Fil info

L’association Robagri (fabricants de robots agricoles) porte actuellement, auprès du gouvernement, une demande de dérogation expérimentale pour que les petits véhicules autonomes (non homologués pour la route) puissent expérimenter la traversée manuelle de chemins ruraux, afin de passer de parcelle en parcelle. Pour ce faire, les robots seraient pilotés manuellement par un opérateur situé à proximité immédiate, explique Stéphane Duran, responsable projet au sein de l’association. Moyennant une signalisation et une surveillance dédiée, les robots s’affranchiraient ainsi du chargement sur une remorque ou un véhicule, aujourd’hui requis par la réglementation. 300 à 400 exemplaires de robots et cobots agricoles circulent déjà dans les champs français. L’Hexagone passe d’ailleurs pour être le leader européen dans le domaine, selon Robagri. «Ces derniers mois, nous voyons sortir énormément de prototypes», constate Stéphane Duran, qui prédit une accélération du marché d’ici «un à quatre ans», porté notamment par «la viticulture, le maraîchage, la transition écologique et la pénibilité de certains travaux agricoles».

Didier Bouville

Par un arrêté paru le 29 décembre, le ministre de l’Agriculture a étendu le périmètre dans lequel un abattage préventif peut être ordonné autour d’un foyer d’influenza aviaire (dans une zone de 3 km pour les palmipèdes, 1km pour les volailles). L’arrêté fait passer à 109 le nombre de communes concernées (104 dans les Landes, 5 en Pyrénées-Atlantiques). Un premier zonage avait été annoncé le 24 décembre qui concernait 11 communes des Landes. Cette extension aurait été décidée suite à la suspicion de nouveaux foyers depuis Noël, rapportent la presse locale et la directrice du Cifog (interprofession), Marie-Pierre Pé. Interrogé sur ce point, le ministère de l’Agriculture n’a pas répondu à nos sollicitations, mais prévoyait de communiquer dans la soirée. À la date du 28 décembre 2020, 18 foyers d’H5N8, dont 10 en élevage, étaient toujours recensés sur le site du ministère de l’Agriculture. Parmi les élevages contaminés, 7 sont situés dans les Landes. «Nous ne sommes pas encore dans un dépeuplement massif comme en 2016/2017», rappelle Marie-Pierre Pé. Au printemps 2017, les abattages préventifs avaient été étendus jusqu’à 10km autour des foyers, et des interdictions de remise en production avaient été décidées pour réaliser un vide sanitaire territorial de plusieurs semaines. Plus de 600 communes furent concernées, au moins 500 foyers et cas d’influenza aviaire HP furent détectés.

Didier Bouville

Les États membres de l’UE ont donné unanimement, le 28 décembre, leur feu vert à l’application temporaire, à partir du 1er janvier, de l’accord de libre-échange post-Brexit conclu entre Bruxelles et Londres le 24 décembre. Ces derniers devront ensuite formellement endosser et signer l’accord d’ici le 29 décembre pour une publication du texte au Journal officiel de l’UE prévue le 31 décembre afin de garantir son entrée en vigueur le 1er janvier 2021. Ledit accord prévoit notamment une application provisoire jusqu’au 28 février, en attendant sa ratification par le Parlement européen. Toutefois, les États membres et les eurodéputés pourraient décider de concert de repousser la date butoir afin de permettre à ces derniers, d’avoir davantage de temps pour analyser le document, long de quelque 1250 pages. Selon un compte-rendu de la réunion des présidents des groupes politiques au Parlement daté du 28 décembre, «un report de quelques semaines vers mi-mars/avril devra recevoir l’accord du Royaume-Uni». À défaut d’un accord britannique, «l’option de secours serait d’organiser une séance plénière extraordinaire pour se prononcer sur l’accord fin février, possiblement le 23 février», ajoute ce compte-rendu. De leur côté, les députés britanniques débattront de l’accord post-Brexit le 30 décembre.

