Fil info

Après six mois de procédure de liquidation judiciaire, un juge-commissaire a autorisé la cession des actifs de la start-up Agrishare, qui propose le service WeFarmUp de location de matériel entre agriculteurs, rapporte, à Agra Presse le 16 janvier, le liquidateur judiciaire en charge du dossier. Le repreneur désigné par le juge-commissaire est Anthoni Noyon, a-t-on appris auprès du liquidateur et de l’intéressé. Anthoni Noyon est gérant de la start-up Cocolabs, qui aide les entreprises à créer leurs plateformes collaboratives ou places de marché. Il avait d’ailleurs participé à la création de WeFarmUp comme prestataire. «WeFarmUp continue, rien ne change», annonce-t-il à Agra Presse. «Je souhaite continuer à travailler avec Jean-Paul Hébrard et Laurent Bernede (les fondateurs, NDLR). Je vais apporter une capacité d’investissement et mes connaissances du métier de plateforme.»

Didier Bouville

Voilà des propos qui ne vont pas faire plaisir à la majorité des agriculteurs. En présentant ses vœux à la presse, le 16 janvier, Elisabeth Borne, ministre de la Transition Ecologique et Solidaire, a évoqué la nécessité de « produire autrement » pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Ses propos ont visé également l’agriculture : « Produire autrement, c’est aussi changer de modèle agricole. Ce n’est pas céder à un quelconque bashing que de le dire : ce modèle a eu ses vertus mais est arrivé à bout de souffle, il bouscule la nature et enferme tellement d’agriculteurs dans une impasse », a-t-elle déclaré. Avant de poursuivre : « un autre modèle est possible, les faits sont là, de plus en plus d’agriculteurs le revendiquent et s’engagent sur cette autre voie, avec moins d’intrants, plus de qualité, une proximité retrouvée avec les consommateurs, et des revenus au rendez-vous. » Et de terminer sur la PAC : « la future Politique agricole commune constitue un levier essentiel : je souhaite qu’elle intègre davantage encore la reconnaissance des exigences environnementales ». Par contre, elle n’a rien dit sur la contribution que pourrait apporter l’agriculture au stockage du carbone dans les sols, la production d’énergies renouvelables (méthanisation, photovoltaïque, agrocarburants…).

Didier Bouville

A l’occasion de la visite d’une délégation chinoise de la China Agricultural University (CAU) à l’Inrae, le 16 janvier, Philippe Mauguin, PDG de l’Inrae, et Peimin Jiang, président du Conseil de la CAU, ont signé une convention portant sur la création du Laboratoire international associé sur l’agroécologie et le développement vert agricole. Ce laboratoire a pour ambition d’organiser la collaboration entre plusieurs établissements français de recherche et d’enseignement supérieur en vue de productions scientifiques pour accompagner la transition de l’agriculture vers un modèle plus durable fondée sur les principes de l’agroécologie tant en Chine qu’en France.

Didier Bouville

Les statistiques communiquées par Coop de France nutrition animale et le SNIA, font apparaître une baisse générale de 5,2 % des fabrications françaises d’aliments du bétail en novembre dernier. La production d’aliments pour bovins a reculé de 7,8 %, par rapport à novembre 2018, celle d’aliments porcs de 2,9 % et les aliments volailles ont perdu 4,2 %. Ces chiffres ne sont pas significatifs d’une tendance lourde car novembre dernier comptait deux jours ouvrés de moins que son homologue 2018. Pour juger de l’évolution de ces productions, on considérera le bilan des 11 premiers mois de l’année qui traduit une stabilité d’ensemble, – 0,3 % sur la période correspondante de 2018, avec 17,76 Mt. Les aliments bovins ont représenté 3,8 Mt, soit -0,8 %, les aliments porcs, profitant de la relance du marché, sous l’influence de la demande chinoise, ont retrouvé une voie légèrement positive, + 0,6 %, tandis que le compartiment volailles s’affichait en retrait de 1,1 %, avec 8,3 Mt.

Didier Bouville

Louis Planas, 67 ans, a été reconduit à l’Agriculture dans le nouveau Gouvernement espagnol de Pedro Sanchez. Il était en poste depuis l’été 2018. Auparavant, Louis Planas occupait depuis 2014 le poste de Secrétaire Général du comité économique et social européen. Il a été aussi député européen, ambassadeur au Maroc, et aussi pendant plusieurs années ministre de l’Agriculture de la province d’Andalousie. Le premier-ministre Sanchez avait en 2018 séparé le ministère de l’Agriculture et celui de l’Environnement. Le ministère de l’Environnement reste également autonome dans le nouveau cabinet Sanchez et il est placé à nouveau sous la direction de Térésa Ribera, 50 ans. Les organisations agricoles se félicitent de cette nomination soulignant la bonne connaissance de Louis Plana de l’agriculture espagnole et de la politique agricole commune.

