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Lors de son expression à Rungis le 11 octobre, Emmanuel Macron a annoncé qu’il souhaite «réactualiser» le mandat de négociation de la Commission européenne avec le Mercosur en vue de la signature d’un accord de libre-échange. «Je ne suis pas favorable à ce que nous nous précipitions pour négocier un accord avec un mandat de négociation donné en 1999». E. Macron a annoncé qu’il évoquera ce sujet lors du prochain Conseil européen, le 19 et 20 octobre. Sur le Ceta (accord avec le Canada), il a annoncé que des «mesures de contrôle et d’encadrement» seront présentées prochainement, en application des recommandations du rapport d’experts, commandé par le Premier ministre, sur les conséquences du Ceta sur l’environnement.

Didier Bouville

Du fait d’un renforcement du dollar, la Commission européenne a réduit le droit à l’importation de l’UE pour le maïs, le sorgho et le seigle de 10,95 €/tonne, taux qui avait été fixé le 1er septembre, à 5,61 €/t à compter du 10 octobre. Ce nouveau montant s’appliquera jusqu’à sa révision sur la base du mécanisme automatique d’ajustement en vigueur. Le droit de douane sur les trois céréales avait été introduit le 8 août à hauteur de 5,16 €/t pour compenser la faiblesse de la devise américaine.

Didier Bouville

Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique, a affirmé dans le Parisien du 11 octobre, qu’il étudiait «une nouvelle source de financement qui permettrait de lutter contre l’artificialisation des sols et de financer la préservation de la biodiversité». Il s’agirait d’une taxe pour les constructeurs proportionnelle aux surfaces naturelles accaparées par leur projet. Le ministre d’Etat rapporte avoir proposé cette réflexion au Premier ministre qui l’a invité «à y travailler». Le même jour, la filière béton a réagi en affirmant qu’elle «s’inscrit justement dans cette logique de préservation des terres agricoles et de protection de la biodiversité». Elle prend pour exemple «la construction de passages à faune et passes à poissons» en milieux naturels qui «limitent l’impact des activités humaines sur la nature» ou encore sa volonté «d’améliorer le confort de nos métropoles et limiter leur étalement.»

Didier Bouville

Les prochaines négociations commerciales, qui doivent débuter dans quelques semaines, se dérouleront «à cadre législatif constant», a annoncé le ministère de l’Agriculture, le 10 octobre, lors d’une réunion d’information portant sur les États généraux de l’alimentation et l’expression du président de la République, prévue le 11 octobre à Rungis. La FNSEA espérait par exemple que le gouvernement travaille par ordonnance, afin de rendre applicables certaines mesures dès les négociations à venir. Mais la promulgation d’une ordonnance peut prendre plusieurs mois, répond-on au ministère. Présent durant la réunion, l’Elysée explique que «compte tenu des délais de promulgations des textes», le gouvernement compte plutôt sur le changement de «philosophie» exprimé par les différents acteurs présents durant les EGA.

Didier Bouville

La Caisse centrale de MSA (CCMSA) a déclaré le 10 octobre que les annonces de la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, quant à l’harmonisation du dispositif de congés maternité, semblait résulter de « l’ignorance du gouvernement » du recours, par les agricultrices, au service de remplacement. Pour la MSA, ce qui est annoncé comme une avancée formidable pourrait au contraire être une régression. Actuellement, 60% des agricultrices enceintes ont recours au service de remplacement, ce qui leur permet d’arrêter de travailler. Mais explique la MSA, une journée de service de remplacement coûte 147€, alors qu’une indemnité journalière (ce qui est envisagé avec l’harmonisation du congés maternité) tourne autour de 20 à 30€ : insuffisant pour se faire remplacer sur l’exploitation.

Didier Bouville

Selon les retours fournis par les caisses régionales à la caisse centrale de MSA, les revenus 2016 des agriculteurs seraient en « légère amélioration » comparés à 2015, a annoncé la MSA le10 octobre. Il faut noter cependant de fortes disparités. « Près de 20% des exploitations seraient en déficit » et 30% des agriculteurs ont perçu moins de 350€ par mois (déficitaires compris). Par ailleurs, la MSA s’est exprimé sur la modification du taux de cotisation maladie (passage d’un taux fixe de 3% à un taux progressif de 1,5% à 6,5%). Elle regrette que le choix ait été fait sans concertation préalable. Selon ses calculs, les agriculteurs ayant un revenu supérieur à 13000€ verront leurs cotisations augmenter.

