Alors que les prix de l’alimentation ont flambé depuis le début de la guerre en Ukraine, le président de l’Autorité de la concurrence Benoît Cœuré estime que la loi Egalim «ne marche pas» dans le contexte actuel, apprend-on dans un entretien accordé au Figaro le 11 juillet (article payant). «La loi Egalim est typiquement un texte qui a des conséquences anticoncurrentielles, pour des raisons politiques parfaitement louables mais sans qu’on en ait fait l’évaluation. Cela devait améliorer le revenu des agriculteurs, mais en 2022, ce sont les marges des industriels qui ont le plus augmenté. Cela ne marche pas», explique-t-il. Il va même jusqu’à déplorer que «le Parlement ait décidé de reconduire et même renforcer ce système» en votant la loi Descrozaille [voir notre dossier]. Dans une interview accordée à nos confrères du Parisien début juillet (article payant), Benoît Cœuré mettait déjà en garde les entreprises qui réaliseraient des «profits excessifs» en passant des hausses de prix non justifiées par l’inflation. «Attention, nous sommes vigilants et on a les instruments pour sanctionner, même sévèrement», avertissait-il. Selon l’Observatoire de la formation des prix, les marges des industries alimentaires ont progressé de 4% en 2022.
Didier Bouville