Didier Bouville

Reprenant les grandes lignes d’une proposition de loi Les Républicains retoquée cet automne par le Parlement, un groupe de députés Agir, UDI, LREM et LR, a déposé, le 15 décembre, une nouvelle proposition de loi visant «à encadrer le développement des projets éoliens». Le texte de loi comprend trois chapitres, dont le premier vise à réviser la gouvernance des projets éoliens. Les auteurs proposent de réinstaurer les Zones de développement de l’éolien (ZDE), supprimées en 2013, d’étendre l’obligation d’avis conforme des conseils municipaux à des communes situées à moins de 3km du projet, et d’imposer un permis de construire lors du remplacement d’une éolienne. Le second chapitre porte sur le soutien public au secteur, que les députés souhaitent «remettre à plat» et «raisonner», considérant que son niveau actuel est «considérable». Enfin le troisième chapitre vise à renforcer la prise en compte des riverains et de la biodiversité dans les projets d’éolien. Il propose notamment de «fixer la distance d’éloignement minimale entre les habitations et les éoliennes proportionnellement à leur hauteur.»

Didier Bouville

Les entreprises de travaux agricoles (ETA) ont poursuivi durant l’année 2020 l’essor qu’elles connaissent depuis les années 90, selon les derniers chiffres de la MSA rapportés par la Fédération des entrepreneurs de travaux des territoires (FNEDT), dans un communiqué le 22 décembre. Leur effectif est en hausse de 2% par rapport à 2019, pour atteindre 13 893 entreprises. Et le nombre de salariés qu’elles emploient progresse de 3,1% pour atteindre 14 935 salariés. Dans une étude publiée début septembre par le CEP (ministère de l’Agriculture), des chercheurs en sciences humaines de l’Ensat (Toulouse) donnaient plusieurs explications à cet essor: «la baisse tendancielle du nombre d’actifs familiaux agricoles; les réformes successives de la Pac et notamment celles actant le passage d’une logique de soutien à la production à une logique de gestion des risques et d’un « verdissement » relatif des aides publiques; la hausse continue du prix de l’équipement agricole ou encore les diverses mesures de défiscalisation des investissements productifs».

Didier Bouville

Depuis leur lancement commercial en 2017, le constructeur de machines agricoles Kubota a vendu 20 exemplaires de tracteurs autonomes au Japon, selon les informations communiquées par le groupe japonais à Agra presse le 24 décembre. Il y a trois ans, Kubota avait été le premier grand tractoriste à se lancer commercialement dans les tracteurs autonomes, alors que ses concurrents étaient restés jusqu’ici – et le sont encore – au stade de véhicules concepts. Son modèle de tracteur autonome (MR1000A ) est uniquement utilisé pour les champs de riz et de légumes, et commercialisé exclusivement au Japon. La législation nippone ne permet pas à ces tracteurs de circuler sur les routes, et ils doivent rester sous une surveillance humaine, précise-t-on chez Kubota.

Didier Bouville

Un foyer d’influenza aviaire a été détecté dans les Hautes-Pyrénées, un nouveau cas qui vient s’ajouter à 17 autres foyers dans cinq départements, dont les Landes et la Corse, a indiqué, le 23 décembre, la préfecture. La veille une suspicion forte d’influenza aviaire a été déclarée dans le nord du département des Hautes-Pyrénées. Ce foyer a été confirmé mercredi et un arrêté de mise sous surveillance va être pris par le préfet des Hautes-Pyrénées établissant une zone de protection de 3 km et une zone de surveillance de 10 km autour de l’élevage. Selon la préfecture, au 22 décembre, 17 foyers d’influenza aviaire hautement pathogènes pour les volailles ont été détectés dans 5 départements français: 7 en Corse, 1 dans les Yvelines, 7 dans les Landes, 1 en Vendée et 1 dans les Deux-Sèvres. Les services de l’Etat rappellent que, comme plusieurs pays d’Europe, la France est confrontée à un épisode d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) depuis la mi-novembre. Ces foyers infectieux ravivent le souvenir des crises des hivers 2015-16 et 2016-17 pour la filière foie gras, marquées par des abattage massifs, même si l’impact économique redouté dans l’immédiat est plutôt celui du Covid-19 et des restaurants fermés en raison de la pandémie.