Didier Bouville

Le commissaire européen Phil Hogan,a proposé le 9 octobre à l’occasion du Conseil agricole à Luxembourg, de réduire le plafond d’intervention publique pour la poudre de lait écrémé à zéro au lieu de 109 000 tonnes habituellement à partir du 1er mars 2018. Cette mesure ne supprimerait pas le dispositif d’intervention public qui pourrait être ouvert au coup par coup sous forme d’appels d’offre, « mais il fonctionnerait de manière contrôlée, en fonction des conditions du marché », a précisé Phil Hogan. La Commission veut ainsi éviter que les stocks publics européens de poudre qui atteignent déjà 380 000 t ne grossissent encore l’année prochaine. Cette décision devra être validée par les Vingt-huit. Par ailleurs, le commissaire à l’agriculture a annoncé le lancement d’une campagne de sensibilisation sur l’utilité des organisations de producteurs dans le secteur laitier visant à encourager la création de nouvelles et à améliorer le fonctionnement de celles existantes. Un groupe d’experts est convoqué le 19 octobre pour en définir le cadre puis les parties prenantes seront réunies le 28 novembre, et enfin des missions de communication sur le terrain seront mises en place en 2018.

Didier Bouville

La production porcine européenne devrait rester stable (+0,2%) en nombre de têtes au premier semestre 2018 par rapport à 2017, rapporte l’Ifip dans sa dernière note de conjoncture mensuelle, parue le 6 octobre. La France serait en baisse de 1,2%, tout comme l’Allemagne (-0,8%), tandis que l’Espagne (+1,1%) et les Pays-Bas (+2%) restent tournés vers la croissance. Il s’agit d’une prévision de production à la hausse, par rapport à celle de mars 2017, après une année de prix favorables. La production porcine européenne était en hausse depuis 2014, portée principalement par l’Espagne, avant de se stabiliser en 2016. La forte demande chinoise depuis le printemps 2016 a tendance à relancer la production.

Didier Bouville

Des centaines d’éleveurs (dont des Aveyronnais) accompagnés d’un millier de brebis ont manifesté à Lyon le 9 octobre contre le plan loup 2018-2023. Ce plan, en cours de négociation entre les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique, les associations environnementales et la profession agricole, ne satisfait pas cette dernière. En septembre, la FNSEA, les Jeunes agriculteurs, la Fédération nationale ovine, les Jeunes agriculteurs et la Confédération paysanne s’insurgeaient contre les pouvoirs publics. Conditionner les indemnisations à l’utilisation de mesures de protection ou encore prioriser les tirs d’effarouchement figuraient parmi les mesures dénoncées. La réunion du comité loup prévue le 9 octobre a été annulée sine die. Une poignée de parlementaires devraient par ailleurs être reçus à l’Elysée sur le sujet le 8 novembre, selon Emilie Bonnivard, députée Les Républicains de la Savoie, présente dans le cortège.

Lire aussi dans la Volonté Paysanne datée du jeudi 12 octobre 2017.

Didier Bouville

Interrogé le 8 octobre sur France 3 sur l’opposition de Michel-Edouard Leclerc à un relèvement du seuil de revente à perte (SRP), Stéphane Travert a répondu : «On ne peut pas relancer une guerre des prix, je crois que ce n’est pas tenable aujourd’hui». «Si demain nous relevons le SRP comme nous souhaitons le faire, il faut d’abord s’assurer que le relèvement du seuil retourne dans la poche des agriculteurs », a-t-il poursuivi. Emmanuel Macron doit dévoiler le 11 octobre, les mesures qu’il a retenu dans le cadre des États généraux de l’alimentation. «Ce que nous allons faire, et ce que j’ai contribué à faire dans la préparation de ces États généraux, c’est de faire en sorte que les industriels, les producteurs, les transformateurs puissent signer une charte de bonnes pratiques ensemble et inverser la question de la construction du prix. Le prix bas n’est pas forcément le meilleur prix», a-t-il expliqué.

Didier Bouville