«Le marché porcin est loin d’en avoir fini avec l’épidémie du Covid-19 et ses conséquences», estiment les analystes du marché du porc breton (MPB) dans une note de conjoncture parue le 6 juillet. A l’instar des clusters apparus dans des abattoirs français, «de nouveaux foyers apparaissent chaque semaine dans des entreprises de viande conduisant parfois à l’arrêt temporaire de l’activité ou au mieux à son ralentissement». Emblème du phénomène, la fermeture de l’abattoir Tönnies de Rheda (Allemagne), qui concentre 10% de la capacité nationale d’abattage de porc, a été «prolongée de deux semaines supplémentaires» et «pèse de plus en plus sur le marché». De plus, selon l’agence Reuters, la Chine aurait suspendu, il y a six jours, ses importations depuis «quatre des plus grands abattoirs des Pays-Bas». Les cotations ont baissé de 5 cents le kilo en Allemagne, de 10 cents en Belgique, et de 4 cents au Danemark. La situation est «toute autre» dans le sud de l’Europe, où les capacités d’abattage sont, à l’inverse, en deçà de l’offre de porcs. En France, le cours du MPB est resté stable à 1,346 euro le kilo pour la septième semaine consécutive. Aux Etats-Unis, le prix se stabilise à un niveau très bas et l’activité «tourne autour de 90 à 95 % de sa capacité».
Didier Bouville


