Dans un rapport commandé par le gouvernement et consulté par l’AFP, dont le journal Libération s’est fait l’écho le 8 avril, une mission interministérielle constate une «prise de conscience» qui «appelle un changement radical dans nos modes de gestion de l’eau et nos pratiques». L’administration formule 18 recommandations destinées à mieux connaître l’étendue du problème, anticiper et informer. Les auteurs s’attaquent notamment à l’épineuse question de la sobriété, rappelant l’objectif d’une réduction de 10% des prélèvements d’ici 2024 – un objectif désormais repoussé à 2030 par le président Emmanuel Macron lors de la présentation récente du Plan eau. «La mission recommande aux ministères en charge de chaque filière d’inviter les acteurs à élaborer des feuilles de route nationales d’économies d’eau». Concernant l’agriculture, à l’origine de 58% de la consommation nationale d’eau pour irriguer les cultures ou abreuver les bêtes, la mission estime que «la récurrence des sécheresses met en lumière la fragilité de notre modèle agricole et l’impérieuse nécessité d’un effort collectif massif pour en accélérer la transformation». Un chantier «nécessite un peu plus de temps», celui d’un éventuel durcissement des sanctions «en cas de non-respect des arrêtés interdisant l’irrigation par exemple», dit M. Béchu, notant que ces arrêtés, l’été dernier, «n’ont pas toujours (été) suivis d’effets ou d’amendes» chez les contrevenants. Dans l’agriculture, «les acteurs ne prennent pas tous le chemin de la sobriété», a regretté le ministre.
Didier Bouville