Didier Bouville

Dans un contexte économique «assez stable en 2019» pour les coopératives agricoles, avec un chiffre d’affaires de 85,4 milliards d’euros, le président de la Coopération agricole (ex-Coop de France) Dominique Chargé a livré les ambitions du réseau pour 2020, lors d’une conférence de presse le 15 janvier. Au delà du déploiement de sa nouvelle identité, trois objectifs sont visés. Tout d’abord, la compétitivité «du local à l’international». «Nous devons être présents sur tous les marchés, y compris à l’export», a martelé Dominique Chargé. Deuxième ambition, l’accompagnement des «transitions» ; il peut s’agit d’évolutions économiques («planification de la production»), agroécologiques (bien-être animal, Haute valeur environnementale, empreintes carbone…) ou générationnelles. Le troisième objectif mentionné est d’ailleurs l’attractivité de l’agriculture et de la coopération, a assuré son président. Il a notamment rappelé les fortes difficultés du secteur pour recruter, citant près de 20000 emplois non pourvus faute d’adéquation entre les compétences des demandeurs d’emploi et les postes offerts. «La difficulté à recruter peut devenir un facteur limitant au développement et même à la pérennité du modèle coopératif», alerte-t-il.

Didier Bouville

Un réseau mafieux en Sicile ayant détourné des millions d’euros d’aides Pac a été démantelé le 15 janvier, a annoncé la police italienne. Quatre-vingt-quatorze personnes ont été arrêtées lors d’un coup de filet en début de journée contre un groupe mafieux à Tortorici, a précisé le parquet de Messine dans un communiqué. Depuis 2013, la «mafia de Tortorici», du nom d’une ville située dans les monts Nebrodi dans le nord-est de l’île, a détourné pour près de 10 millions d’euros de fonds européens, selon un communiqué des forces de l’ordre. Pour ce faire, le clan revendiquait frauduleusement la propriété de terres appartenant en réalité à la région et aux conseils locaux. L’opération tablait sur la complicité d’employés d’une agence publique chargée des subventions agricoles, ainsi que des centres chargés d’assister les paysans dans leurs demandes d’aides. Dans son acte d’accusation, le juge Sergio Mastroeni estime que l’escroquerie reposait sur «le soutien sans condition» d’employés disposant «du savoir-faire nécessaire pour faire parvenir la Mafia jusqu’au centre nerveux du système de financement public» et pour exploiter les failles d’un contrôle laxiste.

Didier Bouville

Les statistiques d’immatriculations de véhicules agricoles témoignent d’un «bon millésime» en 2019, notamment pour les tracteurs, mais elles ne reflètent pas complètement les ventes aux agriculteurs, rapportent les fabricants français d’Axema, dans un communiqué le 15 janvier. Selon l’association, 39 910 tracteurs agricoles ont été immatriculés pour la première fois en 2019 (+18 à 19% par rapport à 2018). «Les premières immatriculations de tracteurs ont atteint leur plus haut niveau depuis 2013, année de référence pour le machinisme agricole», note Axema. Comme en 2017 et 2018, des pics d’immatriculations ont été à nouveau observés cette année, principalement pour certains matériels traînés, en raison de l’application progressive d’un arrêté ministériel du 19 décembre 2016. Fin décembre, les distributeurs avaient alerté les agriculteurs à ce sujet. Constatant que certains de leurs clients agriculteurs n’avaient pas encore immatriculé leurs automoteurs (obligatoire depuis 2010) et leurs matériels traînés de plus de 1,5 tonne (depuis 2013), le Sedima les prévenait sur le fait qu’ils pourraient rencontrer des difficultés à les immatriculer à partir du 1er janvier 2020.

Didier Bouville

Lors de la séance publique du 14 janvier, les sénateurs ont adopté avec 312 voix pour et aucune voix contre la proposition de loi (PPL) visant à modifier à la marge la loi Egalim. Afin de «préserver l’activité des entreprises alimentaires françaises», le texte inclut trois mesures: sortir de l’encadrement des promotions en volume les produits les plus saisonniers, notamment dans les filières foie gras et lapin; expérimenter une clause de révision automatique des prix sur quelques produits tels que la charcuterie et les pâtes alimentaires; revenir sur la possibilité pour le juge de sanctionner financièrement les coopératives ayant pratiqué une rémunération abusivement basse. La PPL doit maintenant être discutée à l’Assemblée nationale, où, du fait de l’avis défavorable du gouvernement, elle a peu de chance d’être adoptée.

Didier Bouville

Le prochain Salon international de l’agriculture (Sia), qui aura lieu du 22 février au 1er mars à Paris, devrait se dérouler dans une atmosphère «plutôt apaisée», selon Jean-Luc Poulain, président du Sia et du Ceneca. Lors de la conférence de presse de présentation du salon, le 14 janvier, il a tout de même reconnu que l’on «reste sur un débat fort entre le monde rural et urbain, le monde agricole et non-agricole, car il y a beaucoup d’incompréhension». «L’agriculture vous tend les bras», tel est le slogan de cette 56e édition du Sia. «Nous voulons expliquer à nos concitoyens que s’ils souhaitent en faire leur métier, l’agriculture est ouverte», a poursuivi Jean-Luc Poulain. Valérie Leroy, directrice du Sia, voit un autre sens dans ce slogan: «L’une des grandes valeurs de ce salon, c’est l’accent sur la pédagogie. L’attitude du public change: il y a 6-7 ans, l’objectif était de voir des animaux. Aujourd’hui, c’est aussi pour rencontrer des agriculteurs et mieux comprendre l’agriculture.» Cette année, la vache égérie est une Charolaise nommée Idéale. Son éleveur est Jean-Marie Goujat, 33 ans, exploitant dans les Monts du Beaujolais, tout près de Charolles.

Didier Bouville