquiété le 18 janvier de la disparition de l’obligation d’installer des caméras dans les abattoirs dans le projet de loi issu des Etats généraux de l’alimentation, présenté au Conseil des ministres le 31 janvier. En effet, l’Assemblée nationale avait voté en janvier 2017 l’obligation d’installer des caméras dans les abattoirs dans le cadre de l’examen en première lecture de la proposition de loi « relative au respect de l’animal en abattoir » d’Olivier Falorni. Cette loi n’a jamais été adoptée, mais ses dispositions devaient être reprises dans le projet de loi.

Didier Bouville

« La France a dit qu’il fallait que nous puissions essayer de faire tout ce qui était possible pour essayer de sortir de cette question du glyphosate dans les trois ans », a déclaré Stéphane Travert sur le plateau de BFM-TV le 28 janvier, alors qu’Emmanuel Macron avait indiqué en fin d’année dernière que cette substance serait interdite « au plus tard dans trois ans » « Le président a rappelé que tant qu’il n’y a pas de substitution, il n’y a pas de suppression », a poursuivi le ministre de l’Agriculture, faisant référence au discours de voeux du président aux agriculteurs, le 26 janvier dernier. « Nous allons présenter à l’issue du salon de l’agriculture avec mes collègues Nicolas Hulot, Agnès Buzyn et Frédérique Vidal, le plan d’action pour sortir du glyphosate », a indiqué Stéphane Travert, indiquant son souhait de « renforcer la recherche sur les impacts de santé et accompagner les agriculteurs » par la formation et le conseil et il veut. Il a dit vouloir trouver des dispositifs dans la PAC pour accompagner les paysans.

Didier Bouville

Depuis quelques jours, une grande partie du territoire français est en proie à d’importantes inondations. Le secteur agricole est très touché par ses crues. Dans un communiqué, daté du 26 janvier, la FNSEA appelle donc à ce que les régimes de catastrophes naturelles et calamités agricoles soient rapidement déclenchés. Certaines terres agricoles, réceptacles à l’excédent d’eau des rivières, servent à réduire l’impact des inondations sur les villes. Conscients du rôle essentiel que jouent leurs terres dans la politique de gestion du risque inondation, les agriculteurs s’engagent pleinement dans cette solidarité qui n’est pas sans conséquences sur leurs cultures. La FNSEA souhaite donc que les démarches engagées à la demande de la profession agricole, suite aux crues exceptionnelles de 2016, aboutissent, afin que les agriculteurs soient indemnisés à la hauteur du service qu’ils rendent à la société.

Didier Bouville

Dans un communiqué le 25 janvier, l’Institut de l’élevage présente ses prévisions pour le marché français de la viande bovine en 2018. Les analystes prévoient «un très léger recul» de la production française de viande bovine en 2018 (- 1 % /2017), une stabilisation des importations et une légère hausse des exportations. La consommation française «poursuivrait son érosion» après un recul de 2% en 2017, prévoit l’institut. «L’évolution des modes de consommation ainsi que les messages négatifs à l’encontre de l’élevage conduisent à une réduction des fréquences d’achat et des volumes consommés», analyse l’institut. Mais «A l’inverse, la meilleure conjoncture économique globale et les hausses de pouvoir d’achat attendues, pourraient jouer en sens inverse».

Didier Bouville

Dans un rapport publié le 25 janvier, les experts du CGAAER (ministère de l’Agriculture) font des recommandations pour le prochain contrat d’objectifs et de performance de l’Agence Bio, celui de 2014-2017 étant achevé. En orientation générale, le CGAAER invite l’agence Bio à «gérer le passage d’une production de niche à une production de plus grande ampleur». Parmi ses recommandations, la communication à destination des «consommateurs nouveaux moins convaincus et plus versatiles». Ainsi, « il faut anticiper des scénarios de crises ou d’attaques pouvant affecter la confiance du consommateur», lit-on dans le rapport. Par ailleurs, les experts soulignent que «disposer d’expertises sur les externalités positives du bio aura toute son utilité pour ce public.»

Didier Bouville

Lors de l’examen en séance plénière du projet de loi Essoc (Etat au service d’une société de confiance) le 25 janvier, les députés ont voté le caractère «volontaire» des expérimentations de régionalisations souhaitées par le Gouvernement. Un amendement de la député Les Républicains Véronique Louwagie a été voté en ce sens. Le but des expérimentations souhaitées par le gouvernement est «de permettre aux chambres régionales d’exercer, à titre expérimental, en tout ou partie, des missions relevant actuellement de la compétence des chambres départementales en se substituant à celles-ci.» En commission, le rapporteur du texte avait rapporté le souhait du gouvernement d’expérimenter dans des régions volontaires et non-volontaires. En séance plénière, le député communiste André Chassaigne s’est interrogé sur ce caractère «volontaire», se demandant si le choix reviendrait à l’échelon régional ou départemental, craignant un effet «rouleau compresseur» du 1er sur le 2nd.

Didier Bouville

Lors de son audition devant la commission économique du Sénat le 24 janvier, Michel Nalet, directeur de la communication de Lactalis, s’est justifié une nouvelle fois sur l’absence de publication des comptes de l’entreprise. « Le fisc connaît nos résultats et Lactalis paie ses impôts en France. Mais nous souhaitons protéger le secret des affaires », a-t-il expliqué. Le Sénateur de la Haute-Loire, Laurent Duplomb, a soutenu la position de Lactalis sur la non publication de ses comptes : « Plus nous communiquons nos résultats dans un contexte mondial de concurrence exacerbée, où les autres ne sont pas obligés d’en faire autant, et plus nous nous déshabillons ». Le sénateur Jean-Claude Tissot s’est offusqué de ce commentaire. « Ici on fabrique la loi, on ne fabrique qu’une seule loi, on ne peut pas l’interpréter de plusieurs façons. Les producteurs laitiers sont inondés de contrôles et doivent s’y soumettre ». Même avis de plusieurs sénateurs qui se sont aussi étonnés qu’Emmanuel Besnier en personne ne soit pas venu s’expliquer devant la Commission économique du Sénat, plutôt que son directeur de la communication. « Est-ce par manque de courage », a demandé le sénateur Martial Bourquin.

Didier Bouville