Fil info

Le conseil d’administration de Sodiaal «a décidé à compter du 1er août 2021 de réorienter pour une période de douze mois 10% des volumes de l’équation bio de la coopérative vers la filière non OGM», annonce la coopérative à ses adhérents dans un courrier daté du 23 juillet, révélé par les Jeunes Agriculteurs de la région Auvergne-Rhône-Alpes. En conséquence, 90% des livraisons des producteurs de lait bio livrant Sodiaal seront payés au prix fixé en début d’année, soit pour août et septembre 470 € et 500 € les 1000 litres (toutes primes et qualités confondues), et 10% sera payé au prix en vigueur dans la filière non OGM, soit 357 € et 387 € les 1000 litres pour les mêmes périodes.

La coopérative justifie sa décision par un «équilibre économique plus difficile pour notre filière bio» du fait d’une «forte dégradation du taux de déclassement». En cause: une «ressource laitière [qui] a largement dépassé le cadre prévu», et en face des «marchés des produits de grande consommation bio [qui] observent une panne de croissance depuis l’automne dernier». «La situation n’est pas appelée à durer, car cela va s’améliorer», rassure Sébastien Courtois, administrateur de la coopérative interrogé par Agra Presse.

Didier Bouville

Dans un communiqué du 30 juillet, le Modef «tire la sonnette d’alarme sur la situation économique» des producteurs de bovins viande. Le syndicat réclame notamment «une aide d’urgence» de 100 millions d’euros (M€), après une première enveloppe de 60 M€ récemment validée par Bruxelles, pour soutenir les producteurs les plus en difficulté dans le cadre de la crise sanitaire. Pour le Modef, les éleveurs allaitants subissent une «triple peine»: «baisse des prix des jeunes bovins», «accroissement des coûts de production» et «baisse des aides pour la prochaine Pac».

D’après le syndicat des exploitants familiaux, les derniers arbitrages annoncés par le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie le 13 juillet provoqueraient «une baisse de 3,5%» des aides couplées pour les éleveurs naisseurs. De son côté, la FNB (éleveurs de bovins viande, FNSEA) estime la baisse des aides couplées pour tous les systèmes «entre -10% et -18% entre 2023 et 2027», selon un communiqué du 15 juillet. La déclinaison française de la future Pac (PSN) prévoit une fusion des enveloppes pour les bovins laitiers et allaitants, ainsi qu’une redistribution au profit des protéines végétales. S’y ajoute «un transfert supplémentaire visant à « compenser les effets de la convergence » pour les producteurs laitiers de l’Ouest», qui porterait la «baisse des soutiens au revenu du premier pilier» «au-delà de -20% selon les systèmes et les territoires», déplore l’association spécialisée.

Didier Bouville

 L’ambition de la France de mobiliser la biomasse pour atteindre l’objectif de neutralité carbone en 2050 «passera nécessairement par une augmentation de la production de biomasse», notamment forestière. Mais avant d’attaquer ce gisement forestier, France stratégie, institution autonome placée auprès du Premier ministre, recommande la mobilisation de gisements de biomasse agricole, comme les effluents d’élevage et les résidus de cultures. Dans une étude publiée le 29 juillet, France stratégie indique que la mobilisation des effluents «est encore limitée». Pourtant, ils présentent le gisement le plus important, avec un volume supplémentaire de 130 millions de tonnes de matière brute, de l’ordre de 25 à 30 Mt de matière sèche, encore disponible. De plus, pour couvrir les besoins en biomasse projetés à long terme, il sera nécessaire de recourir massivement aux résidus de cultures, aux surplus d’herbes et aux cultures intermédiaires ne nécessitant pas de nouvelles surfaces spécifiques et récoltables sur un minimum de 15 Mha (plus de 50 % de la SAU estimée en 2050). L’adoption de cultures intermédiaires sur l’ensemble du territoire peut assurer plusieurs services environnementaux, notamment en termes de séquestration de carbone et d’azote.

Didier Bouville

Bien que les marchés de substituts protéines de la viande, du lait et des produits laitiers soient en forte expansion durant les prochaines années, les quantités consommées resteront en proportion en-dessous des 10 % de la consommation, selon une étude de Rabobank. Selon les experts de la banque spécialisée, la consommation de substituts de la viande va progresser entre 2020 et 2035 de 3,5 % de la consommation à 4 % par an dans l’Union européenne. Leur volume était estimé à 214 000 tonnes (t) en 2020 pour atteindre à 1,5 million t (Mt) en 2035.

Dans les années qui viennent cette croissance sera surtout celle des imitations de viandes à partir de végétaux. La demande augmentera surtout dans le transport aérien et la restauration rapide. Plus tard, des viandes imitant le muscle comme les filets de poulets ou les steaks pourraient arriver sur les marchés. Au-delà de 2026 d’autres sources de substituts pourront apparaître comme des protéines fermentées, des insectes, du poisson in vitro. Mais un facteur important restera l’acceptation du consommateur. Pour assurer la croissance de ces alternatives à la viande, il faudra 600 000 ha de céréales d’oléagineux, et de protéagineux, en plus, selon les experts de Rabobank.

Pour les produits laitiers Rabobank situe les alternatives à 1,5 M t en 2020. Ce volume passerait jusqu’en 2035 à près de 4,4 M t, soit une augmentation moyenne de 7 à 8 % par an. La consommation de lait frais en UE diminuerait de 0,7 % par an jusqu’en 2035 à cause de modifications dans les préférences de consommation et de la démographie. Mais dans le secteur des yaourts, crèmes glacées et fromages, malgré l’apparition de produits alternatifs, les vrais produits laitiers continueront de progresser, notamment dans la restauration hors foyer ainsi que dans le Sud et l’Est européen. Néanmoins pour produire ces substituts végétaux, il faudra mobiliser 500 000 ha de céréales, d’oléagineux et de protéagineux supplémentaires, estime Rabobank.

Didier Bouville

A l’exception des cerises, rares sur les étals à cause du gel, la plupart des fruits et légumes vendus en France sont revenus à des niveaux proches d’avant la pandémie, calcule l’association Familles rurales dans son observatoire annuel, publié le 1er août. «Après une année 2020, record en termes de prix, la plupart des produits de notre panier retrouvent des valeurs proches de celles relevées en 2019», rapporte l’association. «Hors cerises, les prix ont globalement baissé de 8% entre juin 2020 et juin 2021 (-4% pour les fruits et -11,5% pour les légumes)», selon Familles rurales. Dans le détail, les prix des fruits bio ont globalement baissé de 5%, ceux en conventionnel de 3%. Les abricots – qui ont aussi souffert du gel – et les pommes connaissent une hausse marquée en conventionnel (respectivement +18% et +9%). A l’inverse, le melon recule de 21%. Quant aux légumes, les bio ont baissé de 5%, les conventionnels de 18%. Familles rurales a réalisé 111 relevés de prix du 15 au 30 juin dans des hypermarchés, supermarchés, magasins type hard discount et enseignes bio, via une équipe de 83 « veilleurs consommation » dans 38 départements. Son calcul est basé sur un panier de huit fruits et dix légumes.

Didier Bouville

Selon les médias libanais, de plus en plus d’urbains commencent à fuir les villes pour se réfugier à la campagne, lassés d’une crise économique qui n’en finit pas. En effet, depuis plus d’un an et demi, les Libanais n’ont plus accès à leur compte en banque. Certains ont vu les économies de toute une vie être bloquées et ne pensent « ne jamais les récupérer ». Beaucoup fuient les coupures massives de courant et les répercussions que cela pourrait avoir sur leur qualité de vie.

Interrogé par le quotidien L’Orient-Le jour, un propriétaire de plusieurs appartements à Broummana (environ 15 km à l’est de Beyrouth) raconte être totalement dépassé par la demande. Il loue des appartements à la saison et d’autres sur la plateforme Airbnb. « A Broummana, les coupures ne se font pas encore sentir, rien à voir avec la situation de Beyrouth. Quand j’ai ajouté sur mon listing ‘électricité 24/24’, j’ai reçu des dizaines de demandes en quelques heures. Les gens sont désespérés et veulent absolument sortir de la capitale », explique-t-il. Surtout, les néoruraux espèrent profiter d’un espace plus large pour pouvoir cultiver la terre et ainsi faire des économies. L’effondrement de la livre libanaise a rendu les biens de premières nécessités, comme le lait ou la viande, très chers. Le prix des légumes a explosé. L’exode rural représente pour de nombreux Libanais le seul moyen de se nourrir sans se ruiner. Pour beaucoup quelques salades, concombres et tomates cultivés sur quelques mètres carrés représentent des dépenses budgétaires en moins. Le taux d’inflation au Liban s’est hissé à hauteur de 84,3 % en 2020 et devrait atteindre les 100 % en 2021. Quant au taux de chômage déjà de 37 %, il devrait atteindre les 41,4 % au terme de l’année 2021. Il reste à savoir si cet exode urbain et ce retour à la terre seront pérennes.

Eva DZ

Le secrétaire d’Etat charge? de la ruralité, Joël Giraud, a annoncé la conclusion d’un partenariat tripartite entre son ministère, « l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) et Chambres d’agriculture France (APCA) dans le cadre de la mise en œuvre du programme Petites Villes de Demain (PVD) ». L’APCA « apportera son expertise pour aider les collectivités bénéficiaires du programme PVD à répondre à leurs enjeux spécifiques en matière notamment de gestion du foncier, de projets alimentaires ou de projets de développement de l’accueil à la ferme ». Cet accord prévoit aussi que l’APCA mette à disposition des collectivités des ressources documentaires utiles pour concevoir leurs projets de territoire. Le programme PVD a été lancé en octobre 2020. Il vise notamment à redynamiser les centres bourgs des petits communes, à améliorer l’habitat et à participer à la transition écologique. Plus de 1600 communes sont déjà inscrites. Le budget prévisionnel est de trois milliards d’euros sur les six prochaines années.

« Le programme PVD de l’ANCT est un formidable catalyseur de projets en zone rurale (…) C’est également une belle occasion de reconnaitre le rôle essentiel de l’agriculture et des agriculteurs dans ce dynamisme au service des territoires. », a déclaré Sébastien Windsor, président de l’APCA.

Eva DZ

Les organisateurs du Tour de l’Avenir, course cycliste considérée comme le « Tour de France des moins de 23 ans », et la Fédération française des combustibles, carburants et chauffage (FF3C) ont signé un partenariat. Concrètement, la FF3C mettra en avant ses énergies renouvelables à travers le biofioul qui sera sponsor du maillot vert. Ce dernier, comme dans le Tour de France classique, récompense le coureur placé en tête du classement par points à l’issue de chacune des étapes du Tour.

Le biofioul est une énergie nouvelle, composée de fioul domestique auquel est ajoutée une part croissante d’énergie renouvelable issue du colza cultivé en France (sous forme d’ester méthylique). A partir du 1er juillet 2022, le biofioul F30, contenant 30 % de bioliquide renouvelable issu du colza, alimentera les chaudières biocompatibles. L’édition 2021 du Tour de l’avenir se déroulera du 13 au 22 août 2021 avec un départ de Charleville-Mézières (Ardennes) et une arrivée le 22 août au Col du Petit Saint-Bernard (Savoie).

Eva DZ

Réagissant à l’annonce par la start-up français Gourmey de la construction d’une ligne de production pilote de simili in-vitro de foie gras, l’interprofession (Cifog) rappelle, dans un communiqué par le 26 juillet, que l’appellation «foie gras» n’est donc autorisée «que pour définir un foie issu d’un canard, ou d’une oie, engraissé par gavage» et qu’«il est donc interdit de l’utiliser pour un produit qui n’est pas issu de ce procédé.» La filière «s’interroge» par ailleurs une «expérience qui tend à produire une alimentation artificielle, déconnectée de tout lien avec la Nature». «Quelle alimentation certains scientifiques sont-ils en train d’inventer pour demain ? Les consommateurs ont-ils envie de manger des produits artificiels cultivés in vitro en laboratoire ?» demande le Cifog. Pour l’interprofession, «l’immense majorité des Français n’a pas envie de consommer des produits artificiels, des produits chimiques de synthèse issus de manipulations cellulaires effectuées dans des laboratoires : en deux mots un ersatz de foie gras de laboratoire»

Didier Bouville

La récente demande du Conseil d’État de faire appliquer les distances maximales de 20 mètres de non-traitement (ZNT) aux molécules suspectées d’être cancérigènes, mutagènes, ou reprotoxiques (CMR 2) «pourrait concerner plus de 500 produits», selon Christian Durlin, vice-président de la commission environnement de la FNSEA, interrogé par Agra presse le 27 juillet. «Il pourrait y avoir des conséquences sérieuses sur certaines cultures», s’alarme le représentant syndical, précisant que seule une cinquantaine de produits étaient visés par les précédentes dispositions sur les CMR de catégorie 1.

Didier Bouville