Pour Michel Prugue, président de Coop de France, le système d’aides actuel n’est plus en capacité de stabiliser le revenu. « Emmanuel Macron utilise beaucoup le terme ‘protéger’ en parlant de l’Europe. Il faut pour cela changer les règles et renforcer la gestion des risques », explique-t-il, avec « une palette d’outils » de quatre ordres : l’épargne de précaution individuelle, la mutualisation du risque « à laquelle la coopérative agricole répond parfaitement » ; un renforcement des systèmes assurantiels ; et enfin une solidarité collective par un soutien financier national et européen. Pour financer la gestion des risques, Michel Prugue considère qu’il faudrait « faire basculer une partie de celle-ci sur le 1er pilier de la Pac ». Il demande au nouveau gouvernement d’apporter « de la lucidité et du pragmatisme » tant auprès des agriculteurs que des entreprises de l’agroalimentaire. « Pour les agriculteurs, toute l’énergie passée dans les tracas administratifs ne l’est pas pour la gestion de leur entreprise », insiste-t-il.
Didier Bouville