Eva DZ

«Aux conducteurs routiers, français ou étrangers : vous pouvez à nouveau circuler en présentant un test antigénique négatif» entre le Royaume-Uni et la France, a déclaré Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué aux Transports, le 23 décembre sur Twitter. Avec son homologue britannique, ils «se sont accordés sur le fait que des tests antigéniques puissent être réalisés sur des sites dédiés mis en place par les autorités britanniques», indiquait un communiqué de presse, alors qu’un variant du coronavirus est apparu sur l’île. «Pour les transports de marchandises, nous communiquerons sur le protocole sanitaire un peu plus tard dans la soirée. J’invite les transporteurs routiers à ne pas se déplacer vers les lieux d’embarquement avant les annonces officielles», prévient le ministre. Sur le terrain, la situation de «près d’un millier» de conducteurs français bloqués au Royaume-Uni «restait compliquée». «Cela ne se passe pas bien», estimait en journée une porte-parole de la Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR) à l’AFP. Seules une vingtaine de camions et une cinquantaine de vans avaient traversé le tunnel sous la Manche vers la France jusqu’à ce que les flux s’intensifient «de façon dynamique» après 16H00, a rapporté Getlink (Eurotunnel).

Eva DZ

A la manière de la Convention citoyenne sur le climat, la Convention des entreprises sur le climat (CEC) a lancé le 17 décembre son premier appel à candidatures qui permettra de recruter les 30 premiers dirigeants d’entreprises volontaires sur les 150 attendus, indique un communiqué. «L’objectif du processus de sélection sera de garantir une très bonne représentativité en termes de profils de dirigeants, de tailles d’entreprise, et de secteurs d’activité», promettent les organisateurs, qui seront épaulés par l’Insee. Lancée par Éric Duverger, ancien de Michelin, «en relais de la Convention citoyenne», l’initiative se tiendra ensuite durant huit mois, du 22 juillet 2021 au 21 mars 2022 prochain, dans six campus universitaires différents. «Tous les dirigeants sans exception doivent intégrer dans leur stratégie le risque climatique, aujourd’hui clairement identifié par le World economic forum comme le plus grand risque systémique», souligne Éric Duverger. Les participants seront invités à réfléchir sur les six thèmes de la Convention citoyenne, dont l’alimentation, mais également à six autres thèmes «inhérents au monde de l’entreprise», dont la formation, la comptabilité ou l’économie circulaire. Les noms des trente premiers dirigeants retenus seront communiqués en mars 2021.

Eva DZ

Dans un communiqué du 22 décembre, la CFA (aviculteurs, FNSEA) appelle l’aval de la filière à «prendre en compte rapidement, dans le prix d’achat des oeufs, l’augmentation du coût des matières premières». «Les distributeurs et les utilisateurs d’oeufs et d’ovo-produits doivent entendre l’alerte lancée par l’amont de la filière» sur la flambée de l’alimentation animale, insiste le syndicat. Due aux mauvaises récoltes et à l’expansion de la demande chinoise, la hausse des prix des céréales et oléoprotéagineux provoque «d’importantes difficultés économiques» dans les élevages. D’après la CFA, «l’indice du coût des matières premières, pour les poules pondeuses, [est] en augmentation de 16% sur un an». Une hausse qui s’est accélérée à l’automne, en particulier pour les tourteaux de soja et tournesol (avec respectivement +9,4% et +10,9% entre novembre et octobre 2020). «Les éleveurs, dans le cadre de la transition de leurs élevages vers des systèmes alternatifs à la cage, investissent beaucoup», rappelle l’association spécialisée de la FNSEA. Cité dans le communiqué, Philippe Juven, vice-président de la CFA et président de l’interprofession CNPO, appelle «à la solidarité des consommateurs, qui doivent aussi prendre leur part dans la hausse du prix des oeufs».

Eva